Ainsi, de tes beaux ans je vois finir le cours, Doux objet de mes vœux ! Ainsi la mort cruelle, Couvrant d’un noir bandeau ta brillante prunelle, Change en autant de nuits le reste de mes jours. Quoi ! t’en vas-tu sitôt ? t’en vas-tu pour toujours ? Trois ans ont-ils borné ta carrière mortelle ? Et t’enfuis-tu de nous, toi si jeune et si belle ? Reviens, mon cher enfant, mon trésor, mes amours ! Mais pourquoi rappeler, par un transport extrême, Ta sainte âme, qui vole à la gloire suprême ? Mon cœur, ayons plutôt ce sentiment pieux : C’est par l’ordre d’en-haut que la mort t’a ravie ; Et Dieu veut, en m’ôtant la moitié de ma vie, Que l’autre ne respire ici-bas que les Cieux. |
4 : L’affliction est une nuit. (St. Augustin) C’était la pensée de l’Eglise de Babylone. 5 : Ce qui peut arriver en tout temps, n’arrive pas avant le temps. (Pétrarque) Vous n’avez pas eu le temps de jouir de votre fille : vous le ferez pleinement dans le Ciel ; et dès à présent vous le pouvez voir par les yeux de l’Espérance. (St. Chrysostôme) 12 : Vous n’avez fait que rendre le dépôt. N’en soyez plus en peine : Dieu ne vous l’a repris que pour le mettre dans son dépôt éternel. (St. Chrysostôme)