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Jules Bonnet (1820-1892) reçut de l’Académie française le prix Brodin 1865, en récompense de trois ouvrages, dont celui de l’humaniste italien Aonio Paleario, martyrisé en 1570 à cause de ses sympathies pour les réformateurs : une reconnaissance littéraire qui cernait assez bien les caractères de l’œuvre de cet historien du protestantisme : style brillant et passionné, érudition vaste et minutieuse, souci de justice et de vérité plus que de défense d’un parti pris. L’apport original de Jules Bonnet aura été de ressusciter du tombeau d’obscures archives des personnages quasi oubliés, et cependant fascinants, une fois ramenés à la vie : Olympia Morata, Lefebvre d’Étaple, Curione, Juan Diaz, Mathurin Cordier… Aonio Paleario n’est pas le moindre d’entre eux, lui qui, comme le démontre Bonnet, est sans doute l’auteur du fameux Beneficio. Le Bienfait de Jésus-Christ Crucifié, livret paru de manière anonyme qui eut un énorme impact en Italie en faveur de la Réforme. Au fil de la biographie d’Aonio le lecteur se retrouvera plongé dans l’ébullition artistique de la Renaissance, et il devra aussi prendre conscience du prix élevé payé par les pionniers chrétiens de la liberté évangélique.

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