Au point de vue des dispositions des personnes qui les offrent, il y a quatre espèces de sacrifices : les holocaustes, — les sacrifices de prospérité, — pour le péché et — pour le délit. Les lois relatives aux deux premières espèces de sacrifices, se trouvent dans les trois premiers chapitres du Lévitique, qui forment un tout ayant pour introduction des paroles solennelles : « L’Éternel appela Moïse et lui parla du tabernacle d’assignation disant : Parle aux enfants d’Israël et dis-leur : Quand quelqu’un d’entre vous fera une offrande, etc. » Entre la loi de l’holocauste et celle du sacrifice de prospérité, se trouve celle des offrandes (Lév. ch. 2), car les offrandes sont l’accompagnement obligé des sacrifices sanglants (Nombres 15.3 et sq.), et particulièrement des holocaustes ; voilà pourquoi les ordonnances relatives aux offrandes suivent immédiatement la loi de l’holocauste. — Les chapitres suivants traitent du sacrifice pour le péché (jusqu’à Lévitique 5.13), puis du sacrifice pour le délit ; chacune de ces lois est rapportée à une nouvelle communication de l’Éternel (Lévitique 4.1 ; 5.14 ; 6.1). — Nous avons donc deux classes principales de sacrifices : ceux qui supposent, l’alliance observée, et ceux qui la supposent enfreinte, par le peuple ou par un membre de l’assemblée. Ces derniersb ont pour but de rétablir la relation brisée entre Israël et son Dieu, ce sont des sacrifices expiatoires. C’est pour cela que, lorsque l’on offrait des sacrifices de différente espèce en même temps, les sacrifices pour le péché ou pour le délit précédaient les holocaustes, lesquels à leur tour précédaient les sacrifices de prospérité.
b – Les sacrifices pour le péché et pour le délit.
Ces derniers, ainsi que les prémices, sont appelés simplement Kodesch, קדש, quelque chose de saint, tandis que les autres sacrifices sont appelés quelque chose de très saint, קדש קדשים (Lévitique 6.18, 25 ; 7.1, 6 et sq.). Il est vrai que les holocaustes ne sont pas expressément ainsi nommés, mais on peut supposer que c’est par hasard que ce nom ne leur est jamais donné, car on le trouve appliqué aux simples offrandes (Lévitique 2.3, 10 ; 6.25 ; 10.12). Les sacrifices de second degré (saints) sont ceux dont l’Israélite qui les offre, mange une partie. Ceux de premier degré (très saints), sont ceux dont, les prêtres seuls osent goûter, si même ils ne sont pas entièrement consumés sur l’autel.
[Les pains de proposition sont très saints, car les prêtres seuls osaient les manger. — Nous avons déjà vu au § 127 que les sacrifices occupent un rang plus ou moins distingué, suivant le rôle plus ou moins grand que le sang y joue, les plus importants étant ceux où le sang est répandu sur les objets les plus sacrés.]
Ce qui précède explique pourquoi, dans la liste des sacrifices que nous trouvons dans Lévitique 7.37, les sacrifices de prospérité occupent la dernière place. L’avant-dernière est donnée aux consécrations, qui sont une modification du sacrifice de prospéritéc.
c – Nous en avons dit deux mots au § 93. C’étaient ces sacrifices que les prêtres offraient lors de leur consécration.