[1] Du reste, l'auteur de cet écrit, après une pareille confession, fut sur-le-champ, mais non pas pour longtemps, délivré de ses souffrances ; il mourut bientôt. On raconte que le premier il fut cause du malheur de la persécution ; autrefois même avant ce qu'ont entrepris les autres empereurs, il obligeait les Chrétiens qui étaient aux armées et avant tous les autres, ceux qui faisaient partie de son propre palais, à changer de religion, privant les uns de leur grade militaire et déshonorant les autres d'une façon odieuse ; déjà même il en menaçait de mort un certain nombre ; enfin il amena les empereurs ses collègues à la persécution générale. Il ne serait pas juste de livrer au silence la fin de leur vie.
[2] Des quatre princes qui avaient obtenu le pouvoir suprême, ceux qui avaient la prééminence de l'ancienneté et de l'honneur, avant que deux années de persécution ne se fussent entièrement écoulées, quittèrent l'empire, de la façon que nous avons montré plus haut, et revinrent pour le reste de leur vie à la condition d'hommes privés et du commun. Ils eurent la fin que voici : [3] celui qui avait été honoré du premier rang à cause de la dignité et de l'ancienneté, fut consumé par une infirmité du corps longue et très pénible ; le second après lui mourut étranglé. Selon une prédiction du démon, il souffrit cela à cause des nombreux crimes qu'il avait osé entreprendre. [4] Quant aux autres qui venaient après ceux-ci, le dernier d'entre eux, que nous avons dit être le promoteur de toute la persécution, souffrit après eux tout ce que nous avons montré précédemment. Celui au contraire qui était avant lui, le très bon, très doux empereur Constance accomplit noblement tout le temps de son règne ; il se montra du reste à tous très favorable et très bienfaisant ; or il était en dehors de la guerre faite contre nous ; il préserva les chrétiens ses sujets de dommage et de vexation, il ne détruisit pas les édifices des églises et, ni autrement ni en quoi que ce soit, il n'innova rien contre nous ; il eut une fin de vie réellement heureuse et trois fois bénie. Il fut le seul qui, à sa mort, laissa heureusement et glorieusement son empire à son vrai fils, l'héritier de son trône, en tout très sage et très pieux. [5] Celui-ci sur-le-champ fut proclamé tout de suite empereur parfait et Auguste par les armées ; il se montra l'imitateur zélé de la piété paternelle envers notre religion.
Telle fut la fin de la vie des quatre princes dont nous avons plus haut fait mention et qui arriva en des temps différents. [6] De ceux-ci, d'ailleurs, un seul en mourant, celui dont nous avons parlé un peu plus haut, avec ceux qui plus tard furent admis à l'empire, établit la confession mentionnée ci-dessus et qui, grâce au texte écrit qui vient d'être cité, est claire pour tous.