Sonnets Chrétiens


Livre Quatrième — Sonnet XLI

Sur la Gloire du Paradis

Riches voûtes d’azur, flambeaux du firmament ;
Couronnes, dignités, grandeurs, pompe royale,
Festins, concerts, parfums que l’Arabie exhale,
Jardins, fleuves, palais bâtis superbement ;

Soleil, du haut lambris le plus noble ornement ;
Perles, rubis, joyaux de l’Inde Orientale ;
Trésors, que l’Occident aujourd’hui nous étale ;
Éclatantes beautés de ce bas élément ;

Objets les plus charmants de toute la nature,
Venez ici m’aider à former la peinture
Du ravissant bonheur que Dieu prépare aux siens.

Mais non, ne venez pas : cette gloire suprême,
Où dans l’éternité l’on possède Dieu même,
Surpasse infiniment la nature et ses biens.


13 : Dieu donne quelquefois ses biens temporels aux méchants, et ne les donne pas aux bons ; mais il se réserve lui-même aux bons, il sera lui-même la récompense des fidèles. Dans la gloire nous serons unis à Dieu, après lequel nous avons toujours soupiré en cette vie. Alors Dieu sera notre lien et notre lumière, notre nourriture, notre vie, notre repos, toutes choses. (St. Augustin) 14 : Il est plus aisé de dire ce que la vie éternelle n’est pas, qui d’exprimer ce qu’elle est. (St. Augustin)

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