Il fallait donc que les enfants d’Abraham, que Dieu a créés, et qu’il aurait pu faire naître des pierres mêmes, comme le dit dans l’Écriture, reconnussent ce patriarche pour leur chef, et pour celui qui a été le premier prophète de notre foi, qui a reçu du ciel le précepte et le testament de la circoncision comme un gage d’alliance. C’est ainsi qu’il a été la figure des deux testaments, et le père commun de tous ceux qui croiraient au Verbe pendant leur passage sur la terre, c’est-à-dire de tous ceux qui ont reçu la circoncision, soit corporelle, soit spirituelle ; tandis que « Jésus-Christ a été lui-même la première pierre de l’angle qui supporte tout l’édifice spirituel, » rassemblant autour de lui, dans la foi d’Abraham, tous ceux qui, soit sous l’ancien, soit sous le nouveau Testament, se sont rendus dignes d’entrer dans la maison de Dieu. Mais cette foi, dont le signe était jadis dans la circoncision, est devenue comme le lien commun qui devait unir tous les Chrétiens, depuis le commencement jusqu’à la fin des temps. Et, en effet, cette même foi était dans le cœur d’Abraham avant sa circoncision, et dans le cœur de tous les justes qui furent agréables à Dieu, ainsi que nous l’avons précédemment démontré ; et ensuite plus tard, le flambeau de cette même foi s’est ravivé par l’avènement du Christ sur la terre. La loi de la circoncision et celle des sacrifices ont été en vigueur dans les temps qui ont séparé ces deux grandes époques.
La preuve de ces vérités se trouve dans un grand nombre de passages de la Bible, et l’on en voit une image frappante dans ce qui arriva à Thamar, belle-fille de Juda. Elle accoucha de deux jumeaux : l’un des deux ayant présenté la main, la sage-femme y mit un ruban d’écarlate pour reconnaître celui qui sortirait le premier. Mais cet enfant ayant retiré sa main, l’autre vint au monde, il s’appela Phares ; et son frère, qui avait le ruban d’écarlate au bras, vint après, et s’appela Zara. L’Écriture nous enseigne par cet événement, que le peuple qui a le premier eu la foi dont le signe était la circoncision, a perdu ensuite cette foi dont les prophètes furent les interprètes ; et il s’est ainsi laissé devancer dans la carrière de la foi par son frère, par le peuple des gentils, marqué d’un signe d’écarlate par la passion du juste ; cette passion dont Abel fut la figure dès les premiers temps du monde, que les prophètes ont annoncée, et qui s’est réalisée enfin dans la personne du fils de Dieu.
Il fallait que certaines choses fussent prédites par les patriarches, que d’autres fussent annoncées en figure par les prophètes, et que plusieurs fussent opérées sur des justes figurant à l’avance les actions et les circonstances de la vie du Christ. Mais tout cela se rapporte toujours à la manifestation d’un seul et même Dieu. C’est ainsi qu’Abraham, dans son individualité, a figuré les deux testaments, selon lesquels les uns ont ensemencé le champ, et les autres l’ont moissonné ; car, comme dit l’évangéliste, il est vrai que l’un sème et l’autre moissonne. » Mais c’est toujours Dieu qui fournit à chacun ce qui est nécessaire : à celui qui sème, il fournit la semence ; et il fournit le pain, qui devient sa nourriture, à celui qui moissonne. Autre est celui qui plante, autre celui qui arrose ; mais il n’y en a qu’un seul qui fait tout croître et grandir, c’est Dieu. Les patriarches et les prophètes ont semé la divine parole du Christ ; mais c’est l’Église qui en a recueilli la moisson et à qui la récolte a profité. Aussi les premiers ont-ils prié le Très-Haut de leur faire obtenir un lieu de repos au sein de cette Église-mère ; ce qui fait dire à Jérémie : « Qui me donnera dans le désert une cabane de voyageur ? » Ainsi, ceux qui auront semé et ceux qui auront moissonné jouiront ensemble du bonheur éternel dans le royaume du Christ ; et ils y parviendront par le secours du Christ, qui vient en aide à ceux que Dieu, dès le commencement, avait destinés aux bienfaits de la grâce.
Abraham et Thamar qui mit au monde deux jumeaux, étaient la figure de l’ancien et du nouveau Testament, bien que l’un et l’autre Testament eût pour objet le culte d’un seul et même Dieu.
Il fallait donc que les enfants d’Abraham, que Dieu a créés, et qu’il aurait pu faire naître des pierres mêmes, comme le dit dans l’Écriture, reconnussent ce patriarche pour leur chef, et pour celui qui a été le premier prophète de notre foi, qui a reçu du ciel le précepte et le testament de la circoncision comme un gage d’alliance. C’est ainsi qu’il a été la figure des deux testaments, et le père commun de tous ceux qui croiraient au Verbe pendant leur passage sur la terre, c’est-à-dire de tous ceux qui ont reçu la circoncision, soit corporelle, soit spirituelle ; tandis que « Jésus-Christ a été lui-même la première pierre de l’angle qui supporte tout l’édifice spirituel, » rassemblant autour de lui, dans la foi d’Abraham, tous ceux qui, soit sous l’ancien, soit sous le nouveau Testament, se sont rendus dignes d’entrer dans la maison de Dieu. Mais cette foi, dont le signe était jadis dans la circoncision, est devenue comme le lien commun qui devait unir tous les Chrétiens, depuis le commencement jusqu’à la fin des temps. Et, en effet, cette même foi était dans le cœur d’Abraham avant sa circoncision, et dans le cœur de tous les justes qui furent agréables à Dieu, ainsi que nous l’avons précédemment démontré ; et ensuite plus tard, le flambeau de cette même foi s’est ravivé par l’avènement du Christ sur la terre. La loi de la circoncision et celle des sacrifices ont été en vigueur dans les temps qui ont séparé ces deux grandes époques.
La preuve de ces vérités se trouve dans un grand nombre de passages de la Bible, et l’on en voit une image frappante dans ce qui arriva à Thamar, belle-fille de Juda. Elle accoucha de deux jumeaux : l’un des deux ayant présenté la main, la sage-femme y mit un ruban d’écarlate pour reconnaître celui qui sortirait le premier. Mais cet enfant ayant retiré sa main, l’autre vint au monde, il s’appela Phares ; et son frère, qui avait le ruban d’écarlate au bras, vint après, et s’appela Zara. L’Écriture nous enseigne par cet événement, que le peuple qui a le premier eu la foi dont le signe était la circoncision, a perdu ensuite cette foi dont les prophètes furent les interprètes ; et il s’est ainsi laissé devancer dans la carrière de la foi par son frère, par le peuple des gentils, marqué d’un signe d’écarlate par la passion du juste ; cette passion dont Abel fut la figure dès les premiers temps du monde, que les prophètes ont annoncée, et qui s’est réalisée enfin dans la personne du fils de Dieu.
Il fallait que certaines choses fussent prédites par les patriarches, que d’autres fussent annoncées en figure par les prophètes, et que plusieurs fussent opérées sur des justes figurant à l’avance les actions et les circonstances de la vie du Christ. Mais tout cela se rapporte toujours à la manifestation d’un seul et même Dieu. C’est ainsi qu’Abraham, dans son individualité, a figuré les deux testaments, selon lesquels les uns ont ensemencé le champ, et les autres l’ont moissonné ; car, comme dit l’évangéliste, il est vrai que l’un sème et l’autre moissonne. » Mais c’est toujours Dieu qui fournit à chacun ce qui est nécessaire : à celui qui sème, il fournit la semence ; et il fournit le pain, qui devient sa nourriture, à celui qui moissonne. Autre est celui qui plante, autre celui qui arrose ; mais il n’y en a qu’un seul qui fait tout croître et grandir, c’est Dieu. Les patriarches et les prophètes ont semé la divine parole du Christ ; mais c’est l’Église qui en a recueilli la moisson et à qui la récolte a profité. Aussi les premiers ont-ils prié le Très-Haut de leur faire obtenir un lieu de repos au sein de cette Église-mère ; ce qui fait dire à Jérémie : « Qui me donnera dans le désert une cabane de voyageur ? » Ainsi, ceux qui auront semé et ceux qui auront moissonné jouiront ensemble du bonheur éternel dans le royaume du Christ ; et ils y parviendront par le secours du Christ, qui vient en aide à ceux que Dieu, dès le commencement, avait destinés aux bienfaits de la grâce.