Dialogue avec Tryphon

CXVIII

1 Ah ! ne vaut-il pas mieux pour vous, mes amis, renoncer à tout esprit de contention et faire pénitence avant l’arrivée de ce grand jour du jugement, où se feront entendre les gémissements de tous ceux de vos tribus qui ont percé le Christ, comme vous l’annoncent les livres saints ? Ces paroles de David : « Le Seigneur l’a juré, vous êtes prêtre selon l’ordre de Melchisédech, » je les ai citées et je vous ai développé le sens de cette prédiction ; cet oracle d’Isaïe : « Et sa sépulture a disparu du milieu de nous, » vous a montré qu’il devait mourir et ressusciter. Je me suis attaché à vous prouver que le Christ devait aussi juger les vivants et les morts. 2 C’est en ces termes que Nathan parle de lui à David : « Je serai son père et il sera mon fils ; je ne retirerai point de lui ma miséricorde ainsi que je l’ai retirée de ceux qui étaient avant lui. Je l’établirai dans ma maison, et son trône sera affermi pour toujours. » Selon Ezéchiel, il est le seul chef de la maison du Seigneur ; car le Christ, en sa qualité de fils de Bien, est le Prêtre par excellence, le Roi éternel. Ne croyez pas qu’il nous ait été recommandé par Isaïe et par les autres prophètes, de nous préparer à son second avènement par des sacrifices de sang et des libations ; il faut maintenant des sacrifices, non plus figuratifs, mais véritables et spirituels, la louange et l’action de grâces. Notre croyance en Jésus n’est donc pas une erreur ; ceux qui nous ont appris à croire en lui ne nous ont pas trompés. Ô Providence admirable ! vous vous flattées vainement d’aimer Dieu, d’être sages ; les hommes vraiment sages, vraiment religieux, vous ne les trouvez plus que parmi ceux qui sont fidèles à la vocation du testament nouveau et éternel. Je veux dire à la voix du Christ ; 4 et voilà précisément ce que disait Isaïe dans un transport d’admiration : « Et les rois devant lui garderont le silence ; car ceux à qui il n’a point été annoncé, verront ; ceux qui n’en ont point entendu parler, comprendront. Seigneur, qui a cru à votre parole ? A qui le bras de Dieu s’est-il révélé ? »

Je résume toutes ces preuves, ô Tryphon, le plus succinctement possible, pour l’instruction de ceux qui sont venus aujourd’hui avec vous.

5 – Je vous en remercie, me dit-il, et bien que vous soyez revenu sur les mêmes choses à plusieurs reprises, je dois vous dire que nous vous entendons avec un extrême plaisir.

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