Abattu, languissant, et noyé dans les pleurs, D’un amer souvenir j’afflige ma pensée ; Et l’humeur, que mes yeux dans ma plume ont versée, Me sert d’encre aujourd’hui, pour peindre mes malheurs. La mort vient de faucher la plus belle des fleurs ; Et la fleur de ma vie avec elle est passée. Un seul trait sa tendre âme et la mienne a percée, Et mes jours ne sont plus qu’ennuis et que douleur. Prends pitié de mes maux, mon Sauveur et mon Père ; Abrège ma langueur, adouci ma misère ; Envoie à mon secours un saint ange des Cieux. Donne-moi sur moi-même une heureuse victoire. Soutiens-moi par ta grâce, et fais que de mes yeux Les larmes pour jamais tarissent dans la gloire. |
1 : Les affligés cueillent des fruits doux, de l’amertume des larmes. (St Augustin) 3 : Ces paroles devraient être écrites avec nos larmes. (St Augustin) 5 : Excès poétique de passion préoccupée de son objet, comme dans ce vers fameux : Et me dit qu’Uranie est seule aimable et belle. 14 : C’est ici la vallée de larmes. Dieu essuie les larmes en cette vie ; mais il les séchera entièrement dans l’autre. (St. Augustin)