Ignace et Polycarpe

Polycarpe aux Philippiens

Adresse

Πολύκαρπος καὶ οἱ σὺν αὐτῷ πρεσβύτεροι τῇ ἐκκλησίᾳ τοῦ θεοῦ τῇ παροικούσῃ Φιλίππους· ἔλεος ὑμῖν καὶ εἰρήνη παρὰ θεοῦ παντοκράτορος καὶ Ἰησοῦ Χριστοῦ τοῦ σωτῆρος ἡμῶν πληθυνθείη.

Polycarpe et ses presbytres à l’église de Dieu qui séjourne à Philippes : que le Dieu tout-puissant et Jésus-Christ notre Sauveur répandent sur vous en abondance la miséricorde et la paix.

Notes

παροικούσῃ : παροικεῖν, séjourner pour un temps seulement, être de passage. séjourner pour-an temps seulement, être de passage. Ce mot est intentionnellement employé pour marquer que le chrétien n’est sur cette terre qu’un étranger. — Habiter à demeure, avoir sa résidence fixe, κατοικεῖν.

Chapitre 1

1.1 Συνεχάρην ὑμῖν μεγάλως ἐν τῷ κυρίῳ ἡμῶν Ἰησοῦ Χριστῷ, δεξαμένοις τὰ μιμήματα τῆς ἀληθοῦς ἀγάπης καὶ προπέμψασιν, ὡς ἐπέβαλεν ὑμῖν, τοὺς ἐνειλημένους τοῖς ἁγιοπρεπέσιν δεσμοῖς, ἅτινά ἐστιν διαδήματα τῶν ἀληθῶς ὑπὸ θεοῦ καὶ τοῦ κυρίου ἡμῶν ἐκλελεγμένων·

J’ai pris en notre Seigneur Jésus-Christ une grande part à la joie que vous avez eue d’accueillir les images de la vraie charité, et d’escorter, ainsi qu’il vous appartenait les captifs chargés de ces fers vénérables qui sont les diadèmes des véritables élus de Dieu et de notre Seigneur.

1.2 καὶ ὅτι ἡ βεβαία τῆς πίστεως ὑμῶν ῥίζα, ἐξ ἀρχαίων καταγγελλομένη χρόνων, μέχρι νῦν διαμένει καὶ καρποφορεῖ εἰς τὸν κύριον ἡμῶν Ἰησοῦν Χριστόν, ὃς ὑπέμεινεν ὑπὲρ τῶν ἁμαρτιῶν ἡμῶν ἕως θανάτου καταντῆσαι, ὃν ἤγειρεν ὁ θεός, λύσας τὰς ὠδῖνας τοῦ ᾅδου·

(Je suis heureux de voir) que la solide racine de votre foi, fameuse dès les premiers temps, subsiste encore aujourd’hui et continue de porter des fruits en notre Seigneur Jésus-Christ, qui a bien voulu descendre jusqu’à la mort pour nos péchés, « que Dieu a ressuscité, après l’avoir délivré des douleurs des enfers ;

1.3 εἰς ὃν οὐκ ἰδόντες πιστεύετε χαρᾷ ἀνεκλαλήτῳ δεδοξασμένῃ, εἰς ἣν πολλοὶ ἐπιθυμοῦσιν εἰσελθεῖν, εἰδότες, ὅτι χάριτί ἐστε σεσωσμένοι, οὐκ ἐξ ἔργων, ἀλλὰ θελήματι θεοῦ διὰ Ἰησοῦ Χριστοῦ.

et en qui, sans l’avoir vu, vous croyez avec une joie inexprimable et glorieuse ; » cette joie, bien des hommes désirent la partager. « C’est de la grâce, vous le savez, que vient votre salut, non des œuvres. » mais de la volonté de Dieu par Jésus-Christ.

Notes

1.1 μιμήματα — Ces imitateurs du Christ, qui est la vraie charité, ne sont qu’Ignace et ses compagnons qui venaient de passer par Philippes.

1.2 ἀρχαίων… χρόνων — ces ἀρχαῖοι χρόνοι sont les premiers temps du christianisme.

τὰς ὠδῖνας τοῦ ᾅδου : Polycarpe cite librement Actes.2.24 en substituant ᾅδου à θανάτου ; mais il est à remarquer que la Vulgate latine porte inferni, traduction littérale de ᾅδου.

Chapitre 2

2.1 Διὸ ἀναζωσάμενοι τὰς ὀσφύας ὑμῶν δουλεύσατε τῷ θεῷ ἐν φόβῳ καὶ ἀληθείᾳ ἀπολιπόντες τὴν κενὴν ματαιολογίαν καὶ τὴν τῶν πολλῶν πλάνην, πιστεύσαντες εἰς τὸν ἐγείραντα τὸν κύριον ἡμῶν Ἰησοῦν Χριστὸν ἐκ νεκρῶν καὶ δόντα αὐτῷ δόξαν καὶ θρόνον ἐκ δεξιῶν αὐτοῦ· ᾧ πᾶσα πνοὴ λατρεύει, ὃς ἔρχεται κριτῆς ζώντων καὶ νεκρῶν, οὗ τὸ αἷμα ἐκζητήσει ὁ θεὸς ἀπὸ τῶν ἀπειθούντων αὐτῷ.

Ceignez donc vos reins, pour servir Dieu dans la crainte et la vérité ; laissez-là les vains discours et les erreurs de la foule, pour croire en celui qui a ressuscité d’entre les morts notre Seigneur Jésus-Christ, et lui a donné la gloire avec un trône à sa droite. C’est à ce Jésus que tout a été soumis au ciel et sur la terre, c’est à lui qu’obéit tout ce qui respire, c’est lui qui va venir juger les vivants et les morts ; Dieu demandera compte de son sang à ceux qui ne croient pas en lui.

2.2 ὁ δὲ ἐγείρας αὐτὸν ἐκ νεκρῶν καὶ ἡμᾶς ἐγερεῖ, ἐὰν ποιῶμεν αὐτοῦ καὶ πορευώμεθα ἐν ταῖς ἐντολαῖς αὐτοῦ καὶ ἀγαπῶμεν ἃ ἠγάπησεν, ἀπεχόμενοι πάσης ἀδικίας, πλεονεξίας, φιλαργυρίας, καταλαλιᾶς, ψευδομαρτυρίας· μὴ ἀποδιδόντες κακὸν ἀντὶ κακοῦ ἢ λοιδορίαν ἀντὶ λοιδορίας ἢ γρόνθου ἀντὶ γρόνθου ἢ κατάραν ἀντὶ κατάρας·

Celui qui l’a ressuscité d’entre les morts nous ressuscitera nous-mêmes, si nous accomplissons sa volonté, si nous marchons dans la voie de ses commandements, si nous aimons ce qu’il a aimé, si nous évitons toute espèce d’injustice, de cupidité, d’avarice, de médisance, de faux témoignage ; si nous ne rendons point mal pour mal, injure pour injure, coup pour coup, malédiction pour malédiction ;

2.3 μνημονεύοντες δὲ ὧν εἶπεν ὁ κύριος διδάσκων· Μὴ κρίνετε, ἵνα μὴ κριθῆτε· ᾧ μέτρῳ μετρεῖτε, ἀντιμετρηθήσεται ὑμῖν· καὶ ὅτι μακάριοι οἱ πτωχοὶ καὶ οἱ διωκόμενοι ἕνεκεν δικαιοσύνης, ὅτι αὐτῶν ἐστὶν ἡ βασιλεία τοῦ θεοῦ.

si enfin nous avons toujours présents à l’esprit ces enseignements du Seigneur : « Ne jugez pas, afin de n’être pas jugés ; pardonnez, et il vous sera pardonné ; soyez miséricordieux, pour obtenir vous-mêmes miséricorde ; on se servira envers vous de la même mesure dont vous vous servez envers les autres ; » et encore : « Bienheureux les pauvres, et ceux qui souffrent persécution pour la justice ; car le royaume de Dieu est à eux. »

Chapitre 3

3.1 Ταῦτα, ἀδελφοί, οὐκ ἐμαυτῷ ἐπιτρέψας γράφω ὑμῖν περὶ τῆς δικαιοσύνης, ἀλλ’ ἐπεὶ ὑμεῖς προεπεκαλέσασθέ με.

Frères, ce n’est pas de mon propre mouvement que je vous écris ainsi sur la justice, c’est parce que vous m’y avez invité.

3.2 οὔτε γὰρ ἐγὼ οὔτε ἄλλος ὅμοιος ἐμοὶ δύναται κατακολουθῆσαι τῇ σοφίᾳ τοῦ μακαρίου καὶ ἐνδόξου Παύλου, ὃς γενόμενος ἐν ὑμῖν κατὰ πρόσωπον τῶν τότε ἀνθρώπων ἐδίδαξεν ἀκριβῶς καὶ βεβαίως τὸν περὶ ἀληθείας λόγον, ὃς καὶ ἀπὼν ὑμῖν ἔγραψεν ἐπιστολάς, εἰς ἃς ἐὰν ἐγκύπτητε, δυνηθήσεσθε οἰκοδομεῖσθαι εἰς τὴν δοθεῖσαν ὑμῖν πίστιν·

Car nous ne pouvons ni moi ni aucun autre de ma sorte, atteindre à la sagesse du bienheureux et glorieux Paul qui, pendant son séjour au milieu de vous, enseigna de vive voix aux hommes d’alors la parole de vérité avec tant d’exactitude et de sûreté, et qui, après son départ, vous écrivit une lettre : vous n’aurez qu’à la relire et à la méditer pour vous affermir dans la foi que vous avez reçue ;

3.3 ἥτις ἐστὶν μήτηρ πάντων ἡμῶν, ἐπακολουθούσης τῆς ἐλπίδος, προαγούσης τῆς εἰς θεὸν καὶ Χριστὸν καὶ εἰς τὸν πλησίον. ἐὰν γάρ τις τούτων ἐντὸς ᾖ, πεπλήρωκεν ἐντολὴν δικαιοσύνης· ὁ γὰρ ἔχων ἀγάπην μακράν ἐστιν πάσης ἁμαρτίας.

cette foi est notre mère à tous ; elle est suivie de l’espérance et précédée de la charité envers Dieu, envers le Christ et envers le prochain. Quiconque pratique ces vertus accomplit par là même le précepte de la justice : car quiconque possède la charité est loin de tout péché.

Notes

3.2 ἐπιστολάς — S’agit-il ici d’une seule épître, l’épître canonique que nous possédons encore, ou de plusieurs épîtres ? C’est une question insoluble. Car, d’une part, il n’est pas rare de trouver le pluriel ἐπιστολαί pour désigner une seule lettre ; d’autre part saint Paul Philip.3.1, semble faire allusion à d’autres lettre qu’il aurait écrites aux Philippiens. — Néanmoins il paraît plus probable que Polycarpe ne parle ici que d’une seule épître : car, si tant est que Paul en eût écrit d’autres aux Philippiens, elles ne devaient plus exister à cette époque, sinon elles nous auraient été vraisemblablement conservées.

Chapitre 4

4.1 Ἀρχὴ δὲ πάντων χαλεπῶν φιλαργυρία. εἰδότες οὖν ὅτι οὐδὲν εἰσηνέγκαμεν εἰς τὸν κόσμον, ἀλλ’ οὐδὲ ἐξενεγκεῖν τι ἔχομεν, ὁπλισώμεθα τοῖς ὅπλοις τῆς δικαιοσύνης καὶ διδάξωμεν ἑαυτοὺς πρῶτον πορεύεσθαι ἐν τῇ ἐντολῇ τοῦ κυριοῦ·

La source de tous les maux, c’est la cupidité. Sachant donc que nous n’avons rien apporté en ce monde, et que nous n’en pouvons non plus rien emporter, revêtons-nous de l’armure de la justice et apprenons d’abord nous-mêmes à marcher suivant la loi du Seigneur ;

4.2 ἔπειτα καὶ τὰς γυναῖκας ὑμῶν ἐν τῇ δοθείσῃ αὐταῖς πίστει καὶ ἀγάπῃ καὶ ἁγνείᾳ στεργούσας τοὺς ἑαυτῶν ἄνδρας ἐν πάσῃ ἀληθείᾳ καὶ ἀγαπώσας πάντας ἐξ ἴσου ἐν πάσῃ ἐγκρατείᾳ, καὶ τὰ τέκνα παιδεύειν τὴν παιδείαν τοῦ φόβου τοῦ θεοῦ·

(apprenez) ensuite à vos femmes à marcher dans la foi qu’elles ont reçue, dans la charité et la chasteté ; à avoir pour leurs maris un amour bien sincère, et pour tous les autres une affection sans préférence et parfaitement pure ; enfin à élever leurs enfants dans la crainte de Dieu.

4.3 τὰς χήρας σωφρονούσας περὶ τὴν τοῦ κυρίου πίστιν, ἐντυγχανούσας ἀδιαλείπτως περὶ πάντων, μακρὰν οὔσας πάσης διαβολῆς, καταλαλιᾶς, ψευδομαρτυρίας, φιλαργυρίας καὶ παντὸς κακοῦ, γινωσκούσας ὅτι εἰσὶ θυσιαστήριον θεοῦ καὶ ὅτι πάντα μωμοσκοπεῖται, καὶ λέληθεν αὐτὸν οὐδὲν οὔτε λογισμῶν οὔτε ἐννοιῶν οὔτε τι τῶν κρυπτῶν τῆς καρδίας.

(Recommandons) aux veuves d’avoir une foi sage et pondérée, d’intercéder sans cesse pour tous les hommes, d’éviter toute espèce de calomnie, de médisance, de faux témoignage, de cupidité, en un mot tout ce qui est mal ; de se souvenir enfin qu’elles sont l’autel de Dieu, que toutes leurs offrandes sont soumises à son examen minutieux, et qu’aucune de leurs pensées, de leurs intentions, qu’aucun des secrets de leur cœur n’échappe à Dieu.

Notes

4.2 τὰς γυναῖκας ὑμῶν — Après διδάξωμεν ἑαυτοὺς on s’attendrait à trouver ἡμῶν. De cette substitution on peut peut conclure que Polycarpe n’était pas marié.

τὴν παιδείαν τοῦ φόβου τοῦ θεοῦ : cf. Clément aux Corinthiens, 21.6. Se rappeler que la lettre de Polycarpe est remplie d’idées et d’expressions empruntées à l’épître de Clément.

4.3 θυσιαστήριον — Les veuves sont appelées l’autel de Dieu sans doute parce qu’elles devaient prier sans cesse, et parce qu’elles vivaient des offrandes des fidèles. Leurs pensées et leurs actions, mais surtout leurs prières, sont les victimes qu’elles offrent au Seigneur ; ces victimes, Dieu les examine minutieusement (μωμοσκοπεῖται) pour rejeter celles qui seraient imparfaites.

Chapitre 5

5.1 Εἰδότες, οὖν ὅτι θεὸς οὐ μυκτηρίζεται, ὀφείλομεν ἀξίως τῆς ἐντολῆς αὐτοῦ καὶ δόξης περιπατεῖν.

Sachant que l’on ne se moque pas de Dieu, nous devons avoir une conduite digne de sa loi et de sa gloire.

5.2 ὁμοίως διάκονοι ἄμεμπτοι κατενώπιον αὐτοῦ τῆς δικαιοσύνης ὡς θεοῦ καὶ Χριστοῦ διάκονοι καὶ οὐκ ἀνθρώπων· μὴ διάβολοι, μὴ δίλογοι ἀφιλάργυροι, ἐγκρατεῖς περὶ πάντα, εὔσπλαγχνοι, ἐπιμελεῖς, πορευόμενοι κατὰ τὴν ἀλήθειαν τοῦ κυρίου, ὃς ἐγένετο διάκονος πάντων· ᾧ ἐὰν εὐαρεστήσωμεν ἐν τῷ νῦν αἰῶνι, ἀποληψόμεθα καὶ τὸν μέλλοντα, καθὼς ὑπέσχετο ἡμῖν ἐγεῖραι ἡμᾶς ἐκ νεκρῶν, καὶ ὅτι ἐὰν πολιτευσώμεθα ἀξίως αὐτοῦ, καὶ συμβασιλεύσομεν αὐτῷ, εἴγε πιστεύομεν.

De même les diacres doivent être sans reproche devant sa justice se souvenant qu’ils sont les ministres de Dieu et du Christ, et non des hommes. Qu’ils évitent la calomnie, la duplicité, la cupidité ; qu’ils soient modérés en toutes choses, compatissants, zélés ; qu’ils marchent dans la voie de la vérité tracée par le Seigneur, qui s’est fait le serviteur de tous et qui, si nous accomplissons sa volonté dans la vie présente, nous donnera la vie future : car il nous a promis de nous ressusciter, et, si notre conduite ici-bas est digne de lui, de nous associer à son trône ; mais la première condition est la foi.

5.3 ὁμοίως καὶ νεώτεροι ἄμεμπτοι ἐν πᾶσιν, πρὸ παντὸς προνοοῦντες ἁγνείας καὶ χαλιναγωγοῦντες ἑαυτοὺς ἀπὸ τῶν ἐπιθυμιῶν ἐν τῷ κόσμῳ, ὅτι πᾶσα ἐπιθυμία κατὰ τοῦ πνεύματος στρατεύεται, καὶ οὔτε πόρνοι οὔτε μαλακοὶ οὔτε ἀρσενοκοῖται βασιλείαν θεοῦ κληρονομήσουσιν, οὔτε οἱ ποιοῦντες τὰ ἄτοπα. διό δέον ἀπέχεσθαι ἀπὸ πάντων τούτων, ὑποτασσομένους τοῖς πρεσβυτέροις καὶ διακόνοις ὡς θεῷ καὶ Χριστῷ· τὰς παρθένους ἐν ἀμώμῳ καὶ ἁγνῇ συνειδήσει περιπατεῖν.

Les jeunes gens aussi doivent être de tout point irréprochables, et, soucieux avant tout de leur pureté, mettre un frein à leurs moindres mauvais désirs. Il est bon de s’affranchir de toutes les passions de ce monde, car toute passion combat contre l’esprit ; ni les fornicateurs, ni les efféminés, ni les gens de mœurs infâmes n’hériteront du royaume de Dieu, non plus d’ailleurs que ceux qui commettent l’iniquité. Les jeunes gens doivent donc s’abstenir de tous ces vices et être soumis aux presbytres et aux diacres comme à Dieu et au Christ. Quant aux vierges, il faut que leur conscience soit sans reproche et leur vie toute pure.

Notes

5.3 ποιοῦντες τὰ ἄτοπα — cf. Job 27.6 ; 34.12 ; Proverbes 30.20 ; Luc 23.41.

τοῖς πρεσβυτέροις καὶ διακόνοις — Il paraît étrange que Polycarpe, dans toute sa lettre, ne fasse pas une seule fois mention de l’évêque. Ou bien le siège de Philippes était vacant à ce moment-là ; ou bien à cette époque, il n’y avait pas encore d’évêque dans cette ville ; ou bien Polycarpe a compris l’évêque parmi les presbytres, et n’a pas jugé à propos, dans la circonstance, de l’en distinguer.

Chapitre 6

6.1 Καὶ οἱ πρεσβύτεροι δὲ εὔσπλαγχνοι εἰς πάντας ἐλεήμονες, ἐπιστρέφοντες τὰ ἀποπεπλανημένα, ἐπισκεπτόμενοι πάνας ἀσθενεῖς, μὴ ἀμελοῦντες χήρας ἢ ὀρφανοῦ ἢ πένητος· ἀλλὰ προνοοῦντες ἀεὶ τοῦ καλοῦ ἐνώπιον θεοῦ καὶ ἀνθρώπων, ἀπεχόμενοι πάσης ὀργῆς, προσωποληψίας, μὴ ταχέως πιστεύοντες κατά τινος, μὴ ἀπότομοι ἐν κρίσει, εἰδότες ὅτι πάντες ὀφειλέται ἐσμὲν ἁμαρτίας.

Les presbytres, eux aussi doivent être compatissants, miséricordieux pour tous ; qu’ils ramènent les égarés, visitent tous les infirmes ; qu’ils ne négligent ni la veuve, ni l’orphelin, ni le pauvre ; que leur constant souci soit de faire le bien devant Dieu et devant les hommes ; qu’ils évitent avec soin la colère, la partialité, les jugements injustes ; loin d’eux la cupidité ! qu’ils ne croient pas facilement au mal, qu’ils ne soient pas durs dans leurs jugements, se rappelant que nous avons tous contracté la dette du péché.

6.2 εἰ οὖν δεόμεθα τοῦ κυρίου, ἵνα ἡμῖν ἀφῇ, ὀφείλομεν καὶ ἡμεῖς ἀφιέναι· ἀπέναντι γὰρ τῶν τοῦ κυρίου καὶ θεοῦ ἐσμὲν ὀφθαλμῶν, καὶ πάντας δεῖ παραστῆναι τῷ βήματι τοῦ Χριστοῦ καὶ ἕκαστον ὑπέρ αὐτοῦ λόγον δοῦναι.

Si donc nous prions le Seigneur de nous pardonner, nous devons, nous aussi, pardonner ; car nous sommes sous les yeux de notre Seigneur et Dieu, et il nous faudra tous comparaître au tribunal du Christ, où chacun aura à rendre compte pour soi-même.

6.3 οὕτως οὖν δουλεύσωμεν αὐτῷ μετὰ φόβου καὶ πάσης εὐλαβείας, καθὼς αὐτὸς ἐνετείλατο καὶ οἱ εὐαγγελισάμενοι ἡμᾶς ἀπόστολοι καὶ οἱ προφῆται, οἱ προκηρύξαντες τὴν ἔλευσιν τοῦ κυρίου ἡμῶν· ζηλωταὶ περὶ τὸ καλόν, ἀπεχόμενοι τῶν σκανδάλων καὶ τῶν ψευδαδέλφων καὶ τῶν ἐν ὑποκρίσει φερόντων τὸ ὄνομα τοῦ κυρίου, οἵτινες ἀποπλανῶσι κενοὺς ἀνθρώπους.

Servons-le donc ainsi avec crainte et en toute révérence, selon l’ordre que nous avons reçu et de lui-même et des apôtres qui nous ont prêché l’évangile, et des prophètes qui ont annoncé d’avance la venue de notre Seigneur ; soyons zélés pour le bien, évitons les pièges, les faux frères et ces hypocrites qui se couvrent du nom du Seigneur pour égarer les âmes frivoles.

Notes

6.3 σκανδάλων — Comme l’indique le contexte, σκάνδαλον a ici son sens de piège ; il s’agit, non de ne pas donner soi-même de scandale, mais de fuir ceux qui seraient pour nous des pièges, des occasions de péché, ces σκάνδαλα, ce sont les faux frères eux-mêmes. Le paragraphe suivant est l’explication et le développement de cette expression : ces hypocrites qui abusent du nom du Seigneur pour tendre des pièges aux faibles, ce sont les docètes.

Chapitre 7

7.1 Πᾶς γὰρ ὃς ἂν μὴ ὁμολογῇ Ἰησοῦν Χριστὸν ἐν σαρκὶ ἐληλυθέναι, ἀντιχριστός ἐστιν· καὶ ὃς ἂν μὴ ὁμολογῇ τὸ μαρτύριον τοῦ σταυροῦ, ἐκ τοῦ διαβόλου ἐστίν· καὶ ὃς ἂν μεθοδεύῃ τὰ λόγια τοῦ κυρίου πρὸς τὰς ἰδίας ἐπιθυμίας καὶ λέγῃ μήτε ἀνάστασιν μήτε κρίσιν, οὗτος πρωτότοκός ἐστι τοῦ σατανᾶ.

Quiconque en effet refuse de reconnaître que Jésus-Christ est venu en chair, est un antéchrist ; quiconque rejette le témoignage de la croix, vient du diable ; et quiconque interprète dans le sens de ses désirs pervers les paroles du Seigneur, et nie la résurrection et le jugement, celui-là est le premier-né de Satan.

7.2 διὸ ἀπολιπόντες τὴν ματαιότητα τῶν πολλῶν καὶ τὰς ψευδοδιδασκαλίας ἐπὶ τὸν ἐξ ἀρχῆς ἡμῖν παραδοθέντα λόγον ἐπιστρέψωμεν, νήφοντες πρὸς τὰς εὐχὰς καὶ προσκαρτεροῦντες νηστείας, δεήσεσιν αἰτούμενοι τὸν παντεπόπτην θεὸν μὴ εἰσενεγκεῖν ἡμᾶς εἰς πειρασμόν, καθὼς εἶπεν ὁ κύριος· Τὸ μὲν πνεῦμα πρόθυμον, ἡ δὲ σὰρξ ἀσθενής.

Disons donc adieu aux vanités de la foule et aux fausses doctrines pour revenir à l’enseignement qui nous a été donné au commencement ; restons sobres pour (pouvoir) prier, persévérons dans le jeûne, demandons avec instances au Dieu qui voit tout, de ne pas nous induire en tentation : car, comme l’a dit le Seigneur : « L’esprit est prompt, mais la chair est faible. »

Notes

7.1 πρωτότοκός — Ce sont les propres termes dont Polycarpe bien des années après cette lettre, se servit dans sa réponse à Marcion, qui lui demandait s’il le reconnaissait.

Chapitre 8

8.1 Ἀδιαλείπτως οὖν προσκαρτερῶμεν τῇ ἐλπίδι ἡμῶν καὶ τῷ ἀρραβῶνι τῆς δικαιοσύνης ἡμῶν, ὅς ἐστι Χριστὸς Ἰησοῦς, ὃς ἀνήνεγκεν ἡμῶν τὰς ἁμαρτίας τῷ ἰδίῳ σώματι ἐπὶ τὸ ξύλον, ὃς ἁμαρτίαν οὐκ ἐποίησεν, οὐδὲ εὑρέθη δόλος ἐν τῷ στόματι αὐτοῦ· ἀλλὰ δι’ ἡμᾶς, ἵνα ζήσωμεν ἐν αὐτῷ, πάντα ὑπέμεινεν.

Ayons donc sans cesse les yeux attachés sur notre espérance et le gage de notre justice, c’est-à-dire sur Jésus-Christ, qui a emporté nos péchés en son propre corps sur le bois, qui n’a point commis de péché, et dans la bouche duquel ne s’est trouvé aucun artifice, mais qui a tout enduré pour nous, afin que nous ayons la vie en lui.

8.2 μιμηταὶ οὖν γενώμεθα τῆς ὑπομονῆς αὐτοῦ, καὶ ἐὰν πάσχωμεν διὰ τὸ ὄνομα αὐτοῦ, δοξάζωμεν αὐτόν. τοῦτον γὰρ ἡμῖν τὸν ὑπογραμμὸν ἔθηκε δι’ ἑαυτοῦ, καὶ ἡμεῖς τοῦτο ἐπιστεύσαμεν.

Tâchons donc d’imiter sa patience, et, si nous venons à souffrir pour son nom, rendons-lui gloire. Tel est le modèle qu’il nous a proposé en sa personne, et nous y avons cru.

Chapitre 9

9.1 Παρακαλῶ οὖν πάντας ὑμᾶς, πειθαρχεῖν τῷ λόγῳ τῆς δικαιοσύνης καὶ ἀσκεῖν πᾶσαν ὑπομονήν, ἣν καὶ εἴδατε κατ’ ὀφθαλμοὺς οὐ μόνον ἐν τοῖς μακαρίοις Ἰγνατίῳ καὶ Ζωσίμῳ καὶ ῾Ρούφῳ, ἀλλὰ καὶ ἐν ἄλλοις τοῖς ἐξ ὑμῶν καὶ ἐν αὐτῷ Παύλῳ καὶ τοῖς λοιποῖς ἀποστόλοις·

Soyez donc tous, je vous en conjure, dociles à la parole de la justice, et montrez cette indéfectible patience que vous avez contemplée de vos propres yeux, non seulement dans les bienheureux Ignace, Zosime et Rufus, mais aussi en d’autres qui étaient de chez vous, en Paul lui-même et dans les autres apôtres :

9.2 πεπεισμένους ὅτι οὗτοι πάντες οὐκ εἰς κενὸν ἔδραμον, ἀλλ’ ἐν πίστει καὶ δικαιοσύνῃ, καὶ ὅτι εἰς τὸν ὀφειλόμενον αὐτοῖς τόπον εἰσὶ παρὰ τῷ κυρίῳ, ᾧ καὶ συνέπαθον. οὐ γὰρ τὸν νῦν ἠγάπησαν αἰῶνα, ἀλλὰ τὸν ὑπέρ ἡμῶν ἀποθανόντα καὶ δι’ ἡμᾶς ὑπὸ τοῦ θεοῦ ἀναστάντα.

bien persuadés que ces hommes n’ont pas couru en vain, mais dans la foi et la justice, et que maintenant ils occupent auprès du Seigneur, dont ils ont partagé les souffrances, la place qui leur est due. Car ce n est pas le siècle présent qu’ils ont aimé, mais celui qui est mort pour nous et que Dieu a ressuscité à cause de nous.

Notes

9.1 Ζωσίμῳ καὶ ᾽Ρούφῳ — Si on rapproche ce passage de 1.1, il semble bien que ces deux personnages, d’ailleurs inconnus, faisaient partie, avec Ignace, du convoi de martyrs dirigé sur Rome, et qui avait récemment traversé Philippes. Ils n’étaient pas de Philippes, comme il ressort du contexte : ἀλλὰ καὶ ἐν ἄλλοις τοῖς ἐξ ὑμῶν.

9.2 πεπεισμένους — Bien que n’ayant encore reçu aucune nouvelle du martyre d’Ignace, Polycarpe le considère comme un fait déjà accompli.

Chapitre 10

10.1 In his ergo state et domini exemplar sequimini, firmi in fide et immutabiles, fraternitatis amatores, diligentes invicem, in veritate sociati, mansuetudine domini alterutri praestolantes, nullum despicientes.

Demeurez donc dans ces principes et suivez l’exemple du Seigneur : soyez fermes et inébranlables dans la foi, animés d’un amour fraternel et d’une charité réciproque, unis dans la vérité, faisant assaut les uns envers les autres de mansuétude dans le Seigneur, sans mépris pour personne.

10.2 Cum possitis benefacere, nolite differre, quia eleëmosyna de morte liberat. Omnes vobis invicem subiecti estote, conversationem vestram irreprensibilem habentes in gentibus, ut ex bonis operibus vestris et vos laudem accipiatis et dominus in vobis non blasphemetur.

Quand vous pouvez faire le bien, ne différez pas : « car l’aumône délivre de la mort. » Soyez tous pleins de déférence les uns pour les autres ; tenez une conduite irréprochable aux yeux des Gentils : ainsi vos bonnes œuvres vous vaudront, à vous des louanges, et empêcheront que le Seigneur ne soit blasphémé à cause de vous.

10.3 Vae autem per quem nomen domini blasphematur. Sobrietatem ergo docete omnes in qua et vos conversamini.

Mais malheur à celui qui fait blasphémer le nom du Seigneur ! Enseignez donc à tous cette tempérance qui règne dans votre propre conduite.

Chapitre 11

11.1 Nimis contristatus sum pro Valente, qui presbyter factus est aliquando apud vos, quod sic ignoret is locum qui datus est ei. Monco itaque ut abstinete vos ab omni malo.

J’ai éprouvé une grande douleur au sujet de Valens, qui était devenu l’un de vos presbytres, en voyant à quel point il oublie la dignité qui lui a été conférée. Aussi, je vous en conjure, fuyez l’avarice, soyez chastes et sincères. Évitez tout ce qui est mal.

11.2 Qui autem non potest se in his gubernare, quomodo alii pronuntiat hoc ? Si quis non se abstinuerit ab avaritia, ab idolotatria conquinabitur et tamquam inter gentes iudicabitur, qui ignorant iudicium domini. Aut nescimus, quia sancti mundum iudicabunt ? sicut Paulus docet.

Si, en ces matières, on est incapable de se gouverner soi-même, comment peut-on donner des conseils aux autres ? S’abandonner à l’avarice, c’est se souiller d’idolâtrie, c’est se mettre au rang des Gentils qui ignorent le jugement du Seigneur. Ne savons-nous pas que les saints jugeront le monde ? comme Paul nous l’enseigne.

11.3 Ego autem nihil tale sensi in vobis vel audivi, in quibus laboravit beatus Paulus, qui estis in principio episulae eius. De vobis etenim gloriatur in omnibus ecclesiis, quae dominum solae tunc cognoverant ; nos autem nondum cognoveramus.

Du reste, ce n’est pas que j’aie pensé ou entendu dire de vous rien de pareil, de vous, chez qui a travaillé le bienheureux Paul et qu’il a nommés au commencement de son épître. Ne se fait-il pas gloire de vous devant toutes les églises qui avaient le privilège de connaître déjà Dieu, alors que, nous, nous ne le connaissions pas encore ?

11.4 Valde ergo, fratres, constristor pro illo et pro coniuge eius, quibus det dominus paenitentiam veram. Sobrii ergo estote et vos in hoc; et non sicut inimicos tales existimetis, sed sicut passibilia membra et errantia eos revocate, ut omnium vestrum corpus salvetis. Hoc enim agentes vos ipsos aedificatis.

Je suis donc, mes frères, profondément affligé au sujet de Valens et de son épouse. Puisse le Seigneur leur inspirer un repentir sincère ! De votre côté, montrez de la modération à leur égard : « ne les regardez pas comme des ennemis, » mais tâchez de les ramener, comme des membres infirmes et égarés, pour sauver votre corps tout entier. Agir ainsi, ce sera travailler à votre propre édification.

Chapitre 12

12.1 Confido enim vos bene exercitatos esse in sacris literis et nihil vos latet; mihi autem non est concessum. Modo, ut his scripturis dictum est, irascimini et nolite peccare, et sol non occidat super iracundiam vestram. Beatus, qui meminerit ; quod ego credo esse in vobis.

Vous êtes, j’en ai la conviction, très versés dans les saintes Lettres : elles n’ont pas pour vous de secret. Moi, je n’ai pas cet avantage. Je me bornerai donc à vous rappeler ces mots de l’Écriture : « Mettez-vous en colère sans toutefois pécher ; et que le soleil ne se couche jamais sur votre colère. » Heureux qui se souvient de ces maximes ! C’est votre cas, j’en suis sûr.

12.2 Deus autem et pater domini nostri Iesu Christi, et ipse sempiternus pontifex, dei filius Iesus Christus, aedificet vos in fide et veritate et in omni mansuetudine et sine iracundia et in patientia et in longanimitate et tolerantia et castitate; et det vobis sortem et partem inter sanctos suos et nobis vobiscum et omnibus, qui sunt sub caelo, qui credituri sunt in dominum nostrum et deum Iesum Christum et in ipsius patrem, qui resuscitavit eum a mortuis.

Que Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, que le Pontife éternel lui-même, Jésus-Christ, fils de Dieu, vous fasse croître dans la foi et la vérité, dans une douceur parfaite et exempte de tout emportement, dans la patience et la longanimité, dans la résignation, dans la chasteté ; que Dieu vous donne part à l’héritage de ses saints, qu’il nous y fasse participer avec vous, nous et tous ceux qui sont sous le ciel, qui croiront en notre Seigneur Jésus-Christ et en son Père, qui l’a ressuscité d’entre les morts.

12.3 Pro omnibus sanctis orate. Orate etiam pro regibus et potestatibus et principibus atque pro persequentibus et odientibus vos et pro inimicis crucis, ut fructus vester manifestus sit in omnibus, ut sitis in illo perfecti.

Priez pour tous les saints. Priez aussi pour les rois, les magistrats et les princes, pour ceux qui vous persécutent et vous haïssent, et pour les ennemis de la croix : ainsi les fruits que vous porterez seront manifestes aux yeux de tous, et vous serez parfaits en Jésus-Christ.

Chapitre 13

13.1 Ἐγράψατέ μοι καὶ ὑμεῖς καὶ Ἰγνάτιος, ἵν’, ἐάν τις ἀπέρχηται εἰς Συρίαν, καὶ τὰ παρ’ ὑμῶν ἀποκομίσῃ γράμματα· ὅπερ ποιήσω, ἐὰν λάβω καιρὸν εὔθετον, εἴτε ἐγώ, εἴτε ὃν πέμπω πρεσβεύσοντα καὶ περὶ ὑμῶν.

Vous m’avez écrit, vous et Ignace, pour que, si quelqu’un va en Syrie, il se charge aussi de votre lettre. J’y veillerai, si je trouve une occasion favorable, soit que j’y aille moi-même, ou que j’envoie un délégué en mon nom et aussi au votre.

13.2 τὰς ἐπιστολὰς Ἰγνατίου τὰς πεμφθείσας ἡμῖν ὑπ’ αὐτοῦ καὶ ἄλλας, ὅσας εἴχομεν παρ’ ἡμῖν, ἐπέμψαμεν ὑμῖν, καθὼς ἐνετείλασθε· αἵτινες ὑποτεταγμέναι εἰσὶν τῇ ἐπιστολῇ ταύτῃ, ἐξ ὧν μεγάλα ὠφεληθῆναι δυνήσεσθε. περιέχουσιν γὰρ πίστιν καὶ ὑπομονὴν καὶ πᾶσαν οἰκοδομὴν τὴν εἰς τὸν κύριον ἡμῶν ἀνήκουσαν. Et de ipso Ignatio et de his, qui cum eo sunt, quod certius agnoveritis significate.

Les épîtres d’Ignace, tant celles qu’il nous a adressées que d’autres que nous possédons de lui, nous vous les envoyons toutes selon votre demande : elles sont jointes à la présente lettre. Vous pourrez en tirer un grand profit : car elles sont pleines de foi, de patience, de tout ce qui peut édifier et porter à notre Seigneur. De votre côté, si vous avez des nouvelles sûres d’Ignace et de ses compagnons, veuillez me les communiquer.

Notes

Ce chapitre 13, moins la dernière phrase, nous a été conservé en grec par Eusèbe, H. E., l. III, 26.14.

13.1 εἴτε ἐγώ — Ignace n’avait demandé que l’envoi d’un délégué ; mais Polycarpe envisageait la possibilité de se rendre en personne à Antioche ; d’ailleurs les églises les plus rapprochées de la Syrie y avaient envoyé leurs évêque (Phil.10.2).

13.2 πεμφθείσας ἡμῖν — Il s’agit des deux lettres d’Ignace adressées l’une à l’église, et l’autre à l’évêque de Smyrne. καὶ ἄλλας, ὅσας εἴχομεν — Polycarpe avait déjà réuni plusieurs des autres lettres d’Ignace ; mais la question est de savoir si ce recueil les contenait toutes, et en particulier l’épître aux Romains.

Chapitre 14

14.1 Haec vobis scripsi per Crescentem, quem in praesenti commendavi vobis et nunc commendo. Conversatus est enim nobiscum inculpabiliter; credo quia et vobiscum similiter. Sororem autem eius habebitis commendatam, eum venerit ad vos. Incolumes estote in domino Iesu Christo in gratia eum omnibus vestris. Amen.

Je vous envoie cette lettre par Crescent, que je vous ai déjà recommandé en vue du présent voyage, et que je vous recommande encore aujourd’hui. Sa conduite chez nous a été irréprochable, et il en sera de même chez vous, j’en suis sûr. Je vous recommande aussi sa sœur : faites-lui bon accueil, quand elle viendra chez vous. Que notre Seigneur Jésus-Christ et sa grâce vous gardent sains et saufs, vous et tous les vôtres. Ainsi soit-il !

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