Les Pseavmes

Psaume 143.

Seigneur, entends ma triste plainte
(Clément Marot)

Prière que fit David quand, par crainte de Saül, il se tint caché dans une caverne (voir psaume précédent), s'attendant à être pris. Cette prière qui exprime une profonde angoisse est le dernier des sept psaumes « pénitentiaux » de la tradition liturgique.

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— 1 —
1 Seigneur, entends ma triste plainte,
Ecoute ma voix presque éteinte,
Mon humble supplication ;
Réponds dans ta justice sainte
Et ta grande compassion.
— 2 —
2 Ne me cite pas en justice
Car, bien quʼétant à ton service,
Je ne suis pas digne de foi ;
Mais y-a-t-il quelquʼun qui puisse
Paraître juste devant Toi ?
— 3 —
3 Mon ennemi mʼa fait la guerre,
Il écrase ma vie à terre,
Mais pour lui ce nʼest pas assez :
Au fond dʼune cave il mʼenterre
Comme ceux qui sont trépassés.
— 4 —
4 Mon âme ainsi triste et blessée
Et par la douleur oppressée
Croit que tu mʼas abandonné.
Je sens constamment ma pensée
Troublée et mon cœur consterné.
— 5 —
5 Trouvant la nuit de la mort lente
Le passé dans mon âme chante,
Il mʼest doux de le méditer ;
Je pense à ton œuvre étonnante,
Et je revis à ta clarté.
— 6 —
6 Quand ma souffrance devient pire
Et quʼau fond du cœur je soupire,
Alors je tends les mains vers Toi ;
Mon âme a soif et te désire
Comme lʼeau que le désert boit.
(Pause)
— 7 —
7 Hâte-toi et sois secourable ;
Même à moi qui suis condamnable,
Montre ton visage si beau ;
Autrement je mʼen vais, semblable
À ceux quʼon dévale au tombeau.
— 8 —
8 Parle-moi dès la première heure
De ta grâce qui nous rassure,
Sur elle se fonde ma foi.
Indique-moi la route sûre,
Car jʼai levé mon cœur vers Toi.
— 9 —
9 Ô Seigneur Dieu, mon espérance,
Délivre-moi par ta puissance
De mes ennemis sans pitié ;
Tu reste ma seule assurance,
Chez Toi je viens me réfugier.
— 10 —
10 Enseigne-moi ce quʼil faut faire
Pour tʼobéir et pour te plaire,
Tu es mon Dieu plein de pitié ;
Fais que ton Esprit débonnaire
Me mène sur le droit sentier.
— 11 —
11 Seigneur en qui je me confie,
Que ta grâce me vivifie,
Pour ton nom saint et redouté ;
Rends-moi la force et lʼénergie
Pour montrer ta juste bonté.
— 12 —
12 Tu traites lʼhomme avec clémence,
Mais tu réduis au grand silence
Nos arrogants persécuteurs ;
Qui peut conserver lʼexistence
Sinon tes humbles serviteurs ?

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