[Jom hacquipourim, יום הכפרים dans le Talmud Joma, ימא, le jour par excellence ; dans Josèphe, le jour du jeûne, dans Philon, la fête du jeûne, dans Actes 27.9, le jeûne ; car il fallait, sous peine d’extermination, jeûner depuis le soir du 9e jour du mois jusqu’au lendemain soir. C’était le seul jeûne ordonné par la loi (§ 134). Plus tard, la tradition ayant multiplié les jeûnes appela celui-ci le grand jeûne, Tsôm rabha.– Voyez Herzog XXI, page 446. Les ordonnances talmudiques touchant le jour des expiations, se trouvent dans le traité Joma. Delitzsch donne, dans son commentaire sur l’Epître aux Hébreux, page 749, la traduction d’un traité de Maïmonides sur le même objet. Voyez encore Lightfoot, ministerium templi, chapitre XV, Lund, cérémonies sacrées chez les Juifs, page 1027 ; Carpsov, apparatus Ant., page 433, et les modernes, Bœhr, Winer, Hengstenberg, Keil et Kurtz.]
A quiconque a lu ce qui précède, il n’est pas nécessaire de faire observer que ce jour, le dixième du septième mois, n’était pas le seul de l’année où se célébrassent des cérémonies expiatoires, mais que son nom lui vient de ce qu’en cette grande journée la notion d’expiation trouvait sa plus riche application. Lisez Lév. ch. 16 et Nombres 29.7-11, et vous verrez qu’en ce jour il y avait expiation et purification pour tout ; pour le peuple, pour les prêtres et pour le sanctuaire lui-même, que les péchés du peuple souillaient toujours de nouveau (Lévitique 16.16). Pour le peuple, disons-nous, et pour tous les péchés du peuple, même pour ceux qui avaient déjà été expiés par d’autres sacrifices. Bleeck et Keil ne sont pas de cet avis ; ils pensent que le jour des expiations a en vue les péchés qui ont en quelque sorte échappé à toute purification, malgré l’emploi fidèle de tous les moyens d’expiation que fournit la loi. Nous croyons que c’était bien plutôt là l’affaire des fêtes de nouvelle lune (Nombres 28.15), et que la spécialité des sacrifices du jour des expiations, dont le sang pénétrait jusque dans le lieu très saint, était de présenter au peuple quelque chose de mieux encore que le pardon obtenu par des victimes dont le sang n’entrait que dans le parvis ou le lieu sainta. En tous cas, on n’est point en droit de dire que le jour des expiations fût destiné à effacer telle ou telle espèce particulière de péchés. Rien de plus général que les expressions Lévitique 16.21 : rgatthaat, avôn, pécha, חטאת, עונ, פשע, — tandis que, d’après Lévitique 4.2, les autres sacrifices pour le péché ne se rapportent qu’aux péchés commis par erreur. Les seuls péchés auxquels le jour des expiations ne s’adressât pas, c’étaient ceux commis à main élevée, puisque nous avons vu que ces crimes-là avaient dû être punis pendant le courant de l’année de la manière la plus redoutable (§ 137). Impossible de croire, par exemple, qu’un meurtrier (Nombres 35.33 ; Deutéronome 19.13), qui aurait échappé à la peine de mort prononcée contre lui, se fût trouvé absous à partir de la fête des expiations.
a – Quoi de plus propre que cette, richesse de sacrifices, à faire sentir aux Israélites l’insuffisance de tous ces moyens de grâce.
Puis, il faut observer aussi que ces sacrifices solennels concernaient l’assemblée en corps plutôt que chaque Israélite individuellement (Lévitique 16.33). Le peuple cherche la face de Dieu ; il se repent, et sent avec confusion combien de choses mauvaises il s’est commis dans son sein durant l’année écoulée. Eh bien ! l’assurance du pardon lui est renouvelée, et comme ses prêtres et son temple sont en même temps purifiés de toute souillure, il pourra, à l’avenir encore, continuer d’avoir accès à la grâce. Pour avoir sa part de cette grâce, l’Israélite n’a qu’à se joindre à toute l’assemblée avec les sentiments qui doivent y régner. S’il se tient à l’écart, s’il veut conserver son péché, s’il y persiste, il s’exclut par là même de la bénédiction générale qui repose sur la communauté (1 Samuel 3.14).
[Il semble qu’il y ait une contradiction entre Lévitique 16.16,21,30, qui donne à entendre que toutes sortes de péchés pouvaient être expiés en ce jour, et Hébreux 5.2 ; 9.7, qui parle seulement d’ἀγνοήματα. Mais il ne faut pas prendre ce mot dans le sens de péchés d’ignorance. Ce sont plutôt tous les péchés qu’on peut commettre sans nourrir positivement en soi la volonté de rompre avec Dieu et de fouler aux pieds son alliance.]
Tout naturellement, la première chose à obtenir c’était la purification du médiateur entre Dieu et l’assembléeb. Ce n’était qu’après cela qu’il pouvait faire propitiation pour les péchés du peuple. Quant à la purification du sanctuaire, elle s’opérait en partie en même temps que la purification du souverain sacrificateur, en partie en même temps que celle du peuple entier.
b – Il faisait propitiation pour soi et pour sa maison (Lévitique 16.17), c’est-à-dire pour les prêtres de la famille d’Aaron, ainsi que cela résulte du v. 33 et de Psaumes 115.10 ; 118.3 ; 135.19.
[Il est évident que le sanctuaire n’ayant pas de péché à lui, il ne pouvait pas non plus y avoir de sacrifice spécial en sa faveur. Il souffrait des souillures des hommes qui le hantaient, prêtres ou simples Israélites. Il se trouvait donc purifié par les sacrifices destinés à purifier les prêtres et le peuple.]
Pour se préparer à ses fonctions saintes, le souverain sacrificateur quittait sa maison sept jours à l’avance et allait loger près du sanctuairec. Puis au lieu de se laver simplement les pieds et les mains comme avant de remplir ses fonctions ordinaires, il prenait un bain (Lévitique 16.4), au sortir duquel il s’habillait d’une manière toute particulière : chemise, caleçons, ceinture et tiare, מצנפת, tout était de fin lin parfaitement blanc, בד. Point d’ornements ni de riches couleurs comme dans son habillement ordinaire, car en ce jour il n’est pas tant l’intime de l’Éternel, que bien plutôt le ministre appelé à paraître devant Dieu dans la plus grande pureté possible. La pureté, voilà le véritable sens de tous ces vêtements blancs qu’il doit revêtir de suite après son bain.
c – Du moins d’après la tradition.
[Ainsi donc Kurtz n’est pas dans le vrai, quand il prétend que le jour des expiations le souverain sacrificateur était vêtu comme un simple prêtre. D’abord la ceinture des prêtres n’était pas toute blanche, et leur tête portait une mitre et non pas une tiare. Ensuite ce n’est pas l’affaire d’un simple prêtre que d’intercéder en faveur de tout le peuple. Knobel voit dans cette absence de toute couleur un signe de deuil. Mais où donc, dans le monde entier, des vêtements d’une blancheur éclatante ont-ils jamais passé pour des vêtements de deuil ? — Les esprits célestes qui entourent le trône de Dieu sont vêtus de fin lin (Ézéchiel 9.3, 11 ; 10.2, 6, 7 ; Daniel 10.5 ; 12.6). De même en doit-il être du souverain sacrificateur au jour où il pénètre dans le lieu très saint, qui est la demeure de l’Éternel. — En revanche, dans Zacharie 3.3, les vêtements souillés de Jéhosçuah indiquent son incapacité à intercéder pour le peuple.]
Après cela il offrait, pour lui et sa maison, un jeune taureau, qu’il devait fournir à ses propres frais (Jos. Ant. 3.10, 3) ; et pour toute l’assemblée, deux boucs, sur lesquels on jetait le sort ; l’un était pour l’Éternel, l’autre pour Hazazel, לעזאזל : l’un était immolé, l’autre était envoyé dans le désert.
Que signifie Hazazel ? On a longtemps décomposé ce mot en Haz, עז qui a le tort de signifier chèvre et non pas bouc ; et en Azel, אזל, s’en allant, partant. Hazazel était alors la désignation du bouc ; caper emissarius (Vulgate). Mais alors quelle rudesse de construction aux v. 10 et 26 de Lév. ch. 16 ! « Le bouc en tant que bouc Hazazel. » — On y a vu aussi un nom propre, le nom d’une montagne voisine du Sinaï. Mais on arrive de cette manière aussi à une construction bien peu naturelle, pour ne rien dire du fait que cette montagne ne se trouve mentionnée nulle part ailleurs. — Non, c’est une forme péalpale du verbe Azal, אזל, s’en aller, partir, contractée de Hazalezel, עזלזל Si l’on prend, avec Bæhr et Tholuck, ce mot comme un nom abstrait, le bouc Hazazel est le bouc du renvoi. Je préfère le prendre dans un sens concret : le bouc du renvoyé, et y voir le nom du mauvais Esprit qu’on éloigne de soi. Hengstenberg va trop loin, me semble-t-il, quand il voit dans Hazazel Satan en personne, car Satan n’apparaît point encore dans le Pentateuque ; mais, en tous cas, c’est une notion voisine de celle de Satan.
Le taureau immolé, le souverain sacrificateurd v. 12, remplissait un encensoir de braise prise sur l’autel d’airaine et ses deux mains de choses aromatiques pulvérisées ; il entraitf dans le lieu très saint, derrière le voile. et, v. 13, il mettait le parfum sur le feu devant l’Éternel, afin que la fumée du parfum couvrit le propitiatoire qui est sur le témoignage et qu’il ne mourût pasg. Cette fumée, symbole de la prière qui s’élève vers Dieu, vient s’interposer entre le grand prêtre et la redoutable présence de l’Éternel. Il est probable que pour que le sanctuaire se remplît bien de fumée, le souverain sacrificateur n’emportait l’encensoir que lorsqu’il sortait du lieu très saint pour la troisième et dernière fois. Pour le moment, il en sortait pour la première fois, en reculant, et il allait dans le parvis des prêtres prendre le sang du taureau, pour commencer les cérémonies expiatoires.
d – Tandis que, d’après la tradition, un prêtre en remuait le sang pour empêcher qu’il ne se caillât.
e – Et non pas de l’autel d’or, où il n’y avait jamais de braise, tandis que sur l’autel des holocaustes il y avait toujours du feu (Lévitique 6.2-6).
f – Sans se détourner, d’après la tradition.
g – Cette fumée est tout autre chose que la nuée mentionnée au v. 2, et qui était en permanence dans le lieu très saint.
Rentré dans le lieu très saint, il faisait aspersion avec le doigt une fois sur le devant du propitiatoireh, et sept fois devant le propitiatoire, sur le plancher au pied de l’arche. Cette dernière aspersion ne concernait évidemment pas le propitiatoire, mais bien le lieu où il se trouvait, le lieu très saint, souillé par l’atmosphère de péché, dont les prêtres remplissaient le temple. La première aspersion concernait le souverain sacrificateur et tous les prêtres, et elle avait pour but leur purification personnellei. Le grand prêtre, à ce qu’on peut supposer, laissait dans le lieu très saint le vase où il avait mis le sang du taureau ; il ressortait purifié et capable de s’occuper de l’expiation du peuple ; il allait dans le parvis des prêtres égorger le bouc échu à l’Éternel ; il en apportait le sang dans le lieu très saint et il en faisait aspersion de la même manière que ci-dessus. Ainsi se terminait la purification du lieu très saint, après quoi venait celle du lieu saint ; car, c’est bien le lieu saint qu’il faut entendre sous le nom de tabernacle d’assignation (Lévitique 16.16, 20, 23, 33), tandis que le lieu très saint est ici désigné sous le nom de sanctuaire (Quodesch).
h – Sur sa partie antérieure.
i – La Vulgate confond ces deux aspersions en une seule.
Cette seconde purification se faisait comme la première, v. 16. « Il fera la même chose au tabernacle d’assignation qui est avec eux, au milieu de leurs souillures. » C’est tout ce qu’en dit Lévitique ch. 16. Mais Exode 30.10, renferme quelques détails de plus : « Aaron fera une fois l’an la propitiation sur les cornes de cet autel (l’autel d’or). » Il résulte de là que le grand prêtre faisait une première fois aspersion sur les cornes de l’autel, puis, à sept reprises, sur le sol devant cet autel. Employait-il pour cela le sang du taureau et celui du bouc séparément et l’un après l’autre, ou bien les mêlait-il ? On l’ignore ; la tradition admet le second cas (Mischna Joma 5.4 ; Maïmonides 3.5). Lévitique 16.17 a soin d’observer que, durant toutes ces cérémonies, personne n’osait entrer dans le tabernacle de peur de le souiller de nouveau.
En dernier lieu se faisait la purification de l’autel des holocaustes, v. 18, qui est appelée ici, comme au v. 12, l’autel qui est devant l’Éternel. Le grand prêtre faisait aspersion une fois sur les cornes de l’autel avec le sang du taureau et du bouc, puis sept fois sur l’autel lui-même. La première aspersion concerne de nouveau les prêtres et le peuple ; la seconde l’autel. Ici ce n’est pas le sol devant l’autel, mais l’autel lui-même qui reçoit la seconde aspersion. Pourquoi cela ? Parce que le parvis des prêtres ne peut pas être tout entier considéré comme un lieu où Dieu se révèle, mais seulement l’autel d’airain.
La purification du sacerdoce, du peuple et du sanctuaire se trouvait ainsi accomplie. C’était le moment (v. 20, comparé à v. 10) d’amener le second bouc auprès de l’autel des holocaustes et de le présenter vivant devant. l’Éternel, pour le couvrir, en faisant aspersion sur lui du sang du premier bouc.
[לכפר עליו, le capper alav. Ces mots sont si difficiles que Ritschl a proposé de les retrancher comme une glose maladroite. Klaiber traduit : pour faire expiation par son moyen, ce qui est contraire à la grammaire. On a proposé : « afin que sur lui soit fait expiation, » ce qui est contraire au sens ordinaire de l’expression capper al. D’ailleurs, il n’y a rien d’expiatoire dans la cérémonie décrite v. 21. Notre interprétation a pour elle l’analogie de Lévitique 14.6, 51, où un passereau est relâché après avoir été trempé dans le sang d’un autre passereau. — Il est évident que dans Lév. ch. 16 tout entier כפר על doit signifier : « faire aspersion de sang sur quelque objet. » Il est clair aussi que, dans la description de cette cérémonie, il y a bien des détails passés sous silence, ce qui n’a rien de surprenant dans un morceau qui porte en plus d’un endroit ces traces évidentes d’abréviation.]
Celui-ci avait représenté le peuple qui avait besoin d’expiation ; celui-là, qui reste vivant, représente le peuple réconcilié avec son Dieu et jouissant du pardon. Pourquoi, demande Hengstenberg, deux boucs au lieu d’un ? Et il répond parfaitement : parce qu’il était matériellement impossible qu’un seul représentât à lui seul l’expiation et la réconciliationj. L’animal qui reste en vie est couvert du sang de son compagnon. Comment dire d’une manière plus frappante que ce n’est que grâce à l’expiation fournie par la victime, que le peuple est rendu capable d’envoyer ses péchés à Hazazel pour qu’il constate leur pardon ?
j – Il aurait fallu pour cela une résurrection ! (Note du T.)
[Il est bien vrai qu’en soi toute victime est pure, si du moins elle est sans défaut. Mais c’est une chose toute différente de représenter un peuple encore chargé de péchés, ou un peuple déchargé de ses péchés. Or ceci ne peut être figuré autrement que par une victime sur laquelle on a accompli un acte d’expiation et de purification.]
Là, au pied de l’autel des holocaustes, le grand prêtre appuyait ses deux mains sur la tête de l’animal ; les deux mains, pour rendre l’acte plus solennel et plus expressif, car ordinairement l’on n’imposait qu’une main ; puis, il confessait sur lui toutes les iniquités des enfants d’Israël, et tous leurs forfaits selon tous leurs péchés, et il les mettait sur la tête du bouc et il l’envoyait au désert par un homme exprès. Et le bouc portait sur soi toutes leurs iniquités dans une terre inhabitée, d’où aucun chemin ne pouvait le ramener parmi les habitations du peuple, en sorte qu’il n’était pas à craindre qu’il se retrouvât jamais parmi les Israélites. Les péchés dont le bouc a été chargé sont donc mis hors de tout contact avec le peuple. Nulle part dans la Bible il n’est dit que l’animal doive être tué dans le désert, recevant ainsi la peine que mérite le pécheur aussi longtemps qu’il porte encore ses péchés ; c’est la tradition qui raconte que le grand prêtre demandait à Dieu de faire tomber sur la victime (ici nous pouvons de nouveau nous servir de cette expression), le châtiment que méritaient tous les péchés du peuple ; c’est le Mischna Joma 6.6, qui rapporte que ce bouc était lapidé dans le désert. Mais il est clair que des prescriptions aussi importantes n’auraient pas pu être passées sous silence dans la loi.
L’Israélite qui avait conduit le bouc à Hazazel, v. 26, ne pouvait rentrer dans le camp qu’après s’être baigné et avoir lavé ses vêtements.
Après que le bouc avait été conduit dans le désert, le grand prêtre se rendait au tabernacle, v. 23, se dépouillait de ses vêtements de lin, les y déposaitk, se baignait dans le parvis, revêtait ses vêtements habituels et offrait pour lui et le peuple un holocauste consistant en deux béliers (v. 3 et 5)l.
k – En demeurant ainsi déposés dans le sanctuaire, ils étaient préservés de tout contact impur.
l – Lévitique 16.24. Les actes expiatoires eux-mêmes avaient besoin d’expiation.
[Dans les derniers temps (Jom 6.8), pour que le grand prêtre fût aussitôt informé de l’arrivée du bouc à son lieu de destination, on établit de Jérusalem à l’entrée du désert une espèce de ligne télégraphique : c’étaient des sentinelles postées sur les hauteurs et qui se faisaient signe avec des drapeaux blancs.]
La graisse des sacrifices pour le péché qui avaient précédé, était brûlée avec la chair de ces holocaustes ; leur chair au contraire, v. 27, avec leur peau, et leurs excréments étaient tirés hors du camp pour être brûlés (§ 139). Celui qui les avait brûlés, v. 28, devait laver ses vêtements et se baigner avant de pouvoir rentrer dans le camp ; et ce n’était qu’alors, d’après la tradition, qu’étaient présentés les sacrifices solennels dont parle Nombres 29.7-11.
[Ces sacrifices consistaient en un taureau, un bélier, sept agneaux d’un an, avec les offrandes prévues, de la fine farine avec de l’huile, etc. ; plus un bouc en sacrifice pour le péché. C’étaient les mêmes que pour le 1er jour du 7e mois. Ils ne supprimaient aucunement l’offrande continuelle de chaque matin et de chaque soir. — La tradition veut qu’après le sacrifice du soir, le grand prêtre ait repris ses vêtements blancs pour aller rechercher dans le lieu très saint l’encensoir et le vase qu’il y aurait laissés, en sorte qu’il y serait entré quatre fois. (Joma 7.4, Mann. 4.2. vers la fin.) Josèphe, ne parlant absolument pas de l’encensoir dans la description qu’il fait du jour des expiations (Ant. 3.10, 3), ne peut être invoqué ni par ceux qui admettent cette 4e entrée dans le lieu très saint, ni par ceux qui la repoussent. Philon, dans sa Légat, ad Caj. 2.591. parle de 3 ou 4 entrées. Mais cet écrit, est d’une authenticité fort contestée (Grætz, hist. des Juifs, III, page 488, 2e édition). Dans Hébreux 9.7, il est dit que le grand prêtre n’entre qu’une fois par an dans le lieu très saint. Mais il va de soi que cela signifie un seul jour par an. On complique singulièrement les choses quand on veut faire tomber sur une seule visite dans le lieu très saint tout ce que le souverain sacrificateur avait à y faire.]