J'achèverai mon histoire par la description du commencement de la tempête dont l'Église a été si longuement agitée. Valens tenait la doctrine des Apôtres, lorsqu'il parvint à l'Empire. Les Goths ayant depuis passé le Danube, et pillé la Thrace, il leva des troupes, à dessein de marcher contre eux. Mais parce qu'il n'était pas encore baptisé, il ne crut pas devoir s'exposer au péril, sans être couvert des armes de la grâce. Il n'y avait rien que de louable dans cette pensée ; mais ce qu'il fit depuis est une preuve certaine de la faiblesse de son esprit, et de l'inconstance avec laquelle il abandonna la vérité. Il lui arriva quelque chose de semblable à ce qui était autrefois arrivé au premier homme. Sa femme lui fit perdre la liberté, elle l'embarrassa dans les filets de l'hérésie Arienne, où elle s'était embarrassée la première, et l'entraina avec elle au fond de l'abîme. Eudoxe qui avait alors entre les mains le gouvernail du vaisseau de l'Église de Constantinople, et qui était plus capable de le faire échouer, que de le conduire au port, fut le principal auteur de cette intrigue.