Sonnets Chrétiens


Livre Quatrième — Sonnet XXXV

Sur la Résurrection
Espérance du mourant

Ainsi, vase de terre, ainsi, corps languissant,
Portative maison, tabernacle fragile,
Et d’un tout précieux moitié faible et débile,
Tu t’en vas fondre enfin ! tu t’en vas périssant !

Mais en toi je m’assure, ô Sauveur tout puissant !
Ta parole et ton bras, à qui tout est facile,
M’enlevant du tombeau, feront de cette argile,
Au matin du grand jour, un corps resplendissant.

Oui, que bientôt mes yeux soient privés de lumière,
Que mes mains et mes pieds, dans l’affreuse poussière,
Servent et de victime et de pâture aux vers.

Ces yeux doivent un jour contempler ton visage ;
Ces mains t’applaudiront, Juge de l’univers ;
Et ces pieds te suivront au céleste héritage.


5 : Chair, qui êtes l’ouvrage des mains du Créateur, la reine des créatures, l’héritière des biens de Dieu, et la sœur de son propre Fils, soyez en assurance ! vous avez un droit acquis dans le Ciel, et dans le Royaume de Dieu. (Tertullien) 8 : Il brillera comme le soleil, dit l’Ecriture. Et St. Augustin dit qu’alors Dieu changera notre Terre en or, et que de la chair il fera un ange. 14 : Voici notre Dieu, nous l’avons attendu ; aussi nous sauvera-t-il. (Esaïe 25)

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