Ensuite Moïse ayant dit que les premiers hommes étaient doués de longévité, Josèphe cite en témoignage des écrivains de la Grèce en ces termes :
« Qu’on se garde bien de comparer avec la vie actuelle et la brièveté de nos ans la longévité des anciens, pour en conclure que ce qu’on dit d’eux est mensonger ; et par la raison qu’on ne voit pas maintenant de pareils exemples de prolongation de vie, de soutenir qu’eux-mêmes n’ont pu parvenir au terme qu’on assigne à leur existence. Ces hommes en effet, chéris de Dieu et sortant pour ainsi dire de lui, à l’aide d’aliments propres à soutenir la vie pendant une suite de temps considérable, ont pu sans invraisemblance, vivre pendant un laps d’années pareils. Ensuite à cause de leur vertu et par le bon usage qu’ils ont su faire de l’astrologie et de la géométrie, Dieu leur a accordé ces longues années de six cents ans au moins de vie, sans lesquelles ils n’auraient rien pu prédire ; car la grande année se complète par ce nombre d’années partielles. Tous les Grecs, aussi bien que les Barbares qui ont écrit sur les temps anciens, rendent témoignage à la vérité de ce récit. Ainsi Manéthon, auteur de l’anagraphe (histoire primitive des Égyptiens, Bérose qui a recueilli ce qui a trait à la Chaldée, Mochus, Hestiée, et après ceux-ci, Hiéronyme l’Égyptien, et ceux qui ont mis en ordre les histoires phéniciennes, sont unanimes en faveur de ce que j’ai dit. Hésiode, Hécatée, Hellanicus et Acusilas, puis Éphore et Nicolas, rapportent dans leurs histoires, que les anciens vivaient mille ans. Au reste, que chacun décide à cet égard comme bon lui semble. »