Après avoir fait une revue rapide, quoiqu’elle ne soit dépourvue de critique ni d’une discussion approfondie, de la manière dont les Hébreux reçoivent et comprennent leurs livres saints, il est temps de considérer comment les écrivains les plus distingués parmi les Grecs, ont montré qu’ils n’étaient pas étrangers aux actes qui composent l’histoire de ces mêmes hébreux ; en ce que les uns ont rendu témoignage de la manière de vivre des hommes et de la vérité des récits historiques qui les concernent ; les autres ont parlé comme eux de leur croyance religieuse.
Je vais citer d’abord des extraits des premiers, en montrant que parmi les Grecs il se trouve un bon nombre d’écrivains qui ont mentionné les noms de Juifs et d’Hébreux, qui ont parlé de leur philosophie, pratiquée depuis un temps immémorial, et de l’histoire de leurs ancêtres. Je commencerai donc cette partie de mon ouvrage par exposer le genre de vie de ces hommes, pour faire comprendre que ce n’est pas sans une mûre délibération d’esprit que nous nous sommes décidés à préférer leur philosophie à celle des Grecs. L’on verra que les témoignages rendus à leurs vertus morales n’émanent pas seulement de leurs livres saints, mais sont également dus aux plus illustres et aux mieux famés des philosophes de la Grèce. Prenez et lisez le fragment suivant de Théophraste tel qu’il se trouve transcrit dans ce que Porphyre a publié sur l’abstinence de la chair des animaux.