Arrête ici, passant, et d’un œil curieux, Vois paraître en sa pompe un riche insatiable. Vois ses puissants trésors, ses habits précieux, L’éclat de son palais, le luxe de sa table. Mais regarde à sa porte un spectacle odieux ; Un pauvre, qui malade, affamé, misérable, N’a pour lit que la terre, et pour toit que les Cieux, Et n’est plaint que des chiens dans son sort lamentable. Juge quel sort des deux tu voudrais éviter, Juge quel sort des deux tu devrais souhaiter ; L’infortune du pauvre, ou les biens de l’avare. Prends pour toi, si tu veux, la part de ce Crésus. Pour moi, sans balancer, je veux avec Lazarre, La pauvreté, la honte, et la croix de Jésus. |
8 : Feinte poétique. Car, à la rigueur, ces animaux prenaient plutôt Lazarre pour un cadavre, dont ils se plaisaient à sucer le sang, selon leur naturel. 11 : Ils changèrent tous deux de condition, chacun à son tour. (St. Augustin) 12 : Allusion à Crésus, roi de Lydie, fameux par ses richesses. 13 : Lazarre, qui veut dire destitué de secours, ne fut plus Lazarre en sa mort. Dieu le fit porter par ses anges au sein d’Abraham.