Nous avons vu que tous les membres de l’Eglise ne sont pas des élus, mais qu’ils sont seulement appelés à le devenir. La fraction de l’Eglise qui comprend non seulement les appelés, mais les rachetés, et qui seule participera au salut et à la rédemption glorieuse des enfants de Dieu (Romains 8.20), doit donc se détacher un jour de l’Eglise terrestre, comme l’Eglise elle-même s’est détachée du monde. Lentement formés dans son sein et par les moyens de grâce qu’elle leur avait offerts, les membres de ce corps nouveau que nous appellerons le corps ou l’Epouse de Christ, seront seuls admis au bénéfice des privilèges promis à l’humanité par son Créateur, et seuls réaliseront sa destinée originelle. Mais il y a plus que cela : ils ne retrouveront pas seulement ce qu’ils avaient perdu par la chute, la sainteté et le bonheur ; l’œuvre rédemptrice de Christ, la solidarité établie entre le Fils de Dieu et l’humanité par le drame magnifique de l’incarnation, de la mort, de la résurrection et de l’ascension du Christ, vaudra aux membres rachetés de l’humanité une gloire plus haute que celle même à laquelle ils auraient pu prétendre, plus haute peut-être que celle de toutes les autres créatures de Dieu. C’est ainsi que les derniers deviendront les premiers, et les pécheurs rachetés les plus glorieux des membres de l’assemblée céleste qui nous est décrite Hébreux 12.22-25 ; Apocalypse 5.9-14. Plus la lutte aura été terrible et douloureuse, plus le triomphe sera éclatant, et plus béatifique la réunion éternelle avec le Fils de Dieu devenu fils de l’homme et avec son Père. C’est là ce que Jésus demande pour ses disciples (Jean 17.21-25). Alors Dieu sera τὰ πάντα ἐν πᾶσιν (1 Corinthiens 15.28).