« Aristée dit dans son livre des Juifs, qu’Ésaü ayant épousé Bassara, dans le pays d’Edom, il eut un fils nommé Job, qui habita dans la contrée d’Ausitis, sur les confins de l’Idumée et de l’Arabie ; ce fut un homme juste et riche en bestiaux, il possédait 7000 moutons, 3000 chameaux, 600 paires de bœufs, 500 ânesses laitières, paissant dans ses pâturages ; il avait aussi de vastes champs en labour. Job se nommait précédemment Jobab : Dieu le tentant, il persévéra ; quoiqu’il l’eût plongé dans les plus grandes infortunes. D’abord, il fit enlever par des voleurs, ses ânes et ses bœufs ; ensuite ses moutons détinrent la proie du feu du ciel, qui les fit périr avec les bergers. Peu de temps après, ses chameaux furent aussi emmenés par des brigands. Enfin, ses enfants moururent ; la maison dans laquelle ils se trouvaient ayant été renversée : le même jour, son corps se couvrit d’ulcères. Étant donc dans la situation la plus abjecte, Eliphas roi des Themanites, Baldad, tyran des Sauchéens et Sophar roi des Mannéens, ainsi qu’Elions fils de Barachiel le Zobite, vinrent le visiter : (ceux-ci cherchant à le consoler, il leur répondit qu’il persévérerait dans la piété, au milieu de ses adversités. Dieu ayant admiré sa longanimité, le délivra de sa maladie et le rendit possesseur de vastes domaines. »
Ce sont là les paroles de Polyhistor sur Job.