Que n’inspires-tu point, avarice damnable, A l’esclave abruti, dont tu saisis le cœur ! Du perfide Judas l’attentat détestable Trahit, pour de l’argent, son Roi, son Bienfaiteur. Juste Dieu ! permets-tu que ton Fils adorable Souffre la trahison d’un lâche déserteur ; Soit vendu, soit livré, par ce traître exécrable, Changé d’un domestique, en un persécuteur ? Mais avecque raison, dans mon transport extrême, Doutant et suspendu je balance en moi-même, Quel sujet mon esprit doit le plus admirer : Que le Ciel ait permis une action si noire ; Ou que, l’ayant permise, il en ait su tirer Le moyen d’élever ses élus à la gloire ? |
14 : Le Père a livré son Fils à la mort pour nous ; c’est par sa miséricorde. Le Fils s’est livré lui-même ; c’est par charité. Judas l’a livré ; c’est par méchanceté et par avarice. Judas remporte le salaire de son crime, et le Seigneur reçoit la louange de sa grâce. Car ce n’est pas la trahison de Judas qui nous a sauvés, c’est la toute-puissance de Dieu, dont la sagesse admirable a fait servir un si grand crime au salut de tous les coupables. (St. Augustin et St. Chrysostôme)