11e siècle
Tire-moi, Seigneur, dans ton amour. Comme ta créature, je suis entièrement à toi ; que je t’appartienne aussi par l’amour. Vois, Seigneur, mon cœur est devant toi ; il combat, mais de lui-même il ne peut rien produire. Fais, toi, ce qu’il ne peut pas faire. Introduis-moi dans les cabinets secrets de ton amour. Je demande, je cherche, je heurte ; toi qui me fais demander, fais-moi recevoir, toi qui me donnes de chercher, donne-moi de trouver ; toi qui m’enseignes à heurter, ouvre-moi lorsque je frappe. A qui donneras-tu, si tu refuses à celui qui te demande ? Qui trouvera, si celui qui cherche perd sa peine ? A qui ouvriras-tu, si tu fermes à celui qui heurte ? Que donneras-tu à celui qui ne prie pas, si tu refuses ton amour à celui qui prie ? C’est par toi que je désire. Oh ! puissé-je aussi jouir ! O mon âme, colle-toi, colle-toi, sans te lasser, à Lui !