« Quel était autrefois l’engendrement ou la manière dont les animaux se procréaient les ans des autres ?
« Il est clair, ô Socrate, que la reproduction les uns par les autres n’était pas dans la nature de cette époque, et que la race qu’on nommait γηγενές (née de la terre) existait dans ce temps, et s’élevait du sein de la terre même, puisqu’elle était restée dans la mémoire des premiers de nos ancêtres, qui se rapprochaient dans l’ordre des temps de ceux voisins de la dernière perturbation ; et qui naquirent vers le commencement de l’état actuel. Ils furent pour nous les hérauts des changements survenus alors, qui aujourd’hui sont mis en question, mal à propos, par un grand nombre de personnes ; car il n’y a qu’à réfléchir sur ce qui se passe, et l’on en tirera cette conséquence, que puisque les vieillards retournent aux habitudes naturelles à l’enfance, de même les morts déposés dans la terre, en se recomposant pour revivre sur sa surface, ne feront que suivre le revirement général de l’univers, dans lequel est compris l’engendrement par les contraires ; et des γηγενεῖς (nés de la terre) se reproduiront nécessairement d’après cette marche, en sorte que ce nom sera forcément et raisonnablement assigné à ceux que Dieu n’aura pas procréés pour une autre destinée.
« Ce que vous dites, est la conséquence rigoureuse des précédents établis par vous. »
Platon, toujours en continuant, a proposé des doctrines conformes ans dogme· des Hébreux sur la destruction de l’univers, de la manière que non· allons citer.