La conduite de l'Empereur Valens, et le genre de sa mort font voir très-clairement la bonté avec laquelle Dieu souffre longtemps l'emportement, et la fureur de ceux qui s'élèvent contre lui, et la rigueur avec laquelle il punit enfin ceux qui abusent de sa patience. Sa miséricorde, et sa justice sont comme les deux bassins de la balance où il pèse les actions des hommes. Quand quelqu'un par l'excès de ses crimes, se rend indigne des effets de la clémence, il réprime son insolence par la sévérité de la justice.
Gratien fils de Valentinien, et neveu de Valens, se vit en possession de tout l'Empire. Il y avait été associé par Valentinien son père ; mais depuis que Valens son oncle fut mort, il joignit l'Asie, et une partie de l'Afrique à ce qu'il possédait en Europe. Il fit éclater aussitôt la piété qu'il avait dans le cœur, et consacra à Dieu les prémices de son règne.