Sonnets Chrétiens


Livre Quatrième — Sonnet XXXIII

Sur la Résurrection
Merveille

Lorsque la main de Dieu, sans art, sans instruments,
Façonna le grand corps de la machine ronde,
A chacun des endroits de tout ce vaste monde
Il donna des vertus, des lois, des ornements.

Ainsi, pour obéir à ses saints règlements,
De plantes et de fruits la terre fut féconde ;
Et l’on vit les poissons naître du sein de l’onde.
Tel fut l’ordre établi pour ces deux éléments.

Mais contemple, mortel, une merveille étrange !
Voici l’ordre de Dieu, qui tout à coup se change,
Pour rétablir ton corps, l’ouvrage de ses mains.

A la voix de Jésus, qui tonne dans les nues,
Et la terre et la mer, nos mères devenues,
De leurs flancs entr’ouverts font sortir les humains !


11 : Il est plus difficile que ce qui n’a point été commence à être, que de refaire ce qui a été. (Minutius Félix) Si donc Dieu nous a faits lorsque nous n’étions pas, lui sera-t-il difficile de nous refaire, après que nous aurons été ? (St. Augustin) 14 : C’est ce que nous peint Esaïe, dans le tableau de ce grand jour : Réjouissez-vous, habitants de la poussière ; car la Terre jettera hors ses morts. Et St. Jean dans l’Apocalypse : La mer rendit ses morts.

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