1 Le sacrifice offert partout en son nom est celui que Jésus-Christ a institué et prescrit d’offrir, je veux dire le sacrifice eucharistique du pain et du vin, que les Chrétiens offrent en tous lieux ; aussi lui sont-ils tous agréables, ainsi qu’il le déclare, tandis qu’il rejette vos sacrifices et ceux de vos prêtres ; témoins ses propres paroles : « Je ne recevrai plus d’offrandes de votre main ; depuis le lever du soleil jusqu’au coucher, mon nom est glorifié chez les nations, et vous, vous le profanez. »
2 Toujours poussés par l’esprit de contention, vous dites qu’à la vérité le Seigneur ne reçoit plus de sacrifices à Jérusalem de la part de ceux qui l’habitèrent autrefois sons le nom d’Israélites, mais que, dans leur dispersion chez les peuples, leurs prières ne laissent pas de lui être agréables, et que ces prières sont ici désignées sous le nom de sacrifices. Je conviens que les prières et les actions de grâce faites par des cœurs purs sont les seuls sacrifices parfaits et agréables au Seigneur ; 3 et voilà ceux en effet que les Chrétiens ont appris à lui offrir en reconnaissance des alimenta qu’ils reçoivent de lui, et en mémoire de la passion que le fils de Dieu a soufferte pour eux. Mais vos princes des prêtres et vos docteurs n’ont rien omis pour que le nom du Seigneur fût profané et devint un objet de blasphème chez tous les peuples ; vous avez jeté comme un manteau d’ignominie sur tous ceux qui portent le nom de Jésus et qu’on appelle Chrétiens ; mais Dieu le fera disparaître un jour, quand il nous ressuscitera tous, qu’il enverra les uns incorruptibles, immortels, impassibles, dans son royaume éternel, ce royaume qui ne passera point, et qu’il précipitera les autres au milieu de feux et de supplices qui n’auront pas de fin. 4 Vous et vos maîtres, vous vous abusez par votre manière d’entendre l’Ecriture et de vous persuader qu’il s’agit ici de votre dispersion chez les autres peuples, et de vos prières, et de vos sacrifices comme s’ils étaient purs et agréables au Seigneur en tous lieux. Reconnaissez d’abord que votre interprétation est un mensonge, et que vous ne cherchez en toute chose qu’à vous tromper vous-mêmes ; car enfin, votre nation n’est pas encore répandue du couchant à l’aurore : combien de contrées où personne d’entre vous n’a pu encore pénétrer ! 5 Mais il n’y a pas un seul peuple, ou grec ou barbare, de quel nom on l’appelle ; soit chez les Scythes, qui passent leur vie dans des chariots, soit chez les nomades, qui n’habitent point de maisons ; soit chez les pâtres, qui logent sous des tentes ; oui, dis-je, il n’est pas un seul peuple où l’on n’adresse à Dieu le père des prières et des actions de grâces, au nom de Jésus crucifié. D’ailleurs remontons à l’époque de la prophétie : étiez-vous, au temps de Malachie, dispersés comme vous l’êtes aujourd’hui ? Non sans doute, ainsi qu’on peut s’en convaincre d’après les Ecritures.