Jean Hus, Gerson et le Concile de Constance | Émile de Bonnechose (1860) |
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« Pourquoi ont-ils brûlé Jean Hus ? » C’est en raccourci la question à laquelle doit répondre un ouvrage qui raconte l’histoire du Concile de Constance, ce grand rassemblement des chefs religieux venus de toute l’Europe, qui se déroula de 1414 à 1418, sous l’égide de l’empereur Sigismond. Le but était de mettre fin au scandale de l’existence simultanée de trois papes, et de réformer une Église catholique ouvertement corrompue et rongée de vices. Comme on pouvait s’y attendre, le résultat fut superficiel et tout d’apparence : élire un nouveau pape était chose facile, renoncer au mirage de l’infaillibilité l’était moins. Transformé en sanhédrin, le synode condamna au bûcher celui qui osait placer les convictions de sa conscience éclairée par l’Écriture, au-dessus d’un syllabus imposé. Héros et saint du royaume de Bohème, Jean Hus fut brûlé vif en 1415 : moins d’un an plus tard, son ami Jérôme de Prague subissait le même sort. La Réforme protestante du seizième siècle ne peut se comprendre sans l’analyse de ces épisodes tragiques, replacés dans leur contexte historique. C’est ce qu’a fait, avec beaucoup de talent littéraire et de sensibilité spirituelle, le bibliothécaire du château de Versailles, Émile de Bonnechose (1801-1875), dans cet ouvrage de référence.
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