Psaume d'un art inimitable et d'une ardeur extraordinaire dans lequel le Psalmiste ne peut se rassasier d'exprimer les louanges de la Loi de Dieu et l'amour qu'il lui porte. Il y entremêle plusieurs supplications ou consolations excellentes. Prière que le fidèle doit toujours avoir dans le cœur et sur les lèvres. En effet, le terme « Loi de Dieu » est synonyme ici (comme ailleurs) de révélation et désigne tout le contenu de l'Écriture sainte que les nombreuses expressions employées envisagent sous divers aspects : commandement, parole ou promesse, chemin, etc.
Le plus long des Psaumes a une structure alphabétique. Ses vingt-deux parties se composent de huit versets commençant tous par une des lettres de l'alphabet hébreu. Nous reproduisons ici le nom des lettres, comme titres des vingt-deux chants qui suivent.
| Chant 1 – Aleph | |
| — 1 — | |
| 1 | Ô bien heureux tout être humain qui vit En plein accord avec sa conscience, Selon la Loi de l’Éternel qu’il suit ! | 
| 2 | Le vrai bonheur est pour toute existence Qui veut garder ses statuts précieux, Et progresser encor dans sa science. | 
| — 2 — | |
| 3 | Vraiment, ils nʼont aucun vice odieux Ceux qui suivant les chemins quʼil ordonne Marchent tout droit, avançant de leur mieux. | 
| 4 | Ta volonté, cʼest que chaque personne Par dessus tout applique exactement Les instructions que ta bonté nous donne. | 
| — 3 — | |
| 5 | Accorde-moi dʼavancer librement Sur les chemins où ta Loi me convie, Sans mʼégarer loin dʼeux un seul moment. | 
| 6 | Je nʼaurai pas à rougir de ma vie Si mon regard sur tes Lois est pointé, Si les connaître est ma plus forte envie. | 
| — 4 — | |
| 7 | Alors, par moi tu seras exalté Dʼun cœur sincère, émerveillé dʼapprendre Tes jugements tous remplis dʼéquité. | 
| 8 | Je veux garder tes statuts, les comprendre, Mais combien faible est notre volonté ! Ne te fais pas trop longuement attendre. | 
| Chant 2 – Beth | |
| — 5 — | |
| 9 | Les jeunes veulent-ils sʼamendera Dans leur conduite ? Il faut quʼils reconnaissent Que ta parole est là pour les guider. | 
| 10 | De tout mon cœur, je tʼai cherché sans cesse Pour demeurer dans ton commandement ; Jʼai tant besoin que ta main me redresse. | 
| — 6 — | |
| 11 | Jʼai serré ta parole assidûment Au fond du cœur, car tout péché tʼoffense Je voudrais tant servir fidèlement. | 
| 12 | Éternel Dieu, ton nom plein dʼexcellence Est à bon droit partout glorifié ; Enseigne-moi tes saintes ordonnances. | 
| — 7 — | |
| 13 | Mes lèvres ont proclamé, publié Les jugements de ta bouche équitable Sans que jʼen laisse un seul point oublié. | 
| 14 | Tes règles sont le chemin véritable Dʼun grand bonheur, et je les aime mieux Que tous les biens de la terre habitable. | 
| — 8 — | |
| 15 | Je parle à tous de tes plans merveilleuxb ; Jʼirai tout droit en prenant connaissance De tes sentiers, les yeux fixés sur eux. | 
| 16 | Tes ordres saints ont fait ma joie immense ; Je ne veux pas devenir oublieux De ta parole, et sans cesse jʼy pense. | 
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| Chant 3 – Guimel | |
| — 9 — | |
| 17 | Répands tes biens sur ton humble servant En mʼaccordant sur tout le don de vie Pour bien garder ta parole en vivant. | 
| 18 | Rends la lumière à mon âme ternie Pour que je puisse ici-bas, de mes yeux, Voir dans ta Loi ta grandeur infinie. | 
| — 10 — | |
| 19 | Seigneur, je suis dans ces terrestres lieux Un étranger ; à ton enfant quʼon raille Ne cache pas tes ordres merveilleux. | 
| 20 | Car nuit et jour mon âme se travaille Pour mieux comprendre encore ton jugementa ; Ne permets pas que ma force défaille. | 
| — 11 — | |
| 21 | Tu traiteras les cœurs fiers rudement, Tous ces maudits dont le méchant courage Est si rebelle à ton commandement. | 
| 22 | Délivre –moi des blâmes, de lʼoutrageb Et du mépris dans lequel je me vois Parce que jʼai gardé ton témoignage. | 
| — 12 — | |
| 23 | Je ne crains pas les princes qui sʼassoient Pour comploter contre nous à leur aise ; Ton serviteur ne pense quʼà ta Loi. | 
| 24 | Ta Loi, Seigneur, cʼest tout ce qui mʼapaise, Cʼest le conseil qui siège autour de moi, Mon réconfort en cette heure mauvaise. | 
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| Chant 4 – Daleth | |
| — 13 — | |
| 25 | Je suis, hélas, comme si jʼétais mis Loin des humains, et collé à la terre ; Rends-moi la vie, ô Dieu qui lʼas promis. | 
| 26 | Je te cherchais quand jʼerrais solitaire, Je tʼinvoquais et tu mʼas répondu ; Enseigne-moi ta règle salutaire. | 
| — 14 — | |
| 27 | Révèle-moi le sens de tes statuts, Et mon esprit vers ta Loi merveilleuse Voudra rester assidûment tendu. | 
| 28 | Pourtant mon âme, encore bien anxieuse, Fond de chagrin, je suis découragé ; Rassure-moi par ta promesse heureuse. | 
| — 15 — | |
| 29 | Eloigne-moi du chemin mensonger, Confirme-moi dans ta Loi par ta grâce, Fais triompher ton enfant du danger. | 
| 30 | Oui, jʼai choisi la route que nous trace La vérité ; car je reste attaché À tes décrets que je regarde en face. | 
| — 16 — | |
| 31 | Tu vois, Seigneur, que toujours jʼai tâché De respecter ta divine ordonnance, Fais triompher ton enfant du péchéa. | 
| 32 | Oui, je courrai de toute ma puissance Sur tes chemins, car tu mʼas détaché ; Cʼest de Toi seul que vient la délivrance. | 
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| Chant 5 – Hé | |
| — 17 — | |
| 33 | Je t’en supplie, ô Seigneur, avant tout Enseigne-moi la voie de tes préceptes Pour que je puisse y tenir jusqu’au bout. | 
| 34 | Ouvre l’esprit de celui qui respecte Ta Sainte Loi, et veut la maintenir De tout son cœur, malgré la mode inepte. | 
| — 18 — | |
| 35 | Oh conduis-moi, pour me faire tenir Le droit sentier des paroles vivantes Où je découvre enfin le vrai plaisir. | 
| 36 | Penche mon cœur vers ta règle exaltante, Vers le bonheur qui s’y trouve assuré, Sans que jamais l’avarice nous tente. | 
| — 19 — | |
| 37 | Ne permets pas que je sois égaré Par l’éclat faux du monde et sa folie ; Sur ton chemin, fais-moi vivre, éclairé. | 
| 38 | Confirme en moi qui te sers, ratifie Ce que Toi-même a promis à tous ceux Qui dans ta crainte en Toi seul se confient. | 
| — 20 — | |
| 39 | Préserve-moi des jugements honteux Que je crains tant, car tu es charitable ; En nous jugeant tu restes généreux. | 
| 40 | Combien ta Loi, Seigneur, est admirable, Combien je l’aime et j’en sui désireux ! Délivre-moi par ta grâce adorable. | 
| Chant 6 – Vav | |
| — 21 — | |
| 41 | Fais-moi sentir ta grâce et ta merci, Préserve-moi des dangers de ce monde, Puisque, Seigneur, tu l’as promis ainsi. | 
| 42 | Tu permettras alors que je réponde À ceux qui m’ont tant de fois insulté ; Sur ta parole, en effet, je me fonde. | 
| — 22 — | |
| 43 | Fais qu’à jamais ta pure vérité Sois dans ma bouche et pour toujours s’y tienne ; J’attends de voir ton droit manifesté. | 
| 44 | Oui, constamment il faut que l’on maintienne Ta sainte Loi ; voilà tout mon devoir, Ma volonté se conforme à la tienne. | 
| — 23 — | |
| 45 | Ainsi chacun pourra s’apercevoir Que l’homme libre est bien celui qui sonde Tes saints décrets et cherche à les savoir. | 
| 46 | J’annoncerai devant les rois du monde Ton témoignage ; à tous j’en parlerai Sans que jamais la honte me confonde. | 
| — 24 — | |
| 47 | Oui, de tout cœur je me délecterai En cette Loi qui nous est adressée, Je l’ai toujours aimée et l’aimerai. | 
| 48 | Vers tes décrets mon âme s’est dressée ; Ton œuvre est celle à laquelle je mets Pour te servir, mes mains et ma pensée. | 
| Chant 7 – Zaïn | |
| — 25 — | |
| 49 | Rappelle-toi ce que tu m’as promis ; Ton serviteur, depuis cette promesse, Rempli d’espoir entre tes mains s’est mis. | 
| 50 | Oui, ton oracle est ce qui me redresse, Qui me console et me rend la vigueur Dès que je suis tombé dans la détresse. | 
| — 26 — | |
| 51 | Des orgueilleux en voyant ma douleur Se sont moqués ; toute leur arrogance N’ôtera point ta Loi de notre cœur. | 
| 52 | Plutôt, Seigneur, chaque fois que je pense Au jugement que toujours tu leur fais, Cela suffit pour calmer ma souffrance. | 
| — 27 — | |
| 53 | Rien qu’en pensant à ce tragique fait : Par ces pervers ta Loi est délaissée, Je dois trembler d’horreur pour leur forfait. | 
| 54 | Pourtant vers Toi ma voix s’est élancée ; J’ai pu chanter tes statuts quand je suis Loin du pays, plein de tristesse pensée. | 
| — 28 — | |
| 55 | Je me souviens de ton nom chaque nuit, Gardant toujours à la première place Ta sainte Loi dans mes plus grands ennuis. | 
| 56 | Et si je veux rester devant ta face, Fidèle, à tes décrets tant que je puis, C’est Toi, Seigneur, qui me fais cette grâce. | 
| Chant 8 – Heth | |
| — 29 — | |
| 57 | Tu es ma part, ai-je dit au Seigneur, J’ai décidé de garder ta parole, Elle est toujours mon bien et mon bonheur. | 
| 58 | Que ta fidèle amitié me console, Je t’en supplie affectueusement, Car ton serment n’est pas chose frivole. | 
| — 30 — | |
| 59 | Je réfléchis à mon comportement : Je m’éloignais, et je reviens me mettre Au droit chemin de ton enseignement. | 
| 60 | Ta règle est sage, et sans vouloir remettre Au lendemain, je viens pour m’y ranger ; Dès aujourd’hui, pour toujours, sois mon Maître. | 
| — 31 — | |
| 61 | Combien de fois les méchants m’ont piégé ! Pourtant, malgré leur fureur si cruelle, J’aime ta Loi, mon cœur n’a pas changé. | 
| 62 | Tes ordres sont d’une justice telle Que j’ai voulu me lever pour chanter En pleine nuit la louange immortelle. | 
| — 32 — | |
| 63 | Quels sont les gens que je veux fréquenter ? Ceux qui saisis de bienheureuse crainte Suivent ta règle avec fidélité | 
| 64 | Seigneur, la terre et toute son enceinte Sera toujours pleine de ta bonté ; Remplis-moi donc de ta doctrine sainte. | 
| Chant 9 – Teth | |
| — 33 — | |
| 65 | Ton serviteur voit tes biens répandus Sur lui, Seigneur, car tu tiens ta promesse, Comme en tout temps je m’y suis attendu. | 
| 66 | Accorde-moi le bon sens, la sagesse, Car en ce monde aveuglé je ne crois Qu’à tes mots d’ordre, ils guident ma faiblesse. | 
| — 34 — | |
| 67 | Avant d’avoir été battu par Toi, Je m’égarais, allant à l’aventure, Mais maintenant j’avance avec ta Loi. | 
| 68 | Ô Dieu de grâce et de vérité pure, Qui si souvent daignes nous exaucer, Enseigne-moi ton droit plein de droiture. | 
| — 35 — | |
| 69 | Que de faux bruits contre moi sont lancés Par des vantards ! Mon cœur garde sans cesse Tes ordres saints comme par le passé. | 
| 70 | Leurs cœurs sont pris et tous figés de graisse, Mais dans ta Loi tu me permets d’avoir La paix profonde, un plaisir qui ne cesse. | 
| — 36 — | |
| 71 | Le plus grand bien que j’ai pu recevoir, C’est de sentir ma personne abaissée, | 
| 72 | Car j’ignorais ton code et mon devoir. L’or ou l’argent, la richesse amassée N’égalent pas le bonheur de savoir La Loi qui fut par Toi-même annoncée. | 
| Chant 10 – Iod | |
| — 37 — | |
| 73 | Tes propres mains m’ont fait et façonné ; Permets aussi que mon esprit s’éclaire Pour obéir au mot d’ordre donné. | 
| 74 | Ceux qui voudraient ne jamais te déplaire, En me voyant sur ton code appuyé Seront heureux parce qu’en Toi j’espère. | 
| — 38 — | |
| 75 | Quand sur ta main le monde est châtié, J’y vois, Seigneur, ta justice très bonne, Avec raison tu m’as humilié. | 
| 76 | J’ose implorer que ta bonté me donne Le réconfort en cette affliction, Comme envers nous ta promesse l’ordonne. | 
| — 39 — | |
| 77 | Vienne sur nous ta grand’compassion, Et je vivrai ! Car ta Loi et ta crainte Font mon plaisir, ma consolation. | 
| 78 | Honte aux puissants qui sous des couleurs feintes Me font du mal ! Et mon cœur cependant Ne pense à rien qu’à ta doctrine sainte. | 
| — 40 — | |
| 79 | Ramène à moi tout homme prétendant Avec les tiens t’adorer et te craindre, Ceux dont l’amour pour ta règle est ardent. | 
| 80 | Que tout mon cœur, sans fléchir et sans feindre, Suive ton ordre, afin qu’en t’attendant J’aie cet honneur que rien ne peut éteindre. | 
| Chant 11 – Caph | |
| — 41 — | |
| 81 | En t’attendant, je suis si désireux De ton salut, promis par ta parole, Que mon esprit en est tout langoureux. | 
| 82 | Parfois je guette un espoir qui s’envole, Et dis : En Toi je me suis confié, N’est-il pas temps qu’enfin tu me consoles ? | 
| — 42 — | |
| 83 | Je suis séché (tant je suis ennuyé) Comme une peau mise en la cheminéea, Mais de tes lois je n’ai rien oublié. | 
| 84 | Ah quelle attente as-tu donc ordonnée À tes enfants, avant le jour qui voit Sur nos bourreaux ta sentence donnée ? | 
| — 43 — | |
| 85 | Des gens pervers creusent le sol sous moi, On veut m’abattre ; ah comme ils sont coupables Ceux dont la vie est contraire à ta Loi. | 
| 86 | Tes règlements sont toujours véritables ; Tu sais qu’à tort on m’a persécuté, Viens à mon aide, ô Toi le Secourable ! | 
| — 44 — | |
| 87 | Peu s’en fallut que je ne sois jeté À terre, et mis en totale ruine ; Mais je respecte, ô Dieu, ta volonté. | 
| 88 | Car ton amour m’éveille et m’illumine Pour que j’observe avec fidélité Les ordres saints de ta bouche divine. | 
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| Chant 12 – Lamed | |
| — 45 — | |
| 89 | L’éternité de tout ce que tu dis Est à jamais, Éternel Dieu, gravée Dans ce haut ciel que tu créas jadis. | 
| 90 | Ta foi, d’un siècle à l’autre, est approuvée ; Témoin la terre, assise dans les airs Où ferme et stable elle est toujours trouvée. | 
| — 46 — | |
| 91 | Même aujourd’hui, on voit tout l’univers Persévérer sous ta sainte conduite ; Tout t’appartient et chaque être te sert. | 
| 92 | Heureusement mon âme est bien instruite À rechercher dans ta Loi mon confort, Car autrement ma vie était détruite. | 
| — 47 — | |
| 93 | Le souvenir et le grand réconfort De tes décrets ne cesse jamais d’être ; Tu m’as tiré grâce à eux de la mort. | 
| 94 | Je suis à toi ; je n’ai pas d’autre Maître, Délivre-moi, car c’est ta volonté, Ce sont tes lois que je cherche à connaître. | 
| — 48 — | |
| 95 | Par des méchants je suis toujours guetté, Mais cependant à la pure doctrine De tes statuts mon cœur est arrêté. | 
| 96 | Je vois qu’ici tout passe, tout décline Sauf tes décrets, car leur autorité Et leur pouvoir jamais ne se termine. | 
| Chant 13 – Mem | |
| — 49 — | |
| 97 | J’aime ta Loi, je la suivrai toujours D’un cœur ardent et rempli de ton zèle, Je suis heureux d’en parler tous les joursa. | 
| 98 | Elle m’apprend une sagesse telle Que je vois clair dans les cœurs ennemis, Car chaque instant, je demeure avec elle. | 
| — 50 — | |
| 99 | Grâce aux conseils que tu nous a transmis J’ai dépassé mes maîtres en science, Car à ton droit tout mon cœur est soumis. | 
| 100 | Les plus âgés voient que l’expérience Ne suffit pas et qu’il faut regarder Aux règles d’or de ta sainte alliance. | 
| — 51 — | |
| 101 | Hélas, on voit trop de jeunes rôder Imprudemment sur le chemin du vice, Moi, sur tes lois je demeure fondé. | 
| 102 | Seigneur, je suis la ligne directrice De tes décrets, car tu m’apprends par eux Comment il faut agir avec justice. | 
| — 52 — | |
| 103 | Que ta parole est un mets savoureux Quand on la goûte, et combien son usage Plus que le miel m’est doux et précieux ! | 
| 104 | Chaque verset nous rend un peu plus sage ; Comme on est loin du chemin malheureux Que je déteste encore d’avantage ! | 
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| Chant 14 – Noun | |
| — 53 — | |
| 105 | Oui, ta parole est comme un pur flambeau Guidant mes pas et comme une lumière Pour me montrer le chemin le plus beau. | 
| 106 | Je l’ai juré : Mon existence entière Est consacrée à maintenir sur tout Les jugements de ton code exemplaire. | 
| — 54 — | |
| 107 | Seigneur, je souffre et je me sens à bout ; Toi qui promis d’exaucer nos demandes, Viens à mon aide et remets-moi debout. | 
| 108 | Daigne, ô Seigneur, daigne accepter l’offrande De tout mon cœur s’exprimant par ma voix, Enseigne-moi ce que ta Loi commande. | 
| — 55 — | |
| 109 | Mon âme, hélas, (comme si je l’avais Dans cette main) est sans cesse exposéea, Mais je n’ai rien oublié de tes lois. | 
| 110 | Par des méchants ma route est menacée, Mais je t’écoute et rien ne m’ébranla ; Je veux rester fidèle à ta pensée. | 
| — 56 — | |
| 111 | Ta Loi est mienne, et je me dis : Voilà Le bien durable, et mon propre héritage, Car tout mon cœur, tout mon plaisir est là ! | 
| 112 | Jusqu’à ma fin je garderai l’usage De tes statuts, car c’est bien à cela Qu’à chaque instant j’applique mon courage. | 
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| Chant 15 – Samech | |
| — 57 — | |
| 113 | J’ai toujours eu beaucoup d’aversion Pour ceux qui n’ont ni foi ni consciencea, Mais en ta Loi gît mon affection. | 
| 114 | Ô mon Sauveur, ma très sûre défense, J’ai par ta grâce un asile chez Toi, Et ta promesse est ma ferme assurance. | 
| — 58 — | |
| 115 | Allez, méchants, éloignez-vous de moi, C’est au péché que votre esprit s’amuse, Moi, j’ai mon Dieu, je veux garder sa Loi. | 
| 116 | L’âme qui croit ne peut être confuse, Tu l’as promis, sauve-moi de la mort Ne permets pas que mon espoir s’abuse. | 
| — 59 — | |
| 117 | Sois mon appui, je serai ferme et fort ; Si grand que soit le mal qui nous menace, Ta Loi sera toujours mon réconfort. | 
| 118 | Ceux qui n’ont pas voulu suivre la trace Des saints statuts, ton pied les foulera Pour leur mensonge et leur perverse audace. | 
| — 60 — | |
| 119 | Comme l’écume, au loin tu jetteras Tous les méchants ; c’est pourquoi je m’adonne À tant aimer ce que tu commandas. | 
| 120 | Quel danger court celui qui t’abandonne, Quel jugement final il subira ! Je te révère et tout mon cœur frissonne. | 
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| Chant 16 – Aïn | |
| — 61 — | |
| 121 | J’ai pratiqué le droit et l’équité ; Ne permets pas que je sois une proie Pour ceux qui m’ont à tort persécuté. | 
| 122 | Mais garantis en tout bien et en joie Ton serviteur. Je vois tant d’arrogants Accaparer les âmes qu’ils soudoient. | 
| — 62 — | |
| 123 | Mes yeux sont las d’attendre si longtemps Ton vrai salut ; tu m’en fis la promesse, Toi qui ne peux faillir un seul instant. | 
| 124 | Exauce-nous et traite avec tendresse Ton serviteur, lui faisant recevoir Tes saints décrets avec zèle et sagesse. | 
| — 63 — | |
| 125 | Je t’appartiens ; permets-moi de pouvoir Entrer dans les secrets de ta justice, Que nos esprits ne peuvent concevoir. | 
| 126 | Il est grand temps que le Seigneur agisse : On ne voit plus chez nous ni loi ni foi Qui des humains retienne la malice. | 
| — 64 — | |
| 127 | Ce monde passe, ô mon Dieu, c’est pourquoi Bien plus que l’or ou que les pierreries J’aime chacun des ordres de ta Loi. | 
| 128 | Voilà pourquoi j’estime et j’apprécie Tous tes statuts, et pour suivre ton droit J’ai détesté toutes les fourberies. | 
| Chant 17 – Phé | |
| — 65 — | |
| 129 | En tes décrets sont vraiment contenus Les grands secrets de science profonde, Voilà pourquoi je les ai maintenus. | 
| 130 | Oui, dans ta Loi tant de lumière abonde Que dès l’entrée on en est éclairé, Et qu’elle instruit les plus petits du monde. | 
| — 66 — | |
| 131 | J’ai si souvent haleté, soupiré, Tant je désire avant tout pouvoir faire Ce qui nous est par ta Loi déclaré. | 
| 132 | Regarde-moi, sois pour moi débonnaire, Comme envers ceux qui t’aiment de bon cœur Tu nous fais voir ta faveur ordinaire. | 
| — 67 — | |
| 133 | Conduis mes pas au chemin bon et sûr Par ta parole, et ne nous abandonne Pas au péché ; sur lui rends-nous vainqueurs. | 
| 134 | Malgré les coups que l’ennemi me donne Préserve-moi, rends-moi la liberté, Et je vivrai comme ta Loi l’ordonne. | 
| — 68 — | |
| 135 | Maître, répands sur les tiens la clarté De ton visage ; aide-nous à comprendre Ce que prescrit ta sainte volonté. | 
| 136 | De mes deux yeux vois les larmes descendre À grands ruisseaux, tant je suis attristé, Car c’est ta Loi qu’on refuse d’entendre. | 
| Chant 18 – Tsadé | |
| — 69 — | |
| 137 | Seigneur, tu es très juste en tes décrets, Certainement, tout ce que tu décides Est pour chacun équitable et parfait. | 
| 138 | Tes ordres sont d’une clarté limpide ; Quelle justice et quelle grande foi ! C’est l’abondance offerte à nos cœurs vides. | 
| — 70 — | |
| 139 | Nos ennemis me navrent quand je vois Que ta parole est chez eux oubliée, Un zèle ardent brûle au-dedans de moi. | 
| 140 | Cette parole est donc purifiée Dans le creuset des cœurs ; l’affection De ton servant lui reste dédiée. | 
| — 71 — | |
| 141 | Quoique je sois d’humble condition Et méprisé, j’ai toujours souvenance De tes édits dans mon affliction. | 
| 142 | Tes jugements sont droits, et leur puissance Dure à jamais ; ta Loi est vérité, Et rien n’est vain dans ta sainte ordonnance. | 
| — 72 — | |
| 143 | Bien accablé, triste et persécuté, J’ai découvert dans ta règle sacrée Le vrai bonheur et la tranquillité. | 
| 144 | Ta justice est d’éternelle durée ; Apprends-la moi par ta grande bonté, Et je vivrai d’une vie assurée. | 
| Chant 19 – Qoph | |
| — 73 — | |
| 145 | Je t’ai prié, Seigneur, tout hautement De tout mon cœur ; réponds à ma demande, J’observerai ton saint commandement. | 
| 146 | C’est Toi, mon Dieu, c’est Toi que je demande, Délivre-moi, je veux tant maintenir Le culte saint que ta Loi nous commande. | 
| — 74 — | |
| 147 | J’ai devancé l’aurore, et mon soupir S’élève à Toi ; j’espère en ta parole, Elle peut seule éclairer l’avenir. | 
| 148 | Je suis mis, ô Maître, à ton école En devançant les veilles de la nuit Pour écouter la voix qui nous console. | 
| — 75 — | |
| 149 | Pitié, mon Dieu, qui fais grâce et merci, Restaure enfin mes forces qui déclinent, Comme il t’a plu de faire jusque ici. | 
| 150 | Je vois venir les hommes qui machinent De mauvais coups ; ils se sont écartés Avec mépris de cette Loi divine. | 
| — 76 — | |
| 151 | Quand j’ai faibli, tu voulus bien rester Auprès de moi, Dieu de grâce insondable, Car tes statuts ne sont que vérité. | 
| 152 | Ton témoignage est sûr et immuable, Il sera tel à perpétuité, Je l’ai trouvé de tout temps véritable. | 
| Chant 20 – Resch | |
| — 77 — | |
| 153 | Vois ma misère, ô Dieu, délivre-moi, Car je traverse une épreuve cruelle, Mais je n’ai rien oublié de ta Loi. | 
| 154 | Soutiens le droit de ton humble fidèle ; Rachète-moi, garde-moi de mourir Pour me tenir ta promesse éternelle. | 
| — 78 — | |
| 155 | Tous ces méchants, faute de s’enquérir De tes statuts, sont loin de l’espérance De leur salut et tout prêts à périr. | 
| 156 | Combien ta grâce, ô Seigneur, est immense ! En nous jugeant tu nous as bien aimés, Remets ma vie en ta pleine assurance. | 
| — 79 — | |
| 157 | On m’a souvent durement opprimé, Mais, (si nombreux que l’ennemi puisse être) À tes décrets je reste accoutumé. | 
| 158 | Avec dégoût, j’aperçois tant de traîtres Et tant d’ingrats sortis si lâchement Du bon chemin que ta voix fait connaître. | 
| — 80 — | |
| 159 | Vois mon amour pour ton commandement ; Ô Seigneur Dieu, dans ta bonté propice Donne à ma vie un renouvellement. | 
| 160 | Avant toute œuvre, il faut que s’accomplisse Ce que tu dis, à jamais sont vraiment Tous les arrêts donnés par ta justice. | 
| Chant 21 – Schin | |
| — 81 — | |
| 161 | Des princes m’ont à tort persécuté, Mais je n’ai pas redouté leur puissance, Tes jugements seuls m’ont épouvanté. | 
| 162 | J’ai plus de joie et plus de confiance Par tes conseils que s’il venait à moi Un grand butin d’une valeur immense. | 
| — 82 — | |
| 163 | J’ai de l’horreur pour la mauvaise foi (N’ayant pas vu de chose plus méchante), Mais, ô mon Dieu, j’aime avant tout ta Loi. | 
| 164 | Sept fois par jour, en ton honneur je chante, Considérant les actes merveilleux De ta Loi juste en l’univers régnante. | 
| — 83 — | |
| 165 | Oh quelle paix est réservée à ceux Qui pour ta Loi ont un amour sincère ; En toute épreuve ils sont victorieux. | 
| 166 | Seigneur mon Dieu, en ton salut j’espère, Et j’ai suivi tes ordres sans regrets, Comme un enfant se soumet à son père. | 
| — 84 — | |
| 167 | De tout mon cœur j’observe tes décrets, Ils m’ont appris chaque jour à mieux faire ; Ils ont pour moi sans cesse plus d’attraits. | 
| 168 | Je suis tes lois en toutes mes affaires, Car tu connais mes plans les plus secrets ; Aucun de nous n’échappe à ta lumière. | 
| Chant 22 – Tav | |
| — 85 — | |
| 169 | Permets, Seigneur, que mon cri vienne à Toi, Accorde-moi le don d’intelligence Pour maintenir ta parole envers moi. | 
| 170 | Que ma prière arrive en ta présence ; Délivre-moi bientôt, comme jadis Tu l’as promis dans ta grande clémence. | 
| — 86 — | |
| 171 | À pleine voix, je te loue et je dis Tous tes hauts faits ayant reçu la grâce De bien saisir le sens de tes édits. | 
| 172 | J’irai parler, plein d’une sainte audace, De ta promesse, et dirai hardiment Combien sont droits les ordres que tu traces. | 
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| 173 | Je t’en supplie, interviens promptement, Etends la main sur moi pour me défendre, Car j’ai choisi ton saint commandement. | 
| 174 | J’attends de Toi le salut, ô Dieu tendre, Car je ne peux trouver aucun plaisir Hors de ta Loi ; combien j’aime l’entendre ! | 
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| 175 | Pour te louer, j’éprouve le désir De vivre encore ; que ta règle sacrée Puisse une fois de plus me soutenir. | 
| 176 | Hélas, je suis la brebis égarée ; Cherche ce cœur trop lent à te servir, Mais où ta Loi, Seigneur, est demeurée. |