« Nous avons été témoins de ce qui est arrivé à Antylle, toutefois je vais le raconter à Sositelès et à Héracléon : Etant tombé malade dernièrement les médecins déclarèrent qu’il ne pouvait pas en revenir, et il fut emporté par une crise de peu de violence, et ne fit et ne dit rien qui put nous apporter quelque consolation ; il dit seulement qu’il était mort et qu’il avait été renvoyé, et qu’il ne mourrait plus du tout de cette maladie ; que ceux qui l’avaient amené avaient été sévèrement réprimandés par le maître, ayant été envoyé vers Nicandas et ayant amené Antylle au lieu du premier. Ce Nicandas était un cordonnier, très connu de la plupart de ceux qui fréquentent les Palestres, avec lesquels il était en rapports familiers. Les jeunes gens qui l’approchaient prenaient occasion de cet événement pour · le plaisanter, comme un fugitif qui avait corrompu les serviteurs de l’autre monde ; aussitôt qu’on parlait de cela, on le voyait troublé et mécontent ; enfin la fièvre l’ayant pris, il mourut dès le troisième jour. Quant à Antylle il revint à la vie, se portant parfaitement et étant le plus aimable de tous nos hôtes. »
Je n’ai cité ces faits qu’à cause des résurrections que nous trouvons mentionnées dans les écritures des Hébreux. Quant à ce qu’ils renferment, dans leurs promesses, celle d’une terre qui doit être le partage des amis de Dieu, suivant cet oracle : « Bienheureux les hommes doux, parce qu’ils hériteront du la terre (Matth., V, 5), » cela signifie une terre céleste. Le texte, -suivant nous, en donne la preuve : « La Jérusalem d’en haut est libre, c’est elle qui est notre mère. » Le prophète l’indique dans un langage allégorique, lorsqu’il dit qu’elle est bâtie de pierres précieuses du plus grand prix : « Voici que je prépare l’escarboucle pour vous servir de pierre ; je poserai vos créneaux en jaspe, et vos fondements seront de saphir : vos remparts seront élevés avec des pierres de choix. »
Voyez comme Platon dit les mêmes choses ou des choses approchant. Il se déclare dans son Traité de l’âme pleinement convaincu de la vérité de ces révélations. Voici le discours qu’il met dans la bouche de Socrate :