Cléarque, philosophe Péripatéticien, dans le premier livre des Songes, met dans la bouche d’Aristote, un propos sur les Juifs tel que ce qui suit, l’ayant pour ainsi dire transcrit mot pour mot.
« Cependant il serait trop long de s’étendre sur ce sujet ; toutefois il ne sera pas sans intérêt de parcourir de même, ce qui dans ses écrits est digne d’admiration et vraiment philosophique. Sachez donc bien, ô Hypérochide, que je vais vous dire des choses merveilleuses, et qui ressemblent à des rêves. Puis Hypérochide, avec une expression de modestie ; c’est pour cela surtout, dit-il, que nous désirons tous vous entendre. Eh bien donc, reprit Aristote, suivant le précepte des rhétoriciens, parlons d’abord de sa race, pour que nous ne contrevenions pas aux règles des maîtres en éloquence. Parlez donc, dit Hypérochide, ainsi, si cela vous convient. Cet homme était Juif de nation, de la Célésyrie. Ces hommes descendent des Calanes, Indiens, ayant reçu des Syriens le nom de Juifs, qu’ils doivent au lieu qu’ils habitent, qui porte le nom de Judée, parmi les peuples voisins. Le nom de leur ville est tout à fait étrange ; car ils la nomment Jérusalem. Cet homme donc, ayant reçu l’hospitalité d’une foule de gens, en descendant des régions supérieures, vers les contrées maritimes, était Grec non seulement par le langage, mais encore par les sentiments de l’âme. Étant venu dans les lieux où nous nous trouvions, pendant notre séjour en Asie, il nous fréquentait ainsi que plusieurs autres écoles de philosophie, dans le désir d’acquérir la sagesse, et quoiqu’il fût habituellement dans la société de plusieurs hommes savants, néanmoins il leur communiquait plus de connaissances utiles, qu’il n’en apprenait d’eux. »
C’est ainsi que s’exprime Cléarque.