1 Oh ! mes frères, n’injuriez pas celui qui a été crucifié, ne vous moquez pas de ses plaies, qui peuvent vous guérir tous tant que vous êtes, comme elles nous ont guéris nous-mêmes ! Qu’il serait beau de vous rendre à l’évidence des Ecritures et de recevoir désormais la circoncision du cœur, et non plus celle que vous retenez par un reste d’habitude et de préjugé ! Elle vous fut donnée comme signe et non comme moyen de salut ; vous êtes forcés de le reconnaître d’après les Ecritures. 2 Rendez-vous donc à leur évidence, et n’insultez pas au fils de Dieu ; ne poussez pas la complaisance pour les pharisiens, qui sont vos docteurs, jusqu’à vous permettre contre le roi d’Israël les indécentes railleries dont ils vous donnent la leçon et l’exemple dans vos synagogues, après les prières d’usage. Car, si toucher à celui qui offense Dieu, c’est toucher en quelque sorte à la prunelle même de Dieu, que sera-ce donc de toucher à son bien-aimé ? Que Jésus soit le bien-aimé, nous l’avons assez prouvé.
3 Comme tous gardaient le silence, je repris la parole : Mes amis, leur dis-je, je rétablis un certain passage de l’Écriture, dans le sens que lui donnent les Septante. Quand je l’ai cité suivant le vôtre, j’ai voulu vous mettre à l’épreuve. En rappelant le passage où il est dit : « Malheur à eux, car ils prennent des conseils contre eux-mêmes, » j’ai ajouté, d’après la version des Septante : « Meure le juste, il nous est inutile ! »
Au commencement de cet entretien, j’avais donné votre sens : « Meure le juste, sa vue nous importune ! »
4 Votre esprit était sans doute occupé d’autre chose, et voilà pourquoi vous n’avez pas fait attention à mes dernières paroles. Mais comme le jour baisse, car le soleil est déjà sur son déclin, je n’ajouterai plus qu’un mot à ce que j’ai dit, et je mettrai fin a cet entretien ; je l’ai déjà dit, ce mot, mais je crois bon d’y revenir.