Histoire ecclésiastique - Eusèbe de Césarée

LIVRE X

CHAPITRE VII
DE L'EXEMPTION DES CLERCS

[1] Exemplaire de la lettre de l'Empereur par laquelle il ordonne que les chefs des églises soient exempts de toute charge publique.

A notre très cher Anulinus, salut.

Comme il paraît dans la plupart des circonstances, que le mépris de la religion dans laquelle est gardé le suprême respect de la majesté très sainte et céleste, cause de grands dangers aux affaires publiques, tandis que, si on la reçoit et l'observe conformément aux lois, elle procure une grande félicité au nom romain et un bonheur extraordinaire à toutes les entreprises des hommes, par l'effet des bonnes actions accomplies pour la divinité, il a semblé bon que ceux qui, par la sainteté qui leur est un devoir et par l'assiduité à cette loi, consacrent leurs soins personnels au service du culte divin, obtiennent les récompenses de leurs propres travaux, très cher Anulinus. [2] C'est pourquoi je veux que, dans la province qui t'est confiée, ceux qui exercent, dans l'Église catholique à laquelle préside Caecilianus, des fonctions personnelles en vue de ce culte saint, et qu'on a coutume d'appeler clercs, soient gardés une fois pour toutes exempts de toutes charges publiques, afin qu'ils ne soient pas distraits par un errement ou abus sacrilège du service dû à la divinité, mais que sans trouble ils obéissent à leurs lois. S'ils rendent un très grand culte à Dieu, il semble qu'il en découlera un très grand avantage pour les affaires publiques. Porte-toi bien, Anulinus, qui nous es très cher et très aimé.

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