Où t’emporte ton zèle, aveugle Madeleine ? L’excès de ton amour a-t-il fermé tes yeux ? Laisse de ton projet les soins injurieux : Ton travail est sans fruit, ta prévoyance est vaine. Tu perds également ta dépense et ta peine ; Garde, garde pour toi tes parfums précieux ; Et viens plutôt, d’un pas saintement curieux, Admirer du Sauveur la vertu souveraine. Quoi, tu crains que le corps du Roi de l’univers Souffre la pourriture, et soit rongé des vers ! Songe à sa pureté ; songe à son origine. Jésus, le Saint de Dieu, bannissant ton erreur, Parfume le tombeau de son odeur divine ; Et lorsqu’il y descend, il en ôte l’horreur. |
11 : Le corps de Jésus-Christ, qui n’avait jamais senti la corruption du péché, ne sentit point la corruption du tombeau, pendant quelque trente-six heures qu’il y demeura ; soit que cela se fît par la rencontre de diverses causes naturelles, dispensées par la sagesse de Dieu ; soit que la vertu de Dieu y intervînt miraculeusement, et pour accomplir les prophéties, parce que c’était le corps du Saint de Dieu. 14 : Ainsi le tombeau n’est plus pour nous qu’un cimetière, c’est-à-dire, un dortoir.