LA MORT DE MOÏSE, LE GRAND BERGER D’ISRAËL

Ce dernier chapitre du livre du Deutéronome, qui expose les derniers moments de la vie de Moïse, est issu d’un auteur inconnu, qui l’a écrit à une date ultérieure à ces évènements pour plusieurs raisons :

• La description du pays promis, que Moïse a observé depuis le mont Nébo, décrit le pays qui sera partagé entre les tribus, alors qu’il fut effectué par le sort seulement après sa conquête, soit au moins sept années après la mort de Moïse.

• Moïse n’a pas pu écrire les circonstances de sa propre mort.

• L’auteur déclare ensuite que personne n’a connu l’emplacement de la sépulture de Moïse.

Moïse quitta définitivement le peuple d’Israël rassemblé dans le campement installé dans la plaine située le long du Jourdain (voir carte). Il est difficile d’imaginer les circonstances de cet adieu déchirant de Moïse qui quittait sa famille et ce peuple immense qu’il n’avait jamais quitté depuis quarante années. Si les circonstances de ce départ de Moïse ne sont pas décrites, cela prouve une nouvelle fois qu’un auteur plus tardif aux évènements a écrit ces derniers instants de la vie de Moïse. Il se peut aussi que Moïse quitta discrètement le peuple avec humilité en obéissant à l’ordre de L’ÉTERNEL DIEU.

Ainsi, Moïse monta seul sur un sommet des montagnes d’Abarim, le Pisga, dont le pic le plus haut est le mont Nébo (voir carte). De ce point culminant, L’ÉTERNEL lui fit contempler tout le pays qu’IL avait déjà promis à Abraham, à Isaac et à Jacob, et qu’IL allait bientôt donner à leur postérité. Ainsi, Moïse put contempler tout le pays, du Nord au Sud, et de la mer Méditerranée (occidentale) jusqu’au Jourdain à l’Est ; et enfin la mer Morte, de Jéricho (ville des palmiers) au Nord, jusqu’à Tsoar (Zoar) au Sud.

Toutefois, il se peut que L’ÉTERNEL fit effectivement voir à Moïse, dans une vision, le territoire qui sera attribué aux tribus d’Israël après la conquête du pays (voir carte du pays partagé). Ce qui expliquerait la description de l’auteur tardif et inconnu de cette vision qu’il aurait écrite sous l’inspiration de L’ESPRIT-SAINT selon la volonté de DIEU par lequel Ses serviteurs ont toujours écrit les messages de la Bible par l’autorité divine.

Moïse mourut donc sur cette montagne conformément à l’ordre de L’ÉTERNEL. Si l’auteur de ce récit précise que c’était dans le pays de Moab, c’est parce que ce territoire avait appartenu auparavant aux Moabites avant d’en être chassés par Sihon roi des Amoréens. Et, malgré le fait que les Israélites aient ensuite exterminé les Amoréens dans ce territoire, il était toujours désigné comme le territoire de Moab du fait que L’ÉTERNEL l’avait donné en possession au fils aîné de Lot, neveu d’Abraham, et que ce lien de parenté était ainsi toujours respecté par les enfants d’Israël.

Puis, l’auteur du texte dit que L’ÉTERNEL ensevelit Moïse dans la vallée du pays de Moab qui fait face à Beth-Peor. Or, Beth-Péor était un site ou un village proche du Pisga au sein duquel il y avait le sommet du Peor dans la chaîne des Abarim (voir carte). La vallée du pays de Moab qui faisait face à Beth-Peor, exprimée ici dans le texte biblique, se trouvait en réalité sur la hauteur du Pisga, par conséquent entre le mont Nébo et Beth-Peor, dans la campagne de Moab. Ainsi, cette vallée ne doit pas être confondue avec les plaines de Moab situées dans la dépression du Jourdain et de la mer Morte, au pied des Abarim (voir carte).

Mais, l’auteur précise aussi que personne n’a jamais connu ni découvert l’emplacement de la sépulture de Moïse. Seul L’ÉTERNEL DIEU le sait.

Pourtant, malgré cette affirmation biblique, les Juifs ont pensé que L’ÉTERNEL DIEU avait accompli cet acte par le moyen de l’archange Michaël qui aurait disputé le corps de Moïse avec Satan. C’est sans doute à cause de la tradition à laquelle fait allusion Jude, frère de Jacques, dans son épître aux chrétiens d’origine juive, au sujet d’un ancien récit qui fut retrouvé dans les fragments d’un livre apocryphe juif intitulé « L’assomption de Moïse » écrit par un auteur inconnu au 1^er siècle après J.C.

Mais il nous paraît beaucoup plus crédible que l’intention divine a été de soustraire le corps de Moïse à une vénération exagérée et superstitieuse. C’est ce qu’IL nous a prouvé lorsque, quatorze siècles plus tard, Moïse et Élie apparurent à JÉSUS, resplendissant de sainteté, et s’entretinrent avec Lui sur une montagne, devant les apôtres Pierre, Jacques et Jean qui restèrent consternés par cette vision et la voix céleste venant de DIEU témoignant que JÉSUS était Son Fils bien aimé. Alors, si le prophète Élie apparut à JÉSUS neuf siècles après avoir été enlevé au ciel dans un tourbillon, comment Moïse aurait-t-il pu être enseveli par L’ÉTERNEL pour réapparaître avec Élie ? Quel merveilleux mystère dont L’ÉTERNEL DIEU reste le seul auteur pour nous édifier !

Moïse était âgé de cent-vingt ans lorsqu’il mourut. Pourtant, sa vue n’était point affaiblie et il n’avait pas perdu sa vigueur. Et les enfants d’Israël pleurèrent Moïse pendant trente jours. Leur tristesse était compréhensible du fait que leur grand berger n’était plus là. Car, lorsque le berger n’est plus au milieu d’elles, les brebis sont découragées et pleurent parce qu’elles n’entendent plus sa voix.