1 Au sujet de ces deux avènements, je dois vous rappeler que, déjà du temps de Moïse, ils avaient été figurés d’une manière mystérieuse par les deux boucs que l’on offrait les jours de jeûne. Nous avons aussi montré que Moïse et Josué étaient eux-mêmes des figures de ces deux avènements : l’un resta jusqu’au soir sur la colline, les bras étendus, tandis qu’on les soutenait (rien sans doute ne représentait mieux la croix que cette attitude) ; l’autre, qui portait le nom de Jésus, commandait l’armée et donnait la victoire aux Hébreux.
2 Il est à remarquer que, pour mieux figurer les deux avènements, ces deux saints personnages, ces deux prophètes du Seigneur ont représenté séparément les deux grands mystères dont nous venons de parler, l’un retraçant la croix, l’autre rappelant le nom de Jésus, et n’ont pu réunir les deux symboles dans une même personne. La réunion s’est faite dans Jésus seul. Et telle est, telle a été et telle sera toujours sa force, que son nom même fait trembler toute autre puissance que la sienne ; elle se sent défaillir à la seule idée qu’un jour elle doit être renversée par lui. Ainsi donc notre Christ, tout passible, tout crucifié qu’il a été, n’encourut point la malédiction portée par la loi ; mais il prouvait que lui seul pouvait sauver ceux qui savent conserver la foi. 3 En Egypte, les Hébreux, préservés du glaive exterminateurs, tandis que les premiers-nés des Egyptiens périssaient, durent leur salut au sang de l’agneau pascal qui arrosait les deux côtés et le seuil de leurs portes. Mais la Pâque, c’était le Christ qui fut immolé plus tard, ainsi que l’avait annoncé Isaïe par ces paroles : « Il a été conduit à la mort comme une brebis. »
Et n’est-ce pas vers le jour de Pâques que vous l’avez arrêté, que vous l’avez crucifié ? Eh bien ! de même que le sang de l’agneau pascal a sauvé les Hébreux qui étaient en Egypte, de même le sang du Christ sauvera de la mort ceux qui croiront en lui. 4 Mais pourquoi ce sang mis sur les portes ? Est-ce que, sans cette marque, la main de Dieu se serait trompée ? Mon, assurément ; tout ce que je veux dire, c’est que Dieu annonçait par-là que le sang du Christ serait le salut du genre humain.
Le ruban de pourpre que les espions envoyés par Jésus, fils de Navé, donnèrent à la courtisane Rahab, de la ville de Jéricho, en lui recommandant de le suspendre à la fenêtre par laquelle elle les fit descendre pour les soustraire à l’ennemi, figurait également le sang du Christ qui, chez tous les peuples, remet les iniquités, et devient le gage du salut pour les hommes injustes et adultères qui cessent de retomber dans le péché.