5e siècle
… Il faut prier sans cesse, et dans l’affliction et dans la prospérité. Dans la prospérité, afin que Dieu nous y maintienne, et dans l’affliction, afin qu’il nous y envoie quelque changement favorable. Si vous voyez une tempête qui vous menace, demandez à Dieu qu’il la détourne de dessus vous, et qu’il vous envoie la tranquillité. S’il vous exauce, rendez-lui-en grâce ; s’il ne vous exauce pas, continuez à le prier. Et s’il diffère, quelquefois longtemps à vous exaucer, ne croyez pas pour cela qu’il veuille s’éloigner de vous ; mais soyez plutôt persuadé que c’est qu’il veut vous tenir plus longtemps auprès de lui : semblable à ces pères qui, aimant fort leurs enfants, diffèrent davantage de donner à ceux qu’ils voient un peu négligents, afin de les retenir plus longtemps auprès d’eux pour les corriger. Au reste, vous n’avez pas besoin de patron auprès de Dieu, ni de discours, ni d’intrigue pour vous le rendre favorable ; mais quoique vous soyez seul, que vous n’ayez point de protecteur et que vous le priiez vous-même, vous ne laisserez pas d’en obtenir ce que vous demandez.