Je veux t’aimer

COMBIEN D’ENFANTS ?

« Voici, les fils sont un héritage de l’Eternel … Heureux l’homme qui en a rempli son carquois ».

Psaume 127.3-5

Il y a de jeunes couples qui s’alarment. Après trois ou quatre maternités rapprochées, inquiets, les époux s’interrogent : « Que faire pour accorder un peu de répit à la maman » ? Peuvent-ils, en bonne conscience, mettre un terme à toute naissance … ou du moins, les espacer ? Doivent-ils se résoudre à renoncer définitivement à tout rapport sexuel, en tous cas jusqu’à la ménopause ? Grave problème qui tourmente beaucoup de gens sérieux et auquel il n’est guère facile de répondre.

Il y a des familles de quinze enfants et plus. De belles familles sur lesquelles repose la bénédiction de Dieu et où parents et enfants s’épanouissent magnifiquement malgré des périodes bien difficiles. J’ai une profonde estime mêlée d’admiration pour les mères de famille nombreuse dont on imagine mal quelle abnégation, quel dévouement et quelle somme d’énergie ces personnes ont dû déployer pendant des années de lutte pour élever dignement leur grande nichée. Certes, il en est d’autres, aussi vaillantes et courageuses qui, parce que placées dans des conditions plus difficiles – logement exigu et inconfortable, salaire modeste, santé délicate … – se sont aigries de n’avoir pu souffler un peu durant leur vie conjugale. Peut-être à cause d’un mari inconscient qui a imposé à sa femme de multiples maternités, sans tenir compte de ses réticences, sans chercher vraiment à espacer les naissances par égard pour elle. Pour se justifier, il a certainement déclaré :

– Après tout, on n’a que les enfants que Dieu donne …

Comme si le mari n’y était pour rien … et Dieu le seul responsable. Dans une certaine mesure, il appartient à l’homme d’avoir les enfants qu’il désire. Qu’il s’abstienne de toute relation et Dieu ne pourra lui en accorder un seul. Qu’il ne prenne aucune précaution et il en remplira sa maison.

Je suis et dois rester un être responsable. Quand les motifs sont valables et purs, il apparaît légitime d’espacer les naissances et même de se fixer un nombre d’enfants qui réponde à l’impératif biblique : « Soyez féconds et multipliez ».

De nos jours, les familles nombreuses se font plus rares dans notre monde occidental et cela malgré l’aide financière et les avantages accordés par l’État aux parents. Les époux modernes revendiquent leur indépendance ; ils tiennent à mener leur vie librement, sans être liés par des enfants jugés encombrants.

L’égoïsme et l’incrédulité les inspirent. Qu’ils relisent alors le texte cité plus haut, en exergue (Psaume 127.3-5) et se laissent persuader que la famille nombreuse est selon Dieu. Elle est, dans ce monde jouisseur et égocentrique, un témoignage de foi et de désintéressement à Sa gloire.

Se fixer un nombre d’enfants disions-nous ! Certes, mais Dieu saura manifester sa souveraineté en bousculant nos prévisions et nos calculs ; toutefois, nous aurons la conscience au large puisque nous aurons pris, de part et d’autre, nos responsabilités. C’est vrai après tout : Nous n’avons que les enfants que Dieu donne … lorsque nous avons montré de la sagesse dans notre vie intime.

Les époux devraient donc, ensemble, se pencher sur ce grave problème afin de dégager une ligne de conduite qui se soucie de la gloire de Dieu et ne cède en rien à des motifs égoïstes. Aussi, dans la lumière du Seigneur, s’interrogent-ils ainsi :

– Pourquoi avons-nous décidé de remettre à plus tard la venue de notre premier enfant ? D’un autre enfant ? S’agit-il de la santé de la maman ? De l’épanouissement des enfants déjà là dans le cadre qui leur est offert ? Pour épargner aux aînés un surcroît de travail ? Pour donner plus de temps à l’œuvre missionnaire ou à l’Église ?

Ou bien :

– Est-ce pour vivre une existence plus tranquille, plus libre, sans être entravés par des enfants en bas-âge ? Pour avoir plus d’aisance matérielle et moins de soucis ? Est-ce la peur de les mal éduquer qui nous retient, d’engendrer des enfants qui feront « de la chair à canon ! » ? Peur de mettre au monde des êtres qui pâtiront dans la jungle d’un monde méchant et corrompu ? Peur — qui sait ? – de la bombe atomique (j’ai entendu cet argument).

Ces derniers motifs ne seraient-ils pas des prétextes inspirés par l’égoïsme ou l’incrédulité ?

Si la limitation des naissances est votre préoccupation, placez-vous devant Dieu et faites de cette question difficile un sujet de prière. Etant résolus à lui obéir, il ne manquera pas de vous révéler sa volonté. Il vous donnera des convictions communes et tracera votre ligne de conduite qui ne sera pas nécessairement celle qu’adopteront les autres. Cherchez patiemment à discerner la volonté de Dieu pour vous et votre foyer.

Et s’il advient qu’en dépit des précautions prises, un « enfant soit en route », ne vous révoltez pas. Certes, c’est un moment difficile à passer – surtout pour la maman – lorsque l’enfant n’était pas attendu de sitôt. Que l’épouse déçue n’’accuse pas son mari ou ne verse des larmes en parlant de « catastrophe ». Non ! Un enfant n’est jamais une catastrophe mais un don de Dieu.

Si vous traversez un temps d’incertitude parce que vos règles tardent à venir, déposez votre fardeau et demandez au Seigneur la grâce d’accepter avec joie la venue d’un bébé si telle est Sa volonté. Quelle est la maman digne de ce nom qui donnerait un seul de ses enfants ?

DIALOGUE

1. – ELLE et LUI : Voulez-vous, en toute honnêteté, examiner les vrais motifs qui vous incitent à espacer les naissances ? À retarder la venue du premier enfant ? Qu’en pense votre conjoint ? Est-ce d’un commun accord que vous avez pris votre décision ?

2. – ELLE et LUI : En dépit des précautions prises pour espacer les naissances, êtes-vous prêts à accueillir comme un don de Dieu l’enfant qui vient et que vous n’attendiez pas de sitôt ? S’il le faut, confessez à Dieu votre révolte vous attendant à son pardon et à sa paix.

3. — ELLE et LUI : Louez le Seigneur pour les enfants qu’il vous a donnés et pensez à tel couple qui souffre de ne pas en avoir. C’est une épreuve plus grande : c’est pourquoi, intercédez pour les époux éprouvés.

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