Trois sœurs, filles du Ciel, les véritables grâces, Se tenant par la main forment un noble chœur ; Et de l’élu de Dieu commençant le bonheur, Viennent prendre chez lui les trois premières places. Toutes trois avec lui partagent ses disgrâces ; L’une, en tous ses combats, le rend plus que vainqueur ; L’autre bannit la crainte et l’effroi de son cœur ; Et l’autre avec ses feux en fait fondre les glaces. Toutes trois dans leurs yeux portent les mêmes traits ; Toutes trois font toujours d’admirables effets. Veux-tu pourtant savoir quelle est leur différence ? Des deux premières sœurs, dans un heureux moment, L’une est changée en vue, et l’autre en jouissance ; Mais la plus jeune sœur dure éternellement. |
1 : La foi, l’espérance et la charité, opposées aux trois fabuleuses grâces des païens. 2 : Chœur, ainsi écrit, est un mot grec, qui signifie proprement une bande de chantres, ou de danseurs. L’ancienne Eglise appropria ce nom à la troupe des chantres sacrés. Mais par figure, ce mot s’applique à des sujets spirituels. Ainsi, selon St. Augustin, le chœur signifie le concert, l’union et la concorde. Et Cicéron parle du chœur, c’est-à-dire de l’assemblage et du corps des vertus.