[1] Béryllus, dont il a été parlé un peu plus haut, évêque de Bostra en Arabie, s'écartait de la règle ecclésiastique et tentait d'introduire des doctrines étrangères à la foi ; il osait dire que Notre Sauveur et Seigneur n'avait pas préexisté dans une forme d'être distincte avant sa venue parmi les hommes, et qu'il ne possédait pas une divinité qui lui fût propre, mais seulement celle du Père qui résidait en lui.
[2] Alors beaucoup d'évêques eurent avec cet homme des discussions et des entretiens ; ainsi que d'autres. Origène y fut appelé. Il vint d'abord conférer avec lui pour déterminer quelle était sa pensée, et lorsqu'il eût connu ce qu'il affirmait, il redressa ce qui n'était pas orthodoxe, puis il le persuada par son argumentation, l'établit dans la vérité de la doctrine et le remit dans la saine croyance d'auparavant. [3] On a encore aujourd'hui des relations écrites concernant Béryllus et rassemblée réunie à son sujet ; elles contiennent ensemble les questions que lui fit Origène et les controverses tenues dans son diocèse, comme aussi chacune des choses qui se firent alors.
[4] Mille autres traits d'Origène nous ont encore été signalés de mémoire par les vieillards les plus âgés de notre époque ; je crois bon de les omettre comme ne tenant pas au sujet présent. Autant qu'il en sera besoin, on pourra lire et connaître ce qui concerne cet homme dans l'Apologie que Pamphile, le saint martyr de notre temps, ainsi que moi avons faite de lui. A cause des gens malveillants nous l'avons composée ensemble avec soin.