Avec Christ à l'école de la prière

24. LA VICTOIRE ASSURÉE

« Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai. »

« Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. » (Jn 14.13-14)

« Que le Père vous accorde ce que vous lui demanderez en mon nom. » (Jn 15.16)

« En vérité, en vérité, je vous dis que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Jusqu’à présent, vous n’avez rien demandé en mon nom, demandez et vous recevrez. En ce jour-là vous demanderez en mon nom. » (Jn 16.23-24,26)

Les disciples n’avaient encore rien demandé au nom de Jésus-Christ, et lui-même n’avait jamais parlé de cette possibilité. Nous trouvons dans ces paroles : assemblés en mon nom, (Mt 18.20) ce qui s’en rapproche le plus. Ici, dans ce discours d’adieu, Il répète ces mots : en mon nom, à la suite de trois promesses illimitées : Tout... quelque chose... ce que vous demanderez, (Jn 14.13-14) (Jn 15.16) pour enseigner à ses disciples et à nous en même temps, que ce n’est qu’en son nom seul que nous aurons la victoire. Mais cette victoire dépend de l’usage que nous ferons de ce nom. Qu’est-ce qu’un nom ?

Le nom est la personnification d’un individu, à tel point qu’il nous suffit de l’entendre prononcer pour que son image paraisse à nos yeux. Le nom éveille en nous immédiatement la personnalité qu’il évoque ; il nous rappelle ce que nous en connaissons et renouvelle l’impression que nous en avons reçue. Le nom d’un roi, par exemple, nous suggère aussitôt l’idée de sa puissance, de sa grandeur, de son royaume même, parce qu’il en est le type. De même, chacun des noms sous lesquels Dieu nous est révélé : l’Eternel, Jéhova, l’Admirable, le Tout-Puissant, le Prince de Paix, personnifie instantanément à nos yeux quelque attribut de Celui qui est invisible. Le nom de Christ nous dit tout ce qu’Il a fait pour nous et tout ce qu’Il fait en ce moment comme Intercesseur et Médiateur.

Qu’est-ce que faire quelque chose au nom d’un autre ?

C’est se présenter avec le pouvoir et l’autorité de cet autre, comme son représentant ou son envoyé. Et comment nous servir du nom d’un autre si nous n’avons pas avec lui une communauté de pensées ? Pourrions-nous consentir à ce que qui que ce soit se serve librement de notre nom, si nous ne sommes assurés que notre honneur et nos intérêts seront saufs et en bonnes mains.

Voilà ce que Jésus nous offre lorsqu’Il nous permet de nous servir de son nom avec l’assurance que quoi que nous demandions, cela nous sera donné.

On ne peut établir ici de comparaison entre la permission accordée à quelqu’un de se servir d’un certain nom, dans une occasion particulière, et celle que Jésus donne solennellement à tous ses disciples d’user librement de son nom, en tout temps et pour tout ce qu’ils ont à demander. Il ne l’aurait pas fait s’Il n’avait pas su qu’Il pouvait leur confier ses intérêts, et que son honneur était en sûreté entre leurs mains. L’usage autorisé du nom d’un autre est toujours le signe d’une grande intimité. En employant le nom d’un autre pour un but spécial, nous laissons le nôtre de côté comme n’ayant plus de valeur et comme si nous revêtons la personnalité de celui dont nous invoquons le nom.

Faire usage d’un nom est un droit qui peut nous avoir été accordé en vertu d’une union légale.

Un négociant, obligé de s’éloigner et de quitter ses affaires, donne à son fondé de pouvoir une attestation au moyen de laquelle celui-ci peut tirer des centaines de mille francs en son nom. Le fondé de pouvoir s’en servira non pour lui-même mais dans l’intérêt de la maison. C’est parce que son patron le connaît pour être dévoué à ses affaires qu’il peut lui remettre ainsi, en toute confiance, le libre usage de son nom.

Lorsque le Seigneur Jésus-Christ est monté au ciel, Il a laissé son œuvre, le gouvernement de son royaume ici-bas, entre les mains de ses serviteurs. Il ne pouvait faire autrement que de les autoriser à se servir de son nom, pour obtenir du Père le secours dont ils auraient besoin pour la bonne réussite de ses affaires. Ses disciples ont donc le pouvoir de se servir du nom de Jésus dans la mesure où ils se consacrent aux intérêts et à l’œuvre du Maître. L’usage d’un nom suppose toujours l’abandon de nos intérêts propres pour prendre en main ceux de la personne que nous représentons.

Faire usage d’un nom est un droit qui peut encore nous avoir été accordé en vertu d’une union pour la vie.

Dans le cas du négociant et de son fondé de pouvoir, l’union est temporaire. Mais nous savons comment l’union de la vie comporte l’unité du nom.

Un enfant porte le nom de son père parce qu’il en a reçu la vie. Et souvent le fils d’un père honorable a été respecté par le seul fait du nom qu’il portait. Mais si l’on arrive à découvrir qu’il n’a que le nom, sans avoir le caractère et les qualités de son père, ce nom même perdra de sa valeur. Tout doit être en harmonie, le nom, la vie et le caractère. Si tel est le cas, l’enfant aura un, double titre à l’affection et à l’estime des amis de son père.

Il en est de même pour Jésus et le chrétien. Nous devons être un avec lui. Nous avons une même vie avec lui, un même esprit, et, par là, nous avons le droit de nous approcher de Dieu en son nom.

Ce qui peut en autoriser l’usage est encore l’union de l’amour.

Si une jeune fille pauvre, dont la vie a été toute de privations, s’unit à un homme riche, elle renonce à son nom pour prendre celui de son mari, elle a le droit de s’en servir. Elle peut faire des emplettes, et, grâce au nom qu’elle porte, on ne refusera pas de les lui livrer. Pourquoi ? Parce que l’époux, l’ayant choisie pour sa compagne, lui a donné le droit de considérer sa richesse à lui comme devenant la sienne à elle, car ils ne font plus qu’un.

L’époux céleste ne pouvait faire moins, nous ayant aimés, nous ayant unis à lui. Dès lors, Il donne à ceux qui portent son nom le droit de tout demander en ce nom-là.

Les exemples que nous venons de citer nous montrent que la manière habituelle d’envisager cette question est défectueuse. Trop souvent nous terminons nos prières par le nom de Jésus, comme une simple formule, ou en coupables qui s’en font une caution qui doit répondre pour eux.

Jésus est vivant, Il est auprès du Père, ne l’oublions pas. Si même c’est à lui que nous adressons nos supplications, il faut le faire en son nom. N’est-ce pas déclarer par là que nous sommes avec lui en communion de sentiments, d’intérêts et d’amour ? S’il en est ainsi, notre foi grandira dans l’assurance que rien de ce que nous demandons en son nom ne nous sera refusé, et nous verrons quelle puissance merveilleuse nous aurons dans nos prières auprès du Père. De l’influence de Christ dans notre vie dépend son influence dans nos prières. Bien des paroles dans l’Ecriture rendent clairement ce que nous venons de dire :

« Faites tout au nom du Seigneur Jésus ». (Col 3.17)

Ce verset est la contre-partie de cet autre :

« Demandez tout en mon nom ». Faire et demander au nom de Jésus sont inséparables.

« Nous marcherons, nous, au nom de l’Eternel, notre Dieu à toujours et à perpétuité ». (Mic 4.5)

Nous voyons que le nom du Seigneur doit exercer une influence dirigeante sur notre vie tout entière, et surtout dans la prière. Ce n’est pas à nos paroles seulement, mais à nos actes que Dieu regarde pour jugez ce que le trône de son Fils est réellement pour nous. Quand l’Ecriture parle de : « Ces hommes qui ont exposé leur vie pour le nom de notre Seigneur Jésus-Christ », (Ac 15.26) ou de celui qui est : « Tout prêt, non seulement à être enchaîné, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus », (Ac 21.13) nous voyons ce que ce nom doit être pour nous. S’Il est tout pour nous, nous obtiendrons tout par lui. Si j’abandonne tout à Dieu, Il me fera part de tout ce qu’Il possède. « Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai ». (Jn 14.13)

Jésus noua fait cette promesse libéralement : les chrétiens l’ont amoindrie, limitée, ils la trouvaient trop large. Qui oserait se fier à un homme sans condition ? Mais dans ce cas-ci, il ne s’agit pas d’un homme, et ces mots: en mon nom, portent en eux leur propre garantie. C’est une puissance spirituelle que nous pouvons revendiquer devant les hommes et devant Dieu.

Oh ! demandons à Dieu le secours de son Saint-Esprit, pour que nous comprenions la signification de ce nom et l’usage que nous en devons faire. C’est par l’Esprit seul que « le nom qui est au-dessus de tout nom », (Php 2.9) prendra la place prépondérante dans nos affections et dans notre vie. Disciples de Jésus ! Que les leçons d’aujourd’hui pénètrent profondément dans notre cœur. Les cieux nous sont ouverts, les trésors du monde invisible sont mis à notre disposition, sachons en user au profit de ceux qui nous entourent. Apprenons à prier au nom de Jésus. Que chacun de nous exerce son sacerdoce royal et se prévale du droit dont il dispose dans le champ d’activité que le Seigneur lui a donné.

Que les chrétiens se réveillent, qu’ils écoutent ce message ! Notre prière obtiendra ce qui, sans elle, n’aurait jamais été fait. Servons-nous sans réserve du nom de Jésus, et soyons ainsi en bénédiction pour ceux qui nous entourent.

« Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai ». (Jn 14.13)

SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.

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