Christ notre vie

II. NOUS POUVONS AIMER CONSTAMMENT

« Le fruit de l’Esprit, c’est l’amour. » {Ga 5.22}

Vous croyez tous qu’un des grands obstacles à la bénédiction c’est le manque d’amour. Quand le corps est divisé, il ne peut pas y avoir de force.

En Hollande, au temps des grandes guerres religieuses, quand ce pays résista si noblement à l’Espagne, une de ses devises était : « L’unité fait la force. » Et vous savez que c’est seulement quand le peuple de Dieu forme un seul corps, qu’il est un devant Dieu dans les liens de l’amour, dans une profonde affection les uns envers les autres, un devant le monde dans un amour que le monde peut voir.—c’est alors seulement qu’il pourra saisir la bénédiction qu’il a demandée à Dieu.

Rappelez-vous que si un vase, au lieu d’être entier, est en morceaux, il ne peut être rempli. Vous pouvez mettre un peu d’eau dans un tesson qui est un débris de vase, mais si vous voulez que celui-ci soit plein, il faut qu’il soit entier. C’est littéralement vrai de l’Eglise de Jésus-Christ, et s’il y a une chose pour laquelle nous devions encore prier, c’est bien celle-ci : « Seigneur, fonds-nous ensemble en un seul corps, par la puissance du Saint-Esprit ; que le Saint-Esprit qui, le jour de la Pentecôte, les fit tous un cœur et une âme, fasse en nous Son travail béni. » Gloire à Dieu ! Nous pouvons nous aimer les uns les autres d’un amour divin, car « le fruit de l’Esprit, c’est l’amour ». Adonnez-vous à l’amour, et le Saint-Esprit viendra ; recevez l’Esprit, et Il vous enseignera à aimer davantage. Et pourquoi le fruit de l’Esprit est-il l’amour ? Parce que Dieu est amour. Et qu’est-ce que cela signifie? C’est dans la nature même de Dieu de prendre plaisir à se communiquer. Il n’a pas d’égoïsme. Dieu ne garde rien pour Lui-même. La Nature même de Dieu est de donner toujours. Vous voyez cela dans le soleil, la lune et les étoiles, vous le voyez aussi dans chaque oiseau de l’air, dans chaque poisson de la mer. Dieu communique la vie à Ses créatures. Et les anges autour de Son trône, les séraphins et les chérubins qui sont des flammes de feu, d’où tirent-ils leur gloire ? C’est parce que Dieu est amour qu’il les fait participer à Sa lumière éclatante et à Ses bénédictions. Et nous, qui sommes Ses enfants rachetés, Dieu prend plaisir à répandre en nous Son amour. Pourquoi cela ? Parce que, comme je vous l’ai dit, Dieu ne garde rien pour Lui-même. De toute éternité, Dieu avait un Fils unique, et le Père lui-même a donné toutes choses, et rien de ce que Dieu avait n’a été retenu. « Dieu est amour. »

Un des Pères de l’Eglise a dit que la Trinité était une révélation de l’amour divin—le Père qui est amour, une source d’amour, le Fils bien-aimé, un réservoir d’amour en qui l’amour a été répandu, et le Saint-Esprit, l’amour vivant qui les unit et déborde ensuite sur le monde. L’Esprit de la Pentecôte, l’Esprit du Père et du Fils, est Amour. Et quand le Saint-Esprit descend en nous, et en d’autres hommes, sera-t-il moins un Esprit d’amour qu’il l’est en Dieu ? Cela ne peut pas être; Il ne peut pas changer Sa nature. L’Esprit de Dieu est Amour, et « le fruit de l’Esprit, c’est l’amour ». Pourquoi cela ? C’était le grand besoin de l’humanité, ce que la rédemption de Christ est venue accomplir : restaurer l’amour dans ce monde. Quand l’homme a péché, pourquoi donc a-t-il péché ? L’égoïsme a triomphé, il s’est recherché lui-même au lieu de rechercher Dieu. Et notez bien ! à l’instant Adam commença à accuser la femme de l’avoir fait tomber. L’amour pour Dieu était parti, l’amour pour les hommes était perdu. Considérez: encore: des deux premiers-nés d’Adam, l’un devint le meurtrier de son frère. Est-ce que cela ne nous enseigne pas que le péché avait dérobé l’amour au monde ? L’histoire du monde est celle de l’amour perdu. Le Seigneur Jésus est venu du ciel comme le Fils du Dieu d’amour. « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique. » Le Fils de Dieu est venu nous montrer ce qu’est l’amour. Il vécut une vie d’amour sur la terre en compagnie de Ses disciples, plein de compassion pour les misérables, aimant même Ses ennemis; et c’est par amour qu’il mourut. Et quand il monta au ciel, qui envoya-t-Il sur la terre ? L’Esprit d’amour, pour apporter l’amour de Dieu dans le cœur des hommes, pour bannir du cœur des hommes l’égoïsme, l’envie et l’orgueil. « Le fruit de l’Esprit, c’est l’amour. »

Et quelle fut la préparation pour la promesse du don du Saint-Esprit ? Vous savez tous que cette promesse se trouve dans Jean 14. Mais rappelez-vous ce qui précède, au chapitre 13 : avant de promettre le Saint-Esprit, Christ donna un nouveau commandement au sujet duquel Il dit des choses merveilleuses. Ce commandement, c’était : « Aimez-vous les uns les autres. » Et Jésus ajoute : « Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. A ceci, tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » {Jn 13.34,35} L’amour du, Christ mourant devait être l’unique loi de leur conduite et de leurs rapports les uns avec les autres. Quel message pour ces pécheurs, pour ces hommes remplis d’orgueil et d’égoïsme ! « Aimez-vous les uns les autres, leur dit Jésus, comme je vous ai aimés. » Par la grâce de Dieu, ils le firent. Quand la Pentecôte vint, ils étaient un cœur et une âme. C’est Jésus-Christ qui fit cette œuvre en eux.

« A ceci, tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres», dit Jésus. Vous savez tous ce que c’est que de porter un insigne. Beaucoup de chrétiens portent l’insigne de la Croix Bleue, et tout le monde sait ce que cela veut dire {1}.

Et Christ dit à ses disciples, en fait : « Je vous donne un insigne, et cet insigne est l’Amour ; ce sera votre signe distinctif. L’amour est la seule chose, dans le ciel et sur la terre, par laquelle les hommes peuvent me connaître. » Oh ! ne commençons-nous pas à craindre que l’amour ait quitté la terre ? Si nous demandions au monde : « Nous avez-vous vu porter l’insigne de l’amour ? », le monde répondrait : « Non : ce que nous avons entendu dire de l’Eglise de Christ, c’est que partout il y a des querelles et des divisions. » Demandons à Dieu, d’un seul cœur que nous puissions porter l’insigne de Jésus—l’Amour. Dieu, a la puissance de nous le donner.

« Le fruit de l’Esprit, c’est l’amour. » Pourquoi ? Parce que l’amour seul peut chasser et vaincre notre égoïsme. Le moi est la grande malédiction, soit dans nos relations avec: Dieu ou avec notre prochain, soit dans nos relations avec nos frères en Christ ; nous pensons à nous-même et nous cherchons notre propre avantage. Le moi est notre plus grande malédiction. Mais, béni soit Dieu, Christ est venu nous délivrer du moi. Nous parlons quelquefois de délivrance du moi, et béni soit Dieu pour chaque mot qui est dit à ce sujet et qui peut nous aider. Mais je crains que quelques personnes pensent qu’être délivré du moi signifie ceci : « Maintenant, je ne serai plus troublé par le moi dans mon service pour Dieu », et elles oublient qu’être délivré du moi signifie être un vase débordant d’amour pour tous tout le long du jour.

Voilà la raison pour laquelle beaucoup de personnes qui prient pour recevoir la puissance du Saint-Esprit en reçoivent un peu, mais, si peu, parce qu’elles ont prié dans le but d’obtenir la puissance dans leur travail pour Dieu, ou la puissance dans les bénédictions, mais elles n’ont pas prié pour avoir la puissance d’une complète délivrance du moi. Mais la délivrance existe : « Le fruit de l’Esprit, c’est l’amour. » Je vous apporte la promesse glorieuse du Christ. Il a la puissance de remplir vos cœurs d’amour.

Beaucoup de chrétiens s’essaient, de toutes leurs forces parfois, à aimer. Nous essayons de nous forcer à aimer, et je ne dis pas que ce soit mal : c’est mieux que rien. Mais le résultat de ces efforts est toujours très triste. Nous devons confesser que nous échouons complètement. Et quelle en est la raison ? Simplement ceci : « Parce que je n’ai jamais appris à croire et à accepter cette vérité : que le Saint-Esprit peut verser dans mon cœur l’amour même de Dieu. » Combien souvent ce merveilleux verset : « L’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné », {Ro 5.5} a été limité ! On l’a souvent interprété ainsi : il s’agit de l’amour de Dieu pour moi. Oh ! quelle limitation ! C’est seulement le commencement. L’amour de Dieu signifie toujours l’amour de Dieu dans; sa plénitude, comme une puissance habitant en nous, un amour auquel mon cœur réponde en l’aimant à mon tour, et qui déborde en amour pour mon prochain. L’amour de Dieu pour moi, mon amour pour Lui, et mon amour pour mon prochain. Les trois; ne font qu’un, vous ne, pouvez pas les séparer. Oh ! croyez, je vous en prie, que l’amour de Dieu peut être répandu dans votre cœur et dans le mien de telle sorte que nous puissions aimer constamment !

Ah ! dites-vous, combien j’ai peu compris cela ! Pourquoi un agneau est-il toujours doux ? Parce que c’est sa nature. Est-ce que l’agneau, se donne du mal pour être doux ? Non. Et pourquoi ? Parce qu’il est naturellement doux et gentil. Doit-il apprendre à être doux ? Non. Pourquoi donc cela lui est-il si facile ? Parce que c’est sa nature. Et un loup, pourquoi un loup n’a-t-il aucune peine à être cruel et à enfoncer ses crocs dans la chair du pauvre agneau ou du mouton ? Parce que c’est sa nature. Il n’a pas besoin de rassembler tout son courage; la nature du loup est là.

Comment puis-je apprendre à aimer ? Je ne le puis jusqu’à ce que le Saint-Esprit remplisse mon cœur de l’amour de Dieu, et que je commence à soupirer après cet amour, d’une manière bien différente de celle avec laquelle je l’ai égoïstement recherché auparavant : comme un réconfort, une joie, un bonheur et un plaisir pour moi-même ; jusqu’à ce que je commence à apprendre que « Dieu est amour », et à réclamer cet amour et à le recevoir comme une puissance me poussant à me sacrifier moi-même ; jusqu’à ce que je commence à voir que la gloire, la bénédiction, est d’être semblable à Dieu et à Christ en donnant pour les autres tout ce qu’il y a en moi. Que, Dieu nous enseigne cela ! Oh ! quelle merveilleuse bénédiction que l’amour dont le Saint-Esprit peut faire déborder nos cœurs ! « Le fruit de l’Esprit, c’est l’amour. »

Une fois de plus je demande : Pourquoi doit-il en être ainsi ? Et voici la réponse : Sans cela nous ne pouvons vivre journellement une vie d’amour. Combien souvent quand nous parlons de consécration nous avons à parler du caractère; on m’a dit quelquefois : « Vous parlez trop du caractère. » Je ne crois pas que nous puissions donner trop d’importance à cette question. Considérez une pendule. Vous savez à quoi servent les aiguilles. Les aiguilles me montrent ce qu’il y a à l’intérieur de la pendule: si je vois que les aiguilles sont immobiles, je sais que la pendule est arrêtée, que ses rouages ne fonctionnent plus ; si les aiguilles donnent une fausse indication, si la pendule avance ou retarde, je sais qu’il y a à l’intérieur de la pendule quelque chose qui ne va pas. De la même manière, le caractère montre ce qui se passe à l’intérieur. Le caractère est la preuve que l’amour de Dieu remplit le cœur, ou non. Il y a des chrétiens qui trouvent que c’est plus facile d’être heureux et saint à l’église ou dans une réunion de prières, ou dans le travail pour le Seigneur fait avec zèle et ardeur, que dans la vie quotidienne, dans leurs rapports journaliers avec leur femme, leurs enfants et leurs domestiques ; qu’il est plus facile d’être saint et heureux en dehors de son foyer qu’à la maison. Où est l’amour de Dieu ? Il est en Christ. Dieu a préparé pour nous une rédemption merveilleuse en Christ, et Il veut faire de nous des créatures surnaturelles. Avons-nous appris à le vouloir aussi de tout notre être, à le demander et à l’entendre ?

Et puis, il y a la langue. Nous parlons quelquefois de la langue quand nous parlons d’une vie meilleure et du repos de la foi, mais pensez un instant à la liberté que beaucoup de chrétiens donnent à leur langue. Ils disent : « J’ai le droit de penser ce que je veux. » Et quand ils parlent les uns des autres, de leurs voisins, ou de leurs frères en Christ, combien souvent ils font des remarques blessantes ! Dieu me garde de prononcer des paroles méchantes, qu’il ferme ma bouche si je ne puis parler avec affection.

Mais ce que je dis est un fait. Combien souvent on trouve parmi les chrétiens qui travaillent ensemble dans la même œuvre des critiques acerbes, des jugements précipités, des paroles dépourvues de bienveillance, un mépris secret, une secrète condamnation des autres. Comme l’amour d’une mère couvre ses enfants et se complaît en eux, comme elle a une tendre compassion pour leurs faiblesses ou leurs manquements, ainsi devrait-il y avoir dans le cœur de chaque chrétien un amour maternel pour chacun de ses, frères et sœurs en Christ. Avez-vous désiré cela ? L’avez-vous recherché ? Avez-vous jamais plaidé, auprès de Dieu pour l’obtenir ? Jésus-Christ a dit : « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. » Et il n’a pas mis cela parmi les autres commandements, mais Il a dit : « Ceci est un commandement nouveau, le commandement unique : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. »

Et quelle est la raison pour laquelle le Saint-Esprit de Dieu ne peut pas venir avec puissance ? Rappelez-vous la comparaison, dont je me suis servi en parlant du vase : Je peux mettre un peu d’eau dans un tesson, un débris du vase ; mais pour qu’un vase puisse être rempli, il faut qu’il soit entier. Et les enfants de Dieu lorsqu’ils s’assemblent, à quelque Eglise; société ou mission qu’ils appartiennent, doivent s’aimer les uns les autres intensément, sinon l’Esprit de Dieu; ne peut pas faire Son œuvre. Nous parlons de contrister l’Esprit de Dieu par la mondanité, le ritualisme, le formalisme, l’erreur ou l’indifférence, mais je vous le dis, la chose qui attriste le plus le Saint-Esprit est le manque d’amour. Que chacun se sonde et demande à Dieu qu’il le sonde.

Pourquoi nous est-il enseigné que « le fruit de l’Esprit, c’est l’amour » ? Parce que l’Esprit de Dieu est venu pour faire de notre vie de tous les jours une manifestation de Sa puissance divine, et une révélation de ce que Dieu peut faire pour Ses enfants. Pensez à l’Eglise en général. Que de divisions! Pensez aux différentes formes de cultes. Prenez la question de la sanctification, ou la question du sang qui purifie, ou la question du baptême du Saint-Esprit—que de différences sont causées par ces questions parmi de chers enfants de Dieu ! Qu’il puisse y avoir des différences d’opinion ne me trouble pas. Nous n’avons pas tous le même tempérament, ni la, même tournure d’esprit, ni la même façon d’envisager les choses. Mais combien souvent la haine, l’amertume, le mépris, les séparations, l’animosité, sont causés par les plus saintes vérités de la Parole de Dieu. Il en était de même à, l’époque de la Réforme entre Luthériens et Calvinistes. Quelle amertume il y avait alors au sujet de la question de la Sainte Cène—alors que la Sainte-Cène nous a été donnée pour être un lien entre les croyants ! Et ainsi, au cours des siècles, les vérités divines ; les plus précieuses sont devenues des montagnes qui nous ont séparés. Si nous désirons aujourd’hui prier avec puissance, si nous voulons attendre la descente du Saint-Esprit, si nous voulons réellement que Dieu nous envoie le Saint-Esprit comme un flot, il faut qu’aujourd’hui nous traitions alliance avec Lui, que nous Lui promettions de nous aimer les uns les autres d’un amour surnaturel. Etes-vous prêts à le faire ? L’amour véritable est seul assez grand pour englober tous les enfants, dé Dieu, les moins aimables et les moins aimants, les indignes, les insupportables, ceux qui sont éprouvants. Si notre vœu de consécration complète à Dieu est véritable, il signifie que je me livre complètement à l’amour divin pour qu’il me remplisse, pour être un serviteur de l’amour, pour aimer chacun des enfants de Dieu qui m’entourent. Le fruit de l’Esprit, c’est l’amour.

Oh ! Dieu a fait quelque chose de merveilleux quand Il a donné Christ, le Saint-Esprit qui descend du cœur du Père et Son amour éternel. Et nous dégradons le Saint-Esprit quand nous le considérons seulement comme une puissance qui doit nous aider dans notre travail. Que Dieu nous pardonne ! Oh ! que le Saint-Esprit puisse être mis en honneur comme une puissance qui nous remplit de la vie même et de la nature de Dieu et de Christ ! « Le fruit de l’Esprit, c’est l’amour. »

L’amour est la seule puissance par laquelle les chrétiens peuvent vraiment travailler pour le Seigneur. Oui, c’est cela qu’il nous faut. Nous avons besoin non seulement d’un amour qui nous unisse les uns aux autres, mais nous avons besoin de l’amour divin pour accomplir notre travail parmi les perdus qui nous entourent. Est-ce: que souvent nous n’entreprenons pas beaucoup de travail comme les hommes entreprennent une œuvre philanthropique, par une disposition naturelle de compassion envers notre prochain ? Est-ce que nous n’entreprenons pas souvent un travail pour Christ parce que notre pasteur ou un ami chrétien nous y a appelés, et ne faisons-nous pas souvent l’œuvre de Dieu avec un certain zèle, mais sans avoir reçu un baptême d’amour ?

On demande souvent : « Qu’est-ce que le baptême de feu ? » J’ai répondu plus d’une fois : « Je ne connais aucun feu comme le feu de Dieu, le feu de l’amour éternel qui a consumé le sacrifice au Calvaire. » Ce dont l’Eglise a besoin, c’est du baptême d’amour, et pour le recevoir il faut qu’à l’instant nous nous mettions la face contre terre devant Dieu et que nous plaidions : « Seigneur, que l’amour descende du ciel dans mon cœur. J’abandonne ma vie pour prier et vivre comme quelqu’un qui s’est livré afin que l’amour éternel habite en lui et le remplisse. » Certes, si l’amour de Dieu était dans nos cœurs, quelle différence cela ferait ! Il y a des centaines de personnes qui disent : « Je travaille pour Christ, et je sens que je pourrais travailler bien davantage, mais je ne suis pas doué pour ce travail ; je ne sais ni où, ni comment commencer ; je ne sais pas ce que je puis faire. » Mon frère, ma, sœur, demandez à Dieu de vous baptiser de l’Esprit d’amour, et alors l’amour trouvera, son chemin. L’amour est un feu qui consume toutes les difficultés. Vous pouvez être un timide, un hésitant, qui ne peut pas bien parler, mais, l’amour peut consumer tous les obstacles. Seigneur, remplis-nous d’amour ! Nous en avons besoin pour faire le travail, que Tu nous confies.

Vous avez certainement lu bien des récits touchants au sujet de l’amour chrétien, et, vous avez dit : « C’est magnifique ! » J’ai entendu un récit de ce genre il y a quelque temps. On avait demandé à Mme Butler {2} de venir parler dans un Refuge où se trouvaient un grand nombre de pauvres femmes. En arrivant, elle s’approcha de la fenêtre avec la directrice, et elle aperçut au dehors une malheureuse femme qui était assise dans un coin. Elle demanda à la directrice qui était cette femme. La directrice répondit : « Je l’ai eue dans la maison trente ou quarante fois, et toujours elle s’est sauvée. On ne peut rien faire d’elle, elle est trop bas tombée et son cœur est trop dur. » Mais Mme Butler dit : « Il faut qu’elle entre. » La directrice lui dit alors : « Nous vous attendons, l’auditoire est rassemblé, et vous n’avez qu’une heure pour donner votre message. » Mais Mme Butler répondit : « Non, ceci est beaucoup plus important. » Et elle sortit et alla vers la femme et lui dit : « Ma sœur, qu’avez-vous ?—Je ne suis, pas votre, sœur », riposta la femme. Alors, Mme Butler posa sa main sur elle, et dit : « Oui, je suis votre sœur, et je vous aime » ; et elle continua à parler jusqu’à ce que le cœur de la pauvre femme fût touché. La conversation dura quelque temps, et l’auditoire attendit patiemment. A la fin, Mme Butler amena la femme dans, la salle. La malheureuse femme, dégradée, déchue, se tenait là, remplie de honte. Elle refusa de prendre une chaise, et s’assit sur un tabouret à côté du siège de Mme Butler, et Mme Butler passa son bras autour du cou de la malheureuse et la laissa s’appuyer contre elle tandis qu’elle parlait aux personnes réunies. Et cet amour toucha le cœur de la pauvre femme : elle avait trouvé quelqu’un qui l’aimait réellement, et l’amour de Mme Butler amena cette femme: à l’amour de Jésus. Dieu soit béni ! Il y a de l’amour dans le cœur des enfants de Dieu. Si seulement il y en avait davantage ! O Dieu, baptise nos pasteurs de ton céleste amour, et nos missionnaires, et nos colporteurs, et les membres de nos réunions, bibliques, et nos évangélistes, et les jeunes de nos Eglises ! Que Dieu commence par nous maintenant et nous baptise de l’amour divin !

L’amour seul petit nous qualifier pour le travail de l’intercession. Savez-vous quelle est la partie la plus difficile et la plus importante de l’œuvre de Dieu dans les bas-fonds ? C’est le travail de l’intercession : il faut aller à Dieu et prendre le temps de le saisir. Un homme peut être un vrai chrétien, un vrai pasteur, il peut faire du bien, et pourtant combien souvent il est obligé de confesser qu’il connaît mal ce que c’est que de passer du temps, avec Dieu. Que Dieu nous donne le don royal d’un esprit d’intercession, un esprit de prière et de supplication. Laissez-moi vous demander au nom de Jésus de ne pas laisser passer un, seul jour sans prier pour tous les saints et pour tout le peuple de Dieu.

Je m’aperçois qu’il y a des chrétiens qui pensent peu à ces choses. Je sais qu’il y a des groupes de prières où l’on prie pour les membres de l’Eglise et pas pour tous les croyants. Je vous en supplie, prenez le temps de prier pour l’Eglise de Christ, prenez le temps de prier pour les païens, prenez le temps de prier pour les missionnaires, et pour le travail d’évangélisation, et pour les inconvertis. Paul recommandait aux chrétiens, de prier pour tous les saints; que cela soit votre première prière de chaque jour : Seigneur, bénis tes saints partout où ils se trouvent. L’état de l’Eglise de Jésus-Christ est très bas. Plaidons pour le peuple de Dieu, pour que Dieu le visite, plaidons les uns pour les autres, pour tous les chrétiens qui s’efforcent de travailler pour Dieu. Que l’amour remplisse votre cœur. Demandez à Christ de remplir votre cœur d’amour tous les jours. Essayez de réaliser en vous par le Saint-Esprit ceci : Je suis mis à part par le Saint-Esprit, et le fruit de l’Esprit c’est l’amour.

Nous avons parlé de s’attendre à Dieu. Qu’il nous accorde dans les jours qui viennent de nous attendre à Lui plus paisiblement, jour après jour. Ne vous attendez pas à Dieu seulement pour vous-même, ou vous perdrez bientôt la possibilité de le faire, mais donnez-vous: au ministère de l’intercession, et priez davantage pour le peuple de Dieu, pour les chrétiens qui vous entourent, pour que l’Esprit d’amour leur soit accordé et vous soit accordé, et pour l’œuvre de Dieu dans laquelle vous êtes engagé ; et la réponse viendra sûrement, et votre attente à Dieu sera une source abondante de bénédiction et de puissance. « Le fruit de l’Esprit c’est l’amour. »

Comment dois-je conclure ? Je crois que nous devons à nouveau nous approcher de Dieu dans l’intercession. Plaidons en croyant que Dieu répandra sur nous tous un esprit d’amour. Avez-vous un manque d’amour à confesser devant Dieu ? N’hésitez pas, et dites-lui : « Seigneur, je confesse devant Toi mon manque de cœur, mon manque d’amour. » Et tandis que vous déposerez ce besoin à Ses pieds, croyez que le sang vous purifie, que Jésus vous délivre avec Sa force toute-puissante de purification et de salut, et qu’il vous accorde Son Saint-Esprit.

« LE FRUIT DE L’ESPRIT, C’EST L’AMOUR. »

{1} La Croix-Bleue est l’insigne d’une Société d’abstinence. Les membres, de cette Société s’engagent, avec l’aide de Dieu, à ne boire ni vin, ni alcool.

{2} Joséphine Butler, femme d’un pasteur anglais, consacra sa vie au relèvement des femmes tombées. Sa biographie a été publiée sous le titre : La noble vie d’une femme.

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