57. Qu'on ne doit pas se laisser trop abattre quand on tombe en quelques fautes
Jésus-Christ : Mon fils, la patience et l'humilité dans les traverses me plaisent plus que beaucoup de joie et de ferveur dans la prospérité.
Pourquoi vous attrister d'une faute légère qu'on vous attribue ? Fût-elle plus grave, vous ne devriez pas en être ému.
Laissez donc tomber cela; ce n'est pas une chose nouvelle, ni la première fois que vous l'éprouvez, et ce ne sera pas la dernière, si vous vivez longtemps.
Vous avez assez de courage quand il ne vous arrive rien de fâcheux.
Vous savez même conseiller bien les autres et les fortifier par vos discours ; mais lorsqu'il vous survient une affliction soudaine, vous manquez de conseil et de force.
Considérez votre extrême fragilité, dont vous avez si souvent l'expérience dans les plus petites choses ; et toutefois Dieu le permet ainsi pour votre salut.
Bannissez de votre cœur, autant que vous le pourrez, tout ce qui le trouble. A-t'il été surpris, qu'il ne se laisse point abattre, mais qu'il se dégage sur-le-champ.
Souffrez au moins avec patience, si vous ne pouvez souffrir avec joie.
Lorsque vous êtes peiné d'entendre certaines choses et que vous en ressentez de l'indignation, modérez-vous et veillez à ce qu'il ne vous échappe aucune parole trop vive qui scandalise les faibles.
Votre émotion s'apaisera bientôt, et le retour de la grâce adoucira l'amertume intérieure.
Je suis toujours vivant, dit le Seigneur, pour vous secourir et vous consoler plus que jamais, si vous mettez en moi votre confiance et si vous m'invoquez avec ferveur.
Armez-vous de constance et préparez-vous à souffrir encore davantage.
Tout n'est pas perdu, quoique souvent vous soyez dans le trouble et tenté violemment.
Vous êtes un homme, et non pas un Dieu ; vous êtes de chair, et non pas un ange.
Comment pourriez-vous toujours vous maintenir dans un égal degré de vertu lorsque cette persévérance a manqué à l'ange dans le ciel et au premier homme dans le paradis ?
C'est moi qui soutiens et qui délivre ceux qui gémissent ; et j'élève jusqu'à moi ceux qui reconnaissent leur infirmité.
Le fidèle : Seigneur, que votre parole soit bénie ; elle m'est plus douce que le miel à ma bouche.
Que ferais-je au milieu de tant d'afflictions et d'angoisses, si vous ne me ranimiez par vos saintes paroles ?
Pourvu que je parvienne enfin au port du salut, peu m'importe que je souffre, et combien je souffre.
Accordez-moi une bonne fin: donnez-moi de passer heureusement de ce monde à l'autre.
Souvenez-vous de moi, mon Dieu, et conduisez-moi dans la voie droite vers votre royaume. Ainsi soit-il.