Avec Christ à l'école de la prière

29. L’ASSURANCE DANS LA PRIÈRE

« Nous avons auprès de lui cette assurance que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, Il nous écoute. Et si nous savons qu’Il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous le, savons parce que nous obtenons ce que nous lui avons demandé. » (1Jn 5.14-15)

Pour beaucoup dé chrétiens, un des grands, obstacles à la prière de la foi est celui-ci : Ils ne savent pas si ce qu’ils demandent est selon la volonté de Dieu. Tant qu’ils conservent un doute à cet égard, ils ne peuvent prier avec l’assurance qu’ils seront exaucés. Aussi, qu’arrive-t-il ? Une fois la prière prononcée, si la réponse tarde, ils pensent qu’il vaut mieux laisser Dieu agir selon son bon plaisir.

De la façon dont ils interprètent ces paroles de Jean : Si nous demandons quelque chose selon sa volonté, Il nous écoute, toute certitude d’exaucement est impossible, parce qu’ils ne peuvent arriver à se rendre compte de la volonté de Dieu. Ils considèrent la volonté de Dieu comme son conseil secret et se demandent comment l’homme mortel peut sonder les desseins du Dieu omniscient.

Ce point de vue est opposé au but que Jean s’est proposé en écrivant les paroles de notre texte. Il veut nous réveiller, ranimer en nous la confiance, l’assurance et la foi en une prière efficace. Il a dit : Nous avons auprès de lui cette assurance, afin que nous puissions dire à notre tour : « Père, tu sais et je sais que ce que je demande est selon ta volonté, par conséquent je sais que tu m’écoutes ».

C’est pour cela que Jean ajoute immédiatement le verset 15 « Si nous savons qu’Il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous le savons », par la foi, « parce que nous obtenons », au moment même où nous prions, « ce que nous lui avons demandé ».

Jean ne met pas en doute qu’avant de commencer à prier, nous ne nous soyons demandé : Notre prière est-elle selon la volonté de Dieu ? Elle peut l’être et cependant ne pas obtenir une réponse immédiate, si Dieu veut mettre à l’épreuve notre persistance et notre foi. C’est pour nous mettre sur cette voie qu’il nous dit : « Nous avons auprès de lui cette assurance que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute ».

Il est évident que si nous ne pouvons pas nous rendre le témoignage que notre prière est selon la volonté de Dieu, nous ne recevrons aucun secours des paroles suivantes : « Nous le savons, parce que nous obtenons ce que nous lui avons demandé ». Là se trouve précisément la difficulté.

Plus d’un chrétien se dit : « Je ne sais pas si ce que je désire est selon la volonté de Dieu et selon le dessein de sa sagesse infinie. Il m’est impossible de savoir s’il n’a pas en réserve pour moi quelque chose de meilleur que ce que je désire, et s’Il n’a pas d’excellentes raisons pour me refuser ce que je demande ». Chacun a pu se rendre compte dans la vie qu’avec de pareilles pensées, la prière de la foi dont Jésus a dit : « Si quelqu’un ne doute point en son cœur mais croit que ce qu’il dit arrivera, il le verra s’accomplir », (Mr 11.23) devient une impossibilité.

La prière sera celle de la soumission, de la confiance en la sagesse de Dieu, mais ne sera jamais la prière de la foi. La grande erreur que commettent souvent les enfants de Dieu, c’est de croire qu’il n’est pas possible de connaître la volonté de leur Père. Si, au contraire, ils croient à cette possibilité, ils ne prennent ni le temps ni la peine de chercher quelle est cette volonté. Ce qu’ils désirent, c’est de voir clairement le, chemin par lequel le Père vent les conduire.

C’est par la Parole de Dieu, par la lumière du Saint-Esprit accepté comme guide, que nous reconnaîtrons si nos requêtes sont selon la volonté de Dieu.

PAR LA PAROLE. Il y a comme une volonté secrète de Dieu, avec laquelle nous craignons souvent que notre prière ne soit en désaccord. Ce n’est pas à cette volonté-là que nos prières ont affaire, mais à celle qui nous est clairement révélée dans l’Ecriture.

Nos idées sur ce que cette volonté mystérieuse peut avoir décrété sont le plus souvent tout à fait erronées et rendent tout exaucement impossible. La foi enfantine accepte simplement l’assurance du Père, que sa volonté est d’exaucer les prières et d’accorder à la foi ce qu’elle demande. Le Père a révélé dans sa Parole, par des promesses générales, ce qu’est sa volonté envers son peuple. L’enfant a le droit de s’emparer de cette promesse et de l’appliquer à toutes les circonstances particulières de sa vie, auxquelles elle se rapporte.

Tout ce qu’il demande, d’accord avec cette volonté révélée, recevra certainement son exaucement. À mesure que la foi s’enhardit et s’affermit assez pour réclamer l’accomplissement d’une promesse générale qu’elle ne craint pas d’appliquer à un cas particulier, elle recevra l’assurance que sa prière est entendue.

Pourquoi ?

Parce qu’elle est selon la volonté de Dieu.

Prenons ces paroles de Jean comme une illustration de notre pensée : « Si quelqu’un voit son frère commettre un péché qui ne mène point à la mort, qu’il prie, et Dieu donnera la vie à ce frère ». (1Jn 5.16)

Voilà la promesse générale, le fidèle qui s’appuie sur elle prie selon la volonté de Dieu, et Jean lui donne l’assurance qu’il reçoit la grâce qu’il réclame.

Mais cette manière de comprendre la volonté de Dieu est toute spirituelle et ne peut être discernée que spirituellement. Ce n’est pas par un raisonnement logique que nous pourrons y arriver : « Dieu l’a dit, donc je l’obtiendrai ». Tous les chrétiens n’ont pas reçu la même vocation ni le même don. La promesse prise dans son sens général est la même pour tous, mais Dieu a une volonté différente et spéciale à l’égard de chaque individu suivant le but qu’Il se propose d’atteindre.

La sagesse des enfants de Dieu cherchera à connaître cette volonté spéciale du Père en ce qui les concerne personnellement, selon la mesure de grâce qui leur a été donnée.

Cette sagesse les mettra en état de demander et de recevoir ce que Dieu a mis en réserve pour eux. C’est pour nous la communiquer que le Saint-Esprit habite en nous. Et c’est pour que nous fassions l’application à nos besoins personnels et particuliers des promesses générales du Père que l’Esprit de Dieu nous est donné pour nous conduire.

C’est cette union entre l’enseignement de la Parole et celui de l’Esprit que beaucoup de chrétiens n’arrivent pas à comprendre. De là vient la double difficulté de bien se rendre compte de ce qu’est la volonté de Dieu à leur égard. Quelques-uns la cherchent dans un sentiment intérieur ou une conviction innée et voudraient être conduits par l’Esprit, mais sans la Parole. D’autres la cherchent dans la Parole seulement, sans y ajouter le Saint-Esprit comme un guide plein d’amour. Ces deux facteurs ne peuvent, ni ne doivent être séparés. C’est par leur moyen que nous parviendrons à., connaître la volonté de Dieu et à savoir prier selon cette volonté.

C’est dans notre cœur que la Parole et l’Esprit doivent se rencontrer et c’est par leur cohabitation en nous que nous serons pleinement enseignés. Il faut que la Parole de Dieu demeure en nous, de telle sorte que notre œuvre et notre vie soient, jour après jour, sous son influence. L’enseignement du Saint-Esprit ne peut venir du dehors, il vient de l’intérieur. Celui-là seul qui s’est abandonné à la direction de la Parole et de l’Esprit dans tous les détails de sa vie, saura discerner dans certains cas spéciaux ce que la volonté de Dieu l’autorise à demander, en toute hardiesse, avec l’assurance d’être exaucé.

Ah ! si les chrétiens pouvaient savoir le mal qu’ils se font lorsqu’ils se figurent que leur prière n’est pas selon la volonté de Dieu ! C’est comme s’ils consentaient à se passer de toute réponse et de tout exaucement. La Parole de Dieu nous dit que la raison pour laquelle tant de nos prières ne sont pas exaucées, c’est que nous ne prions pas bien. « Vous demandez et vous ne recevez rien, parce que vous demandez mal ». (Jas 4.3)

En ne nous répondant pas, notre Père veut nous faire entendre que nos prières ne sont pas ce qu’elles doivent être, qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Il veut nous amener, d’abord, à découvrir ce que c’est, à le confesser, puis à posséder la vraie foi et à prier avec efficace. Dieu ne peut atteindre ce but qu’en nous forçant à voir que c’est nous qui sommes à blâmer si l’exaucement se fait attendre. Il se peut que ce soit l’objet de notre prière, ou notre foi, ou notre vie, qui ne sont pas conformes à ce qu’elles doivent être. Mais cet enseignement de Dieu reste infructueux aussi longtemps que nous nous contentons de dire : « C’est parce que notre prière n’est pas en harmonie avec les vues et la volonté de Dieu, qu’Il ne nous exauce pas ».

N’accusons plus du rejet de nos prières une volonté secrète de Dieu ; sachons reconnaître que la faute n’en est qu’à nous. Que la citation de Jacques soit comme la lampe du Seigneur, qui visite et illumine nos cœurs et nos vies, pour nous prouver que nous sommes réellement de ceux auxquels Christ a fait la promesse d’une réponse certaine.

Oui, nous pouvons savoir avec quelque certitude si notre prière est selon la volonté de Dieu. Mais, pour cela, ouvrons nos cœurs, laissons la Parole du Père habiter en nous. Abandonnons-nous sans réserve à l’enseignement de l’Esprit ; demeurons en Christ, vivons en la présence du Père, et nous comprendrons alors que la volonté de Dieu est de nous accorder tout ce que son amour et sa Toute-Puissance ont en réserve pour nous.

SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.

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