Pour la tribu Lévite, L’ÉTERNEL DIEU avait décrété qu’elle n’aurait aucun héritage territorial dans le pays de Canaan en raison de ses privilèges. Toutefois, IL demanda à Moïse d’ordonner aux Israélites de réserver quarante-huit villes pour les familles Lévites parmi leur héritage, dont six seront des villes de refuge pour les meurtriers. En réalité, même si ces villes Lévites seront installées dans le territoire des autres tribus, les Lévites seront propriétaires des villes qui leurs seront attribuées du fait qu’ils pourront en vendre les maisons ou les racheter. Par contre, les Lévites ne pourront pas vendre les terrains situés dans la banlieue de leurs villes du fait qu’ils seront la propriété de toute la communauté Lévite pour le bétail et les cultures. En conséquence, ces villes devront être murées et toujours implantées au centre de leurs banlieues.

Les banlieues des villes Lévites devront avoir une longueur de 1000 coudées (450 mètres) sur chaque face, au-delà des murs de la ville. Ainsi, la longueur totale cumulée de chaque côté des banlieues sera de 2 × 1000 coudées = 2000 coudées (900 mètres) au-delà de la longueur de la muraille de la ville du côté correspondant (voir croquis villes différentes). De toute façon, ces quarante-huit villes réservées aux Lévites ne pouvaient pas être des villages à cause de leur nombre au dernier recensement. Car, 23 000 mâles âgés d’un mois et plus, pouvaient représenter un total de 46000 lévites (garçons et filles) soit près de 1000 Lévites par ville attribuée. En plus, dans ces villes lévites, les Israélites d’autres tribus y résideront, même si elles furent attribuées aux descendants d’Aaron comme à Hébron, ou à d’autres comme à Beth-Schémesch.

En fait, les villes réservées aux Lévites à l’Ouest du Jourdain ne seront désignées qu’après la conquête du pays, sous l’autorité de la commission composée de Josué, Eléazar et les chefs de famille de chaque tribu comme l’avait ordonné L’ÉTERNEL DIEU. Car les Israélites ne connaissaient pas encore la disposition du pays de Canaan. Quant aux villes lévites situées à l’Est du Jourdain, elles furent désignées avant par Moïse, étant donné qu’il avait choisi les trois villes de refuge dans ce territoire déjà conquis. D’ailleurs, le sort dirigé par L’ÉTERNEL n’attribua pas systématiquement, ni de façon proportionnelle, un nombre égal de villes aux Lévites dans chaque tribu, ou en fonction de la superficie de leur territoire. Mais ce sera en rapport au nombre total de villes dont chaque tribu héritera dans son territoire comme IL l’avait ordonné au préalable.

En fait, le sort servit à attribuer des villes entre les trois familles Lévites dont un nombre égal pour les villes de refuge. Et même si l’emplacement de certaines des quarante-huit villes reste inconnu (voir carte), et que certaines d’entre elles se trouvaient sur le territoire contigu d’une autre tribu, toutes les tribus du peuple furent dans l’obligation de céder le nombre de toutes ces villes désignées et réservées aux familles Lévites des Kehathites, Guerschonites et Merarites de la façon suivante :

• Tribus de Juda + Siméon + Benjamin = 13 villes aux Kehathites mais exclusivement aux descendants d’Aaron.
• Tribus d’Éphraïm + Dan + demie Manassé (en Canaan) = 10 villes aux autres familles Kehathites.
• Tribus d’Issacar + Aser + Nephthali + demie Manassé (en Basan) = 13 villes aux Guerschonites.
• Tribus de Ruben + Gad + Zabulon = 12 villes aux Merarites.

Il faut noter que les Kehathites, descendants d’Aaron, à qui L’ÉTERNEL avait attribué la souveraineté sacerdotale à perpétuité, hériteront par le sort de treize villes (voir villes repérées en bleu), alors que les autres familles Kehathites n’obtiendront que dix villes.

Toutefois, il faut remarquer que ces treize villes données par le sort aux descendants d’Aaron seront concentrées dans trois tribus : Juda, Siméon et Benjamin. Et elles seront toutes situées à moins de quatre-vingt-dix kilomètres de Silo où le Tabernacle restera installé pendant des siècles, et à moins de soixante kilomètres de Jérusalem, ville sacerdotale (voir carte), qui pourtant, après Silo, ne sera choisie que beaucoup plus tard par L’ÉTERNEL DIEU pour être la ville où IL résidera dans l’Arche à partir du règne du roi David, puis au sein du Temple à partir du règne de Salomon.

Malgré que l’emplacement de certaines de ces quarante-huit villes réservées aux Lévites n’ait pas été identifié, celles qui l’ont été permettent de constater que les géomètres israélites, envoyés au préalable par Josué pour établir un relevé cadastral du territoire conquis dans le pays de Canaan à l’Ouest du Jourdain, ont bien réalisé cette mission jusqu’aux limites du pays partagé entre les tribus d’Israël (voir carte).

Les six villes de refuge

Parmi ces quarante-huit villes attribuées aux familles Lévites, six d’entre elles devaient avoir un statut particulier de ville de refuge pour les meurtriers (voir villes repérées en rouge sur la carte). Car, une fois que les Israélites seront installés dans leur héritage, et qu’il y aura des règlements de compte meurtriers par vengeance pour certains d’entre eux, il y aura aussi des morts à la suite d’actes involontaires pour d’autres. C’est pour cette raison que L’ÉTERNEL DIEU ordonna à Moïse d’instruire les enfants d’Israël sur la nécessité de choisir six villes de refuge réparties sur tout leur territoire lorsqu’ils l’auront conquis en totalité.

En fait, par l’annonce de Son commandement « Tu ne tueras point », L’ÉTERNEL savait depuis longtemps que le meurtre existait même au sein de Son peuple élu. Car ce commandement visait tous ceux qui commettraient un meurtre volontaire prémédité ou dans un conflit ou un règlement de compte ou pour échapper à un acte coupable. Et suite à ces meurtres, il y aura aussi les vengeurs de sang qui se manifesteront contre la personne qui aura été coupable de la mort volontaire ou involontaire d’un de leur proche, et avant qu’il ne soit jugé équitablement. D’ailleurs, L’ÉTERNEL avait aussi établi une ordonnance à ce sujet au mont Sinaï avec la prévision d’un lieu de refuge qu’IL désignera plus tard. Car, il existait peut-être déjà des situations graves comme celles-ci au sein des campements du peuple avant l’arrivée au mont Sinaï, et qui devaient être jugées par Moïse mais toujours avec l’aval de L’ÉTERNEL DIEU.

Mais, selon la loi instituée au mont Sinaï, et une fois que les douze tribus et les Lévites furent installés à l’Est et à l’Ouest du Jourdain, ces affaires de meurtres volontaires, ou involontaires, ou de vengeance, devront être jugées par des responsables du peuple ainsi que des juges, des magistrats et des Sacrificateurs.

Ainsi, le fait que ces six villes de refuge furent réparties dans tout le territoire conquis par le peuple d’Israël, démontre leur position stratégique pour le rôle qu’elles auront à jouer pour une vraie justice.

Nous savons que Moïse désigna trois de ces villes de refuge, à l’Est du Jourdain, du fait que la conquête du pays des Amoréens était terminée et qu’il put ainsi le faire avant sa mort, c’est-à-dire avant la traversée du Jourdain. Quant aux trois autres villes de refuge, à l’Ouest du Jourdain, elles furent désignées après la conquête du pays de Canaan. Toutefois, il faut noter le nombre égal de villes de refuge attribuées aux trois familles Lévites :

Aux Kehathites :

• Sichem à l’Ouest du Jourdain (dans Éphraïm)

• Hébron à l’Ouest du Jourdain (dans Juda)

Aux Guerschonites :

• Kédesch à l’Ouest du Jourdain (dans Nephthali)

• Golan à l’Est du Jourdain (dans Manassé)

Aux Merarites :

• Betser à l’Est du Jourdain (dans Ruben)

• Ramoth à l’Est du Jourdain (dans Gad)

Pour que les trois villes de refuge situées dans le pays de Canaan, à l’Ouest du Jourdain soient facilement accessibles dans tout secteur du territoire que devront conquérir les Israélites, Moïse leur recommanda de le diviser en trois parties géographiques et d’y créer des routes pour accéder à ces villes, selon l’ordre qu’Il avait reçu de L’ÉTERNEL. Car, à l’Est du Jourdain, des voies d’accès importantes existaient déjà du fait que les Israélites les avaient empruntées pendant la conquête du territoire occupé par les Amoréens. Et la position géographique de ces six villes de refuge (voir carte) permettait à tous les meurtriers de les atteindre avant que les vengeurs de sang ne viennent se faire justice sans qu’il y ait eu un jugement équitable. Pour cette raison, des routes importantes et bien entretenues devaient permettre d’accéder aux villes de refuge bien réparties, avec sans doute des signes indicateurs visibles.

En même temps que L’ÉTERNEL imposait aux Israélites d’établir des villes de refuge dans tout le pays qui leur appartiendrait, IL exposa à Moïse les conditions et le but de cette décision :

• Des villes de refuge pour les meurtriers qui auront tué quelqu’un involontairement.

• Des villes de refuge contre les vengeurs de sang avant que le meurtrier n’ait pu comparaître devant l’assemblée pour être jugé.

• Si le meurtrier a agi involontairement, et même s’il est reconnu comme tel, il devra malgré toujours rester dans la ville de refuge jusqu’à la mort du Souverain Sacrificateur, à cause de la haine du vengeur de sang.

• Le meurtrier involontaire, qui aura atteint une ville de refuge et qu’il y sera admis par les anciens, devra être jugé malgré tout par les magistrats de la ville où le meurtre aura été commis. Cela signifie qu’après avoir été accueilli dans une ville de refuge, les autorités de cette ville devront l’accompagner sous leur protection pour qu’il soit jugé dans la ville où le meurtre a été commis. Après quoi, si l’homicide est jugé involontaire, le meurtrier devra retourner dans la ville de refuge et toujours sous bonne garde à cause du vengeur de sang. Le meurtrier devra alors rester dans la ville de refuge jusqu’à la mort du Souverain Sacrificateur. Car, si ce meurtrier sort de la ville de refuge avant la mort du Souverain Sacrificateur, et qu’en dehors il rencontre le vengeur de sang, celui-ci pourra le faire mourir sans en être puni.

• Mais après la mort du Souverain Sacrificateur, tout arrangement financier ou rançon sera interdit entre le vengeur de sang et le meurtrier. Ce qui démontre que l’argent ne peut racheter le sang versé. Ainsi, le meurtrier involontaire aura intérêt à rester dans la ville de refuge jusqu’à sa mort, même s’il se croit libre.

• Mais, si s’agit d’un l’homicide volontaire et que le meurtrier se soit enfui dans une ville de refuge, et que les anciens de la ville où le meurtre a été commis le réclament, les autorités de la ville de refuge devront leur l’envoyer sous bonne garde. Et une fois qu’il sera jugé, le meurtrier sera livré au vengeur de sang et il mourra.

• C’est sur la déclaration minimum de deux témoins que la culpabilité du meurtrier pourra être reconnue.

• Les villes de refuge protègeront ainsi tous les meurtriers involontaires, qu’ils soient Israélites ou étrangers.

Après avoir ordonné à Moïse d’établir des villes de refuge et leur but de protection, L’ÉTERNEL l’informa de cas types permettant de différencier les meurtres volontaires des meurtres involontaires (voire accidentels) tels que :

Meurtres volontaires

• Si le meurtrier a frappé la victime avec un instrument en métal.

• Si le meurtrier a frappé la victime avec une pierre.

• Si le meurtrier a frappé la victime avec un instrument en bois.

• Si le meurtrier a poussé la victime ou lui a lancé quelque chose avec préméditation par haine ayant entraîné sa mort.

Meurtres involontaires ou accidentels

• Si le meurtrier a poussé la victime sans préméditation.

• Si le meurtrier a jeté quelque chose ou une pierre sur la victime sans l’avoir vu, ni lui avoir voulu du mal au préalable.

• Si un instrument ou un outil échappe involontairement de la main du meurtrier et qu’il cause la mort d’une personne.

Il s’agissait là, bien entendu, uniquement de cas types cités par L’ÉTERNEL mais qui devaient servir d’exemple et inciter les anciens et responsables du peuple, ainsi que les juges, les magistrats et les Sacrificateurs à faire des enquêtes minutieuses pour prononcer des jugements équitables à cause de la présomption d’innocence ou de culpabilité. Ainsi, il y a trente-cinq siècles, L’ÉTERNEL avait déjà tout organisé en matière de prévention pour protéger les innocents au sein de son peuple, et avant qu’il soit installé dans le pays promis.

Mais L’ÉTERNEL venait ainsi d’instituer un ministère de la justice implacable pour les meurtres et les crimes afin que le sang innocent ne soit jamais versé volontairement. Toutefois, le danger de la mise en pratique restait dépendant du cœur et de la pensée de tous ceux qui étaient concernés à cause de la haine des vengeurs de sang qui voulaient accomplir leur propre justice malgré les verdicts prononcés par l’autorité mise en place par L’ÉTERNEL DIEU.

Cette institution des villes de refuge ordonné par L’ÉTERNEL est une préface de ce qu’IL est réellement pour tous, pour accueillir et protéger tout Israélite ou étranger coupable d’un homicide. Et IL nous rappelle sans cesse le refuge qu’IL offre à tous Ses enfants dans Sa maison par Son Fils JÉSUS, pour quiconque se repend sincèrement en croyant qu’IL est son Seigneur et Sauveur.

Mais dans la loi, l’ordonnance des villes de refuge condamnait toujours à mort le coupable d’homicide volontaire sans qu’il ne soit question de repentance permettant de le protéger du vengeur de sang. Il est vrai que, depuis la révélation du sixième commandement interdisant tout meurtre, la mort répondait tout de même à la mort par le jugement des ordonnances pour les Israélites et les étrangers, bien qu’elle ait déjà existé pour toute l’humanité depuis l’alliance de L’ÉTERNEL DIEU avec Noé après le déluge (loi du talion).

Mais le commandement et l’ordonnance au mont Sinaï interdisaient le meurtre par vengeance au sein de Son peuple racheté. Et dès la publication du commandement, L’ÉTERNEL voulu déjà protéger les meurtriers involontaires (accidentels) par la prévision de lieux de refuge contre la vengeance injuste. Car, la pensée de vengeance humaine n’est pas la volonté de DIEU étant donné que LUI seul doit pratiquer Sa justice. C’est à DIEU seul que chaque être humain aura des comptes à rendre, qu’il se croit innocent ou coupable. Car nous sommes tous pécheurs et privés de la gloire de DIEU, excepté par la rédemption en JÉSUS-CHRIST.

Les villes de refuge permettaient à tous ceux qui habitaient dans le pays promis, d’être protégés et d’être jugés dignement pour un homicide involontaire. Mais ils y restaient prisonniers sans pouvoir retourner auprès de leur famille dans leur ville d’origine. Car, même après la mort du Souverain Sacrificateur, ils restaient sous la crainte d’un acte de vengeance dès qu’ils sortiraient de la ville de refuge. Si ce constat montre la gravité de la responsabilité de la mort d’un être humain créé par DIEU, il nous prouve aussi la limite du pouvoir d’un Souverain Sacrificateur mortel parce qu’il est pécheur.

En réalité, nous sommes tous coupables d’homicide volontaire, sans exception, par la mort de JÉSUS-CHRIST que nous avons tous cloué sur la croix. Et sans la grâce divine, nous serions tous condamnés à la mort éternelle. Car, par amour pour nous, DIEU a permis la mort expiatoire de Son Fils afin qu’IL soit notre seul refuge pour échapper à la mort éternelle qui est la conséquence de nos péchés. Ainsi, JÉSUS-CHRIST, qui est sans péché, a payé très cher en donnant Sa vie une fois pour toutes, afin que nous ayons accès au refuge de la maison de DIEU. Et si, par la mort terrestre de JÉSUS-CHRIST nous sommes morts au péché, nous avons la certitude que par sa résurrection nous aurons accès au royaume de DIEU auprès duquel il n’y a ni homicide, ni vengeance. Car le royaume de DIEU n’est pas un refuge provisoire mais une maison préparée par JÉSUS-CHRIST dans la forteresse divine éternelle pour tous ceux qui L’ont accepté comme leur Seigneur et Sauveur personnel.

Quelle grâce nous avons reçue d’avoir un Souverain Sacrificateur éternel en la personne de JÉSUS-CHRIST Fils de DIEU qui, par le moyen de la foi, nous permet de nous approcher du trône de DIEU qui est l’unique refuge éternel pour tous les coupables repentants.