Le servir dans sa présence

LES BONNES ŒUVRES

Ne vous lassez pas de faire le bien.

Galates 6.9

Nul de nous ne vit pour lui-même.

Romains 14.7

Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites.

Matthieu 25.40

L’enfant de Dieu ne peut ignorer que Jésus a payé son immense dette sur le Calvaire ; mais sait-il que tout péché commis par omission est une dette qui mérite châtiment ? Si quelqu’un sait faire ce qui est bien et ne le fait pas, il commet un péché (Jacques 4.17). En traitant de la sanctification, la plupart des prédicateurs mettent l’accent sur : Abstenez-vous de faire le mal, mais négligent de mentionner : Ne vous lassez pas de faire le bien. « Faire le bien » c’est travailler pratiquement au bonheur du prochain en s’efforçant de répondre à ses besoins même matériels et en visant son épanouissement spirituel.

Toutefois, qu’on se rassure : Dieu ne nous demande pas d’accomplir ce que nous sommes incapables de faire et que d’autres feront très bien à notre place si nous reconnaissons leurs compétences et les laissons agir. Il y a des tâches spécifiques pour chacun et je dois refuser de me culpabiliser si je délaisse certaines qui ne sont pas de mon ressort. Après tout, Dieu m’appelle à réaliser seulement ce que je sais faire, donc qui est « dans mes cordes » et dans mes possibilités d’action. Si je croise sur ma route un automobiliste en difficulté, je ne me hasarderai pas à lui proposer de réparer son moteur ou d’en détecter la panne ; j’en suis incapable. Cependant, quitte à me détourner de mon itinéraire, — l’amour coûte toujours quelque renoncement — j’offrirai à cet inconnu de le conduire chez un mécanicien capable de le dépanner : c’est la seule chose que je puisse faire, mais que je dois faire pour sortir d’embarras ce voyageur. En vérité, toute bonne œuvre qui me concerne et que je n’accomplis pas est une dette à l’égard du prochain et du Père céleste. Le fait de se taire devant celui qui s’égare et se perd loin de Dieu est également une dette lorsqu’il m’est possible de l’avertir ; en quelque sorte une faute de non assistance à personne en danger. En écrivant ces paroles je suis repris car ma dette est grande dans ce domaine.

Lorsque j’étais dans le scoutisme, nos chefs nous incitaient à accomplir notre B.A. quotidienne. Or, la Bible ne parle pas de « B.A. » mais de « B.O. » car toute « Bonne Action » n’est pas nécessairement une « Bonne Œuvre », comme nous le préciserons plus loin. Quoi qu’il en soit, si vous voulez être conduit sur le chemin des bonnes œuvres lisez les Evangiles. Ces quatre récits nous présentent le divin Modèle qui, par son exemple et ses paroles, nous incite à nous donner sans compter pour faire du bien autour de nous. Voudriez-vous méditer avec prière les quelques versets suivants ?

Les chrétiens évangéliques, plutôt défaillants en fait d’œuvres bonnes, sont tentés, peut-être pour se justifier, de critiquer les croyants altruistes qui s’adonnent aux Bonnes Œuvres avec dévouement. Les premiers leur reprochent d’agir pour gagner le ciel, décriant vigoureusement ces œuvres méritoires que Dieu n’acceptera jamais, disent-ils. Halte-là ! Ne jugeons pas les âmes charitables en prônant une grâce « gracieuse » qui nous dispenserait de nous donner au prochain. Le pécheur est sauvé pour servir, pour accomplir les œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance pour que nous les pratiquions (Ephésiens 2.10).

Oui, Dieu réclame des siens les œuvres bonnes. Le nombre de textes bibliques qui nous y invitent est éloquent. Citons par exemple…

Avouons que l’égoïsme est « dans notre peau » et tout ce qui coûte quelque effort ou entraîne quelque perte est volontiers laissé aux autres. Or, nul ne vit pour lui-même et faire du bien sans se lasser est un impératif de l’Ecriture. L’amour qui ne coûte rien n’est pas le véritable amour.

Faire le bien ce n’est pas nécessairement distribuer de la soupe à des clochards ou œuvrer dans les « restos du cœur ». Nous nous laissons trop aisément émouvoir et parfois détourner des œuvres que Dieu attend de nous, par l’évocation de ces misères de l’autre bout de la planète que les médias se plaisent à orchestrer. Nous nous montrons alors généreux par œuvre ou église ou centre de chèques interposés. On oublie que Dieu nous recommande, en priorité, de venir en aide « au prochain », de prouver notre amour à ceux que nous côtoyons. Le pauvre à secourir, ce peut être celui qui, dans notre entourage est démuni, ou souffre de solitude, de l’absence d’affection ou d’une présence amie. Il faut servir le pauvre comme le riche, le malade comme le bien-portant, le jeune comme le vieillard, l’antipathique aussi bien que l’homme sympa, puisque l’Ecriture nous recommande de bénir même celui qui nous persécute.

Comment découvrir le bien à accomplir et les personnes à secourir ? En regardant autour de nous à l’instar de Joseph qui, oubliant sa propre peine, avait cependant des yeux pour voir la tristesse sur les visages des officiers de Pharaon (Genèse 40.6, 7). Si l’amour est dans notre cœur nous serons attentifs aux besoins de l’autre et serons aptes à discerner celui qui doit être visité.

QU’EST-CE QU’UNE « ŒUVRE BONNE » ? Plusieurs textes bibliques nous permettront d’en préciser le sens :

C’est une œuvre désintéressée. Dieu nous a comblés gratuitement, donc c’est gratuitement que nous porterons secours aux autres. La tentation est grande, en effet, de faire du bien pour être admiré, honoré ou pour s’attacher des personnes qui nous seront utiles en retour. « L’amour créé n’est bienfaisant que si le détachement l’enveloppe : nous faisons souffrir les créatures dans la mesure où elles nous sont nécessaires » (1), Donner pour recevoir n’est pas donner. C’est faire du troc. Que personne ne cherche son propre intérêt, mais que chacun cherche celui d’autrui (1 Corinthiens 10.24).

(1) Gustave Thibon : L’échelle de Jacob (Ed. H. Lardanchet).

C’est une œuvre utile et un sujet de joie pour l’autre : Que ceux qui ont cru en Dieu s’appliquent à exceller dans les œuvres bonnes. Voilà ce qui est bon et utile aux hommes (Tite 3.8).

Une bonne œuvre est une œuvre d’amour qui édifie. On peut dépenser et se dépenser pour les autres sans les aimer vraiment, donc sans répondre à leur besoin d’être aimés. C’est ce que relève Paul dans 1 Corinthiens 13.3. Seules les œuvres qu’inspire l’amour plaisent au Seigneur. Qu’on se rappelle ici le vif reproche du chef de l’Eglise à l’assemblée d’Ephèse : J’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour… Repens-toi et pratique tes premières œuvres (c’est-à-dire celles de l’amour — Apocalypse 2.4).

C’est aussi une œuvre accomplie pour la gloire de Dieu. Quoique vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu (1 Corinthiens 10.31). Chose possible uniquement si nos journées sont vécues en étroite communion avec le Seigneur.

Une œuvre de Christ en nous. Ce qui précède pourrait nous décourager et nous pousser à soupirer : « Je suis incapable d’accomplir le bien avec amour et désintéressement car je connais mon cœur. » Heureusement, celui qui est en nous a promis d’intervenir : Que Dieu vous rende capables de toute bonne œuvre et fasse en vous ce qui lui est agréable par Jésus-Christ… (Hébreux 13.21). Celui qui vous a appelé est fidèle et c’est lui qui le fera (1 Thessaloniciens 5.24).

IMPORTANCE DES BONNES ŒUVRES. Elle apparaît dans de nombreuses paroles de l’Ecriture :

a) Elles découlent de la foi authentique : La foi sans les œuvres est morte (Jacques 2.20 ; Matthieu 25.42-46).

b) Elles ont de l’impact sur l’incroyant qui les discerne fort bien. Ayez au milieu des païens une bonne conduite… afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et glorifient Dieu au jour où il les visitera (1 Pierre 2.12). Que votre lumière luise devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux (Matthieu 5.16). — Les œuvres bonnes… ne peuvent rester cachées (1 Timothée 5.25). Il est incontestable que ces actions bonnes ne passent pas inaperçues. Elles sont un puissant témoignage qui ne peut laisser indifférent le pécheur secouru. Accomplir de bonnes œuvres est donc une autre manière d’évangéliser. Elles rapprochent les cœurs et fournissent l’occasion de parler du Sauveur. Quel encouragement à se donner sans compter pour complaire au prochain.

c) Les bonnes œuvres seront récompensées. Elles nous suivent après la mort (Apocalypse 14.13) et seront examinées au Tribunal de Christ lors de la distribution des récompenses (2 Corinthiens 5.10). Ne nous lassons pas de faire le bien car nous moissonnerons au temps convenable si nous ne nous relâchons pas (Galates 6.9).

Donc, au travail.

QUESTIONS

  1. Etes-vous de ceux qui se donnent volontiers aux autres, préoccupés de les entourer et de leur faire du bien ? Avez-vous découvert, au contraire, votre égoïsme et votre indifférence en lisant les lignes qui précèdent ? Dans ce cas, acceptez-vous de vous offrir au Seigneur pour être utile à votre entourage ?
  2. En cet instant, pourriez-vous penser à une personne qui aurait besoin de vos services et que vous pourriez aider, encourager ou dépanner sans plus attendre ?
  3. Voulez-vous relire les nombreux textes de l’Ecriture contenus dans ce chapitre et les considérer comme paroles de Dieu pour vous aujourd’hui ?

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