Foi et guérison

16. Médecins et médecine

« Nous aussi nous soupirons en nous-mêmes en attendant la rédemption de notre corps. »

Romains 8.23

Des personnes scrupuleuses s’interrogent : Un malade chrétien peut-il consulter un médecin sans déplaire à son Seigneur ? Serait-ce manquer de foi que de se confier aux soins d’un spécialiste ou d’user de moyens humains pour être guéri ? Gravement blessé dans un accident de voiture, la victime doit-elle s’opposer à toute intervention chirurgicale, refuser catégoriquement d’être soignée dans un hôpital, s’abstenir de prendre des médicaments ou d’user de prothèses ? La guérison ne devrait-elle pas venir uniquement de Dieu en réponse à la prière, avec où sans imposition des mains ? La Bible ne précise-t-elle pas que « c’est l’Éternel qui guérit toutes nos maladies » (Psaumes 103.3) ? …

Il nous semble ici que le bon sens suffirait à donner les réponses à cette série de questions mais nous préférons les tirer de la Bible.

1. Et d’abord, citons la parole de Jésus rapportée par Luc le médecin : « Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades » (Luc 5.31). On imagine mal une telle phrase dans la bouche du Maître s’il condamnait en même temps cette profession.

2. Paul présente Luc, son précieux collaborateur, comme le “médecin bien-aimé’ dont il a certainement apprécié les soins et les conseils éclairés. Sans aucun doute, l’apôtre s’exprimerait différemment si cette fonction était contraire à la pensée du Seigneur.

3. C’est encore Luc, le médecin averti, qui nous relate la parabole du Bon Samaritain. Cet homme de cœur qui s’affaire au chevet du blessé ne semble pas avoir demandé à Dieu de guérir le malheureux ? Jésus le montre plutôt occupé à désinfecter les plaies avec du vin en utilisant de l’huile pour les adoucir. C’étaient les seuls “médicaments” dont disposait à l’époque un homme en déplacement et le Maître, une fois de plus, n’en dénonce pas l’usage.

4. Paul non plus ne dédaigne pas les moyens naturels lorsqu’il conseille à Timothée de prendre un peu de vin pour soulager son estomac. L’apôtre n’a pas cru devoir dire à son jeune disciple : « Depuis longtemps tu devrais être guéri. Prie donc avec sérieux le Seigneur pour que tes indispositions disparaissent. Aurais-tu perdu la foi ? »

Et pourtant, “c’est l’Éternel qui guérit” ! Même quand la thérapeutique du médecin s’avère efficace, en réalité c’est Dieu qui rétablit et redonne la santé. Si l’opération réussit, c’est d’abord à Dieu qu’on le doit, lui qui a dirigé et tenu la main du chirurgien. Chirurgiens et médecins ne sont que des instruments de guérison.

Il nous paraît opportun d’extraire un court passage d’une conférence du professeur J. M. Nicole1 : « Jésus a dit que nous pouvons nous confier en Dieu pour être nourris et vêtus et il nous invite à regarder les oiseaux du ciel qui ne sèment ni ne moissonnent et n’amassent rien dans les greniers. De même, les lys des champs ne travaillent ni ne filent. Cela signifie-t-il pour autant que nous devrions nous abstenir de travailler et de filer, de semer et de moissonner parce que Dieu se serait engagé à nous nourrir et à nous vêtir d’une façon miraculeuse ? Si nous recevons de Dieu notre nourriture nous devons cependant travailler pour gagner notre pain. De même, le fait que nous attendions notre guérison de Dieu ne doit pas nous empêcher de recourir aux ressources de la médecine. »

1 Maladie et guérison (d’après une conférence du professeur J. M. Nicole).

Dieu doit-il la santé, une bonne santé à tous ses enfants ? Promet-il d’accorder la guérison à quiconque se confie en Lui ? Serait-ce signe d’infidélité que de ne pas guérir ? Oui ! répondent certains chrétiens se basant sur de nombreuses affirmations de l’Écriture et en particulier sur la parole du prophète Ésaïe que Matthieu applique à l’œuvre de Jésus : « Il s’est chargé de nos maladies » (Ésaïe 53.4 ; Matthieu 8.17).

Est-ce à dire pour autant que nous devrions être exempts de maladie ou d’infirmité ici-bas ? Le texte qui semble répondre le mieux à cette question est celui de Romains 8.23 : « Nous aussi nous soupirons en nous-mêmes en attendant… la rédemption de notre corps. » Puisque le chrétien “soupire” au plan physique, c’est que sa santé connaît des hauts et des bas, ce qui le pousse à “attendre” la délivrance avec d’autant plus de vigueur qu’il est grandement éprouvé dans son corps. C’est au retour du Seigneur, à la résurrection des corps que s’opérera le grand changement : « Car le Seigneur, a un signal donné. descendra du ciel et les morts en Christ ressusciteront premièrement. » (1 Thessaloniciens 4.16) – « Voici, je vous dis un mystère : nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette. La trompette sonnera et les morts ressusciteront incorruptibles et nous serons changés. » (1 Corinthiens 15.51-53).

Le chrétien n’est nullement à l’abri de la maladie ou de quelque infirmité. La décrépitude fait inexorablement son œuvre et personne n’échappe à la mort bien que le Fils de Dieu ait pris notre place sur le Calvaire. Notre « corps mortel est semé corruptible, méprisable, infirme » c’est-à-dire sujet à la maladie et c’est ce corps là qui ressuscite glorieux, incorruptible et plein de force (1 Corinthiens 15.42-43). Il suffit de penser à Job, à Épaphrodite (Philippiens 2.26-27), à Trophime (2 Timothée 4.20), à Timothée (1 Timothée 5.23), pour affirmer que des croyants fidèles peuvent être visités un jour ou l’autre par des ennuis de santé. Mais cela ne nous empêche nullement de croire à la guérison en nous adressant au Tout-Puissant. Son œuvre est parfaite et nous lui devons tout : la VIE nouvelle (nous l’avons déjà) et UN CORPS nouveau que nous recevrons lorsqu’il reviendra. Alléluia ! Ce point sera repris et développé dans le prochain chapitre.

Questions :

  1. Avez-vous encore quelque réticence à consulter un médecin et à faire usage des médicaments prescrits ?
  2. Ce qui précède vous a-t-il éclairé, rassuré, libéré ? Sinon, pourquoi ?
  3. Si vous êtes atteint par quelque infirmité de l’âge, si vous découvrez vos limites, pensez-vous souvent et avec reconnaissance à ce corps nouveau que vous recevrez à la résurrection des corps ? Avez-vous l’assurance que le Christ vous prendra avec lui ?

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