Avec Christ à l'école de la prière

21. LA CONDITION QUI COMPREND TOUTES LES AUTRES

Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé. (Jn 15.7)

Dans nos relations avec Dieu, la promesse et les conditions qui s’y rattachent sont inséparables. Si nous remplissons ces conditions, Dieu tiendra sa promesse. Ce qu’Il sera pour nous dépend de ce que nous voulons être pour lui.

« Approchez-vous de Dieu et Il s’approchera de vous ». (Jas 4.8)

Ainsi la promesse illimitée accordée à la prière: demandez ce que vous voudrez, dépend de cette condition simple, naturelle, mais positive : Si vous demeurez en moi. C’est Christ que le Père exauce toujours ; ÊTRE et DEMEURER EN LUI : c’est le moyen de faire accepter notre prière. Demeurer en lui entièrement et complètement, nous donne le droit de demander ce que nous voudrons, et la promesse se réalisera pour nous. Si nous comparons cette promesse avec l’expérience faite par tant de chrétiens, nous ne pouvons qu’être frappés de la terrible différence qui existe entre elles. Qui peut compter le nombre infini de prières qui s’élèvent et n’obtiennent aucune réponse ? Il n’y a qu’une manière d’expliquer ce fait.

Ou nous ne remplissons pas les conditions requises, ou Dieu ne tient pas sa promesse.

Les chrétiens sont peu disposés à admettre l’un ou l’autre ; dès lors ils ont imaginé un moyen pour sortir de ce dilemme. Ils ajoutent à la promesse une clause qui la modifie, mais que le Seigneur n’y a point mise : « Si telle est la volonté de Dieu ! » Par là, ils conservent l’intégrité de Dieu et la leur, du même coup. Oh ! s’ils voulaient seulement accepter la promesse et la tenir ferme telle qu’elle est, s’en remettant à Christ du soin de défendre la vérité !

Le Saint-Esprit leur ferait voir que cette promesse n’a été faite qu’à ceux qui demeurent réellement en Christ, dans le sens où Il l’entend lui-même. Le même Esprit, les amenant à confesser que, de leur côté, ils n’ont pas rempli la condition requise, ils comprendraient qu’il est dès lors tout naturel que leur prière n’ait pas été exaucée. Si le Saint-Esprit les éclaire, ils ne tarderont pas à être avertis de la faiblesse de leurs prières et en chercheront la raison. C’est alors qu’ils obtiendront la bénédiction de demeurer pleinement en Christ. « Si vous demeurez en moi ».

Lorsqu’un chrétien grandit dans la grâce, et la connaissance du Seigneur Jésus, il lui arrive souvent de voir les paroles de Dieu grandir en même temps et se révéler à lui d’une manière toute nouvelle et plus profonde. Il peut se reporter au jour où telle parole de Dieu s’est illuminée pour lui et se réjouir de la bénédiction qu’elle lui a apportée. Plus tard, dans des circonstances différentes, ayant acquis une plus grande expérience, il y découvre un sens qu’il n’y avait jamais vu auparavant. Plus tard, en avançant dans la vie chrétienne, il se peut que cette même parole qui lui paraît encore mystérieuse, soit éclairée du Saint-Esprit, qui lui en révèle le sens le plus caché et le plus profond. L’une de ces paroles dont le sens se découvre graduellement et qui nous amène, pas à pas, dans la plénitude de la vie divine est celle qui nous occupe: «Demeurez en moi». De même que la croissance du sarment attaché au cep est constante, de même notre union avec Christ doit grandir et durer pendant notre vie entière ; ce n’est qu’alors que la vie divine prendra une possession complète de nous.

Le chrétien faible encore en la foi peut cependant demeurer en Christ dans la mesure de lumière qui lui est accordée, mais plus il demeurera en Christ, dans le sens parfait du mot, tel que le Maître l’entend, plus il héritera des promesses qui s’y rattachent.

Dans la vie chrétienne, la première étape est la foi. Quand l’enfant de Dieu découvrira que le commandement est fait pour lui malgré sa faiblesse, il fera l’expérience qu’en dépit de nombreuses chutes et de beaucoup d’infidélités, son devoir le plus impérieux est d’y obéir, et il en retirera une bénédiction. Il ne verra plus que l’amour, la puissance et la fidélité du Sauveur, et il sentira un besoin croissant de foi.

Il ne se passera pas longtemps avant qu’il ne découvre qu’il lui faut encore autre chose. L’obéissance et la foi sont inséparables. La foi n’est pas autre chose qu’une obéissance passive qui regarde au Maître. L’obéissance n’est autre chose qu’une foi active qui fait la volonté de Dieu.

Il peut arriver que le chrétien pense davantage aux privilèges et aux bénédictions attachés à cette parole: Demeurer en Christ, qu’aux devoirs qui en découlent et aux fruits qu’elle doit porter. Il s’apercevra qu’il y a eu en lui beaucoup de volonté propre et d’amour de soi-même, plus même qu’il ne s’en est douté, et que la paix dont il avait joui dans la première ferveur de sa foi n’est plus son partage. C’est par l’obéissance pratique que la demeure en Christ pourra être réalisée. « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime. Si vous m’aimez, gardez mes commandements ». « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui ». (Jn 14.21) « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ». (Jn 15.10)

Au début de la vie chrétienne, le fidèle a cru plus par l’intelligence et par les vérités que cette intelligence avait saisies, que par le cœur. Plus tard, il lui semble qu’il lui manque encore quelque chose.

La volonté, le cœur du chrétien appartiennent au Seigneur. Il lui obéit et il l’aime. Mais alors pourquoi la nature charnelle a-t-elle encore tant de puissance ? Pourquoi les mouvements spontanés, les émotions subites de l’homme intérieur sont-ils si loin de ce qu’ils devraient être ?

La volonté sanctifiée ne peut ni approuver, ni tolérer cet état de choses, mais on dirait qu’il y a là une région qui semble n’être pas soumise au contrôle de notre volonté. Pourquoi même lorsqu’il n’y a pas beaucoup de péchés de commission à condamner, y a-t-il un si grand nombre de péchés d’omission ? Pourquoi si peu de sainteté, si peu d’amour, si peu de conformité dans notre vie à celle de Jésus ?

Pourquoi notre vie ne se confond-elle pas avec la sienne ? N’est-ce pas là ce que le Maître a voulu dire par cette parole : « Demeurez en moi ». Il faut qu’il y ait quelque chose dans notre vie en Christ et dans la vie de Christ en nous, dont nous n’ayons pas encore fait l’expérience.

Oui, en effet : La foi et l’obéissance sont le seul chemin qui mène à la bénédiction.

Avant de nous donner la parabole du cep et des sarments, Jésus nous a fait entendre très clairement quelle merveilleuse bénédiction sera le prix de notre foi et de notre obéissance.

Par trois fois, Il répète ces paroles : Si vous m’aimez et gardez mes commandements, en les faisant suivre chaque fois d’une promesse différente : l’Esprit qui viendra du Père, le Fils qui sera manifesté, enfin le Père et le Fils qui feront leur demeure dans le cœur obéissant.

Plus notre foi grandira dans l’obéissance et l’amour, plus notre vie intérieure s’épanouira et nous deviendrons capables de recevoir l’esprit de Christ glorifié. « En ce jour-là vous connaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et que je suis en vous » (Jn 14.20) de la même manière que Christ est en Dieu, et Dieu en Christ, unis dans une identité absolue de vie et de nature, de même serons-nous unis en Christ et Christ en nous dans une même vie.

C’est lorsque Jésus nous a parlé de la connaissance que nous avons acquise par le Saint-Esprit, de sa vie en Dieu, de notre vie en lui et de lui en nous, qu’Il a pu dire : « Demeurez en moi et moi en vous ». Acceptons cette vie unie à Christ.

C’est là la vraie vie ! Christ pouvant venir habiter en nous, de telle sorte que notre âme ayant renoncé à elle-même, a laissé la place à Celui qui n’aspire qu’à devenir l’essence même de notre vie. Pour cela, redevenons petit enfant, qui, ne se faisant aucun souci, trouve son bonheur à se confier et à obéir à celui qui a tout fait pour lui.

Pour ceux qui demeurent ainsi en Christ, la promesse : « Demandez ce que vous voudrez », aura son accomplissement certain. Il ne peut en être autrement. Christ est devenu leur Maître. Il règne en souverain sur leur vie, leur volonté, leur cœur. Non seulement ils n’ont plus de volonté propre, mais Christ y a substitué la sienne par son Esprit et prie en eux.

Chers frères en la foi, confessons que c’est parce que nous ne demeurons pas en Christ comme Il nous l’a commandé que l’Eglise est impuissante en présence de l’infidélité, de la mondanité et du paganisme au milieu desquels le Seigneur pourrait la rendre plus que victorieuse. Acceptons la condamnation que cette confession implique et croyons à sa fidélité pour accomplir sa promesse. Mais ne nous décourageons pas. La vie du sarment attaché au cep grandit toujours. Demeurer en Christ comme Il nous y invite est à notre portée, car sa volonté est de nous y aider. Soyons prêts à compter pour rien tout ce qui n’est pas lui, et à dire : « Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix... mais je cours pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j’ai été saisi par Jésus-Christ ». (Php 3.12)

Ainsi demeurant en lui, grandissant dans notre union avec lui, exerçons notre droit et notre volonté en nous conformant à la volonté de Dieu et réclamons ce qu’Il nous a promis. Laissons-nous enseigner par le Saint-Esprit qui, à mesure que nous avancerons, nous dévoilera mieux ce qu’est la volonté de Dieu, afin que nous en puissions réclamer, l’exécution par la prière. Et surtout ne nous contentons de rien moins que de faire l’expérience personnelle de ce que Jésus nous a promis quand Il a dit:

« Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé ». (Jn 15.7)

SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.

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