Quelle admirable puissance a ta Parole ! elle ne me prouve rien, et elle me convainc de tout. Je puis la délaisser dans un temps de sécheresse de cœur, mais dès que je la reprends, elle m’intéresse ; dès que je la médite, elle m’éclaire ; plus je la creuse, plus je lui trouve de profondeur ; et à chaque nouvelle couche de ce terrain sacré, je découvre un trésor inattendu. Plus je retourne ce champ, plus il devient fertile. Plus je cherche de fruits sous le feuillage de cet arbre de vie, plus j’en aperçois, plus j’en cueille, plus il s’en présente après en avoir cueilli. Parole merveilleuse qui, par cela même, prouve sa divinité ! Et que ferais-je sans elle ici-bas, seul, abandonné à mes propres réflexions ? Sans doute, ton Esprit viendrait m’éclairer et me soutenir ; mais sans le contrôle de ta Parole, ne serais-je pas exposé à prendre pour ton Esprit ma propre imagination ? Oui, Seigneur. Aussi je te bénis de m’avoir conservé, dans l’exposé de la vie intérieure de Jésus et de ses apôtres, la contre-épreuve de ma propre vie intime. Ce qu’ils ont dit de divin, je le comprends ; ce qu’ils ont senti, je le sens ; et, chose admirable ! j’ai la conviction que l’incrédule ne peut ni le comprendre, ni le sentir, en sorte que son expérience concourt avec la mienne à me démontrer que je suis bien sous l’influence de ton Esprit, en communion avec Christ et ses apôtres. Quelle bonté, quelle sagesse dans toutes tes dispensations !
Mais, Seigneur, ce n’est pas assez. A cette lumière, ajoute la chaleur. A ma foi joins la charité. Que je ne te contemple pas seulement, mais que je te suive, t’imite, te vive ! Que ta Parole s’identifie avec moi ; qu’elle s’incarne en ma personne ; que je recommence la vie de Jésus-Christ.
Et cependant, contradiction étrange ! cette Parole, si puissante sur moi, je la lis rarement, j’ai peine à l’ouvrir, moi qui, si volontiers, ouvre une parole humaine ! Il semble qu’une influence étrangère s’interpose entre ta Bible et moi, pour m’empêcher de la lire et d’y puiser. O mon Dieu, pardonne tant d’inconséquences. Ne m’explique pas, mais guéris ma maladie spirituelle ; et fais-moi lire, avec plus de foi et d’humilité, cette Parole qui restaure l’âme, réjouit le cœur et éclaire les yeux, jusqu’à ce que je la voie vivante dans l’Eternité !