Préparation évangélique

LIVRE VII

CHAPITRE VII
QUE CE FUT MOÏSE LUI-MÊME QUI CONSIGNA DANS UN ÉCRIT PARTICULIER LA VIE DES HÉBREUX QUI AVAIENT VÉCU AVANT LUI

Moïse, ce grand législateur, Hébreux lui-même et fils d’Hébreux, connaissant mieux que personne l’histoire de sa patrie, plaça en tête de son code sacré, dans un mouvement impérissable, la vie des anciens Hébreux et le récit des bienfaits dont Dieu les avait comblés. En regard il expose les crimes et les châtiments d’autres hommes qui s’étaient signalés par leur impiété, persuadé qu’il n’y avait pas de meilleure leçon pour porter ceux qui devaient vivre sous ses lois, et à l’horreur de la conduite des méchants, et à l’imitation de la conduite des bons. Il ne crut pas non plus devoir leur laisser ignorer que plusieurs de leurs ancêtres, avant toute législation écrite, s’étaient élevés par la droite raison à une piété éminente, voulant qu’ils conservassent éternellement le souvenir de ces hommes de Dieu, de ces grands prophètes, eux leurs descendants, eux favorisés d’heureuses institutions. Encore plus voulut-il qu’héritiers de leur sang, ils se montrassent les dignes héritiers de leur sainteté, s’attirassent les mêmes faveurs de la Providence, et évitassent cet abattement qui désespère d’obtenir les mêmes avantages, puisqu’ils pouvaient ce qu’avaient pu leurs pères. C’étaient là des images vivantes qu’il mettait sous leurs yeux pour les former à la science des choses divines, un tableau où ils voyaient peintes leurs mœurs et la vertu particulière à chacun d’eux.

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