1 Si vous saviez quel est celui qui est appelé ange du grand conseil et homme par Ezéchiel, comme le Fils de l’homme par Daniel, petit enfant par Isaïe, Christ et Dieu adorable par David, Christ et pierre par un grand nombre de prophètes, sagesse par Salomon, Joseph, Juda, étoile par Moïse, orient par Zacharie, et, de nouveau par Isaïe Passible, Jacob, Israël, sceptre, fleur, grande pierre angulaire ; oui, dis-je, si vous le connaissiez, vous ne le poursuivriez pas de vos blasphèmes comme vous le faites depuis qu’il est venu, qu’il est né, qu’il a souffert, qu’il est monté aux cieux, lui qui doit revenir un jour. Quels gémissement feront entendre alors vos douze tribus ! 2 Car, si vous aviez l’intelligence de toutes les paroles des prophètes, vous ne pourriez refuser de le connaître comme Dieu et fils du Dieu unique, incréé, inénarrable. N’est-ce pas lui que Moïse fait parler en ces termes quelque part dans l’Exode ?
« Le Seigneur parla à Moïse et lui dit : Je suis le Seigneur et je me suis montré à Abraham, à Isaac et à Jacob, car je suis leur Dieu. Je ne leur ai pas fait connaître mon nom, mais je leur ai donné mon Testament. »
3 Moïse dit ailleurs : « Un homme lutta avec Jacob, » et il assure que cet homme était Dieu ; or il rapporte que Jacob s’écria : « J’ai vu le Seigneur face à face, et mon âme a été sauvée. »
Il ajoute que le lieu de cette lutte, de cette vision, de cette bénédiction du Seigneur, Jacob l’appela face de Dieu. 4 Dieu, dit Moïse, se montra de même près du chêne de Membre au patriarche Abraham, assis à la porte de sa tente vers l’heure de midi. « Alors Abraham, continue Moïse, leva les yeux et vit trois hommes qui se tenaient debout devant lui ; et lorsqu’il les eut vus, il alla à leur rencontre ; quelques moments après, l’un d’eux promit un fils à Abraham, et lui dit : « Pourquoi Sara s’est-elle mise à rire en s’écriant : Est-ce que je pourrai enfanter, avancée en âge comme je le suis ? Y a-t-il quelque chose d’impossible à Dieu ? Je reviendrai vers toi selon ma parole, en ce temps, et Sara aura un fils. »
5 Alors ils quittèrent Abraham, et Moïse continuant à parler d’eux, ajoute ces paroles : « Ces hommes, se levant, tournèrent les yeux vers Sodome. »
Il nous raconte ensuite comment celui qui est et qui était s’entretint avec Abraham : « Je ne cacherai pas à mon serviteur Abraham ce que je vais faire. »
Je rappelai les paroles de Moïse qui viennent après, et que j’ai citées plus haut, pour montrer que celui qui apparat à Abraham, à Isaac, à Jacob et aux autres patriarches préside à tout, sous le Dieu père et souverain maître, dont il exécute les volontés, et qu’il est lui-même appelé Dieu dans les Ecritures. 6 A ces citations j’en ajoutai une nouvelle : Lorsque le peuple désira manger de la chair, Moïse ne crut point à la parole de celui qui prend ici le nom d’ange, et qui lui promettait que Dieu donnerait au peuple, jusqu’à satiété, cette espèce de nourriture qu’il désirait ; et voici ce que fit et ce que dit en cette circonstance celui qui est Dieu et qui se présentait comme un ange envoyé par Dieu le père ; l’Ecriture nous le raconte en ces termes : « Le Seigneur dit à Moïse : La main de Dieu est-elle affaiblie ? Tu verras à l’œuvre si ma parole sera accomplie. »
Et dans un autre endroit l’Ecriture s’exprime ainsi : « Le Seigneur m’a parlé ; tu ne passeras point le fleuve du Jourdain ; le Seigneur ton Dieu qui marche devant toi exterminera lui-même les nations. »