O mon Dieu, si je pouvais toujours te prier, toujours me tenir en ta présence, toujours élever mes pensées vers toi, n’avoir qu’une longue conversation avec toi comme avec un ami placé à mes côtés ! te consulter dans toutes mes incertitudes ; te prier pour toutes choses ; m’appuyer sur toi dans toutes les occasions ; oh ! alors, que je serais heureux ! Ma main dans la tienne, mon regard fixé sur ton regard, ma vie modelée sur celle de ton Fils, comme ma conscience serait calme, mon âme paisible, mon cœur joyeux ! Pourquoi donc ne le puis-je pas ? pourquoi ces prières, parfois si douces, sont-elles si souvent pénibles, languissantes, se traînant à peine quelques minutes sur mes lèvres, sans chaleur, sans amour ? Ah ! si un roi de la terre m’avait dit de le prier, comme j’aurais couru joyeux, confiant, à la porte de son palais ! Et toi, roi de l’univers, quand tu m’autorises à tout te demander, je te délaisse et dédaigne tes dons ! Est-ce folie de ma part ? non, Seigneur, c’est amour du péché. Ah ! si les rois de la terre m’offraient la foi, la sainteté, probablement c’est eux que je fuirais ! et si toi, Dieu du ciel, tu me présentais l’or et le plaisir, c’est vers toi que je m’élancerais avec ardeur. Non, ce n’est pas folie, c’est péché ; ou si c’est folie, c’est une folie coupable que je dois me reprocher ; mais que toi, Seigneur, tu peux guérir. Fais-moi sentir constamment le privilège immense que tu m’as donné de m’élever à toi, de te présenter mes peines et mes joies, de m’entretenir avec le Créateur des cieux comme avec un ami ; et surtout, Seigneur, fais-moi sentir l’immense privilège que tu m’as accordé d’obtenir de toi tout ce dont j’ai besoin : la foi pour me soutenir, l’amour pour me rendre heureux, la sainteté pour te plaire, et tous les dons qui peuvent prolonger ma joie de siècle en siècle, toute une éternité.