Christ notre vie

VI. VOUS ÊTES LES SARMENTS

« Je suis le Cep et vous êtes les sarments ; celui qui demeure en Moi et en qui Je demeure porte beaucoup de fruits, car sans Moi vous ne pouvez rien faire. » {Jn 15.5}

Voici quelle est ma pensée : c’est que tout dépend de notre position en Christ. Si je désire récolter de bonnes pommes, je dois avoir un bon pommier ; et si je soigne bien ce pommier, il me donnera de beaux fruits. C’est la même chose en ce qui concerne le travail que nous faisons pour le Seigneur. Si notre vie en Christ est bonne, tout le reste sera bien. Je puis avoir besoin d’instruction, je puis avoir besoin de suggestions, je puis avoir besoin d’aide pour ce travail; toutes ces choses ont leur valeur. Mais la chose essentielle, c’est d’avoir la vie en Christ, dans toute sa plénitude ; en d’autres mots, c’est d’avoir Christ en nous, agissant par nous.

Le texte que j’ai choisi se trouve dans la parabole du cep et des sarments, dans l’Evangile de Jean, chapitre 15, verset 5 : « Je suis le Cep, vous êtes les sarments. » En particulier ces mots : Vous êtes les sarments.

Combien c’est simple d’être une branche, une branche d’arbre ou un sarment de vigne ! La branche sort de l’arbre, le sarment sort du cep ; la branche, le sarment, se développe et, au temps voulu, porte du fruit. Le sarment n’a pas de responsabilité ; il reçoit du cep vie et nourriture. Si nous connaissions seulement, par le Saint-Esprit, quelle est notre relation avec Jésus-Christ, notre travail pour le Seigneur serait transformé et deviendrait quelque chose de magnifique et de céleste. Au lieu d’être une fatigue ou un fardeau pour notre âme, notre travail serait comme une nouvelle expérience, nous unissant à Jésus plus que toute autre chose. Car, hélas, n’est-il pas vrai que souvent notre travail vient s’interposer entre Jésus et nous ? Quelle folie ! L’œuvre même qu’il a à faire en moi, et celle que je fais pour Lui, je l’envisage de telle façon qu’elle me sépare de Lui ! Bien des ouvriers, de Dieu se sont plaints qu’ils avaient trop de travail, et pas de: temps pour une communion intime avec Jésus, et que leur travail habituel affaiblissait leur amour de la prière, et que leurs rapports trop fréquents avec les hommes assombrissaient leur vie spirituelle. Que le fait de porter des fruits sépare le sarment de la vigne, c’est là une triste pensée. Cela doit venir de ce que nous avons considéré notre travail comme autre chose que le sarment portant du fruit. Que Dieu nous délivre de toute fausse idée au sujet de la vie chrétienne !

Examinons ! maintenant quelques idées au, sujet de cette existence bénie du sarment qui demeure attaché au cep.

En premier lieu, c’est une vie de dépendance absolue. Le sarment ne possède rien ; il dépend du cep pour tout. Ce mot absolue dépendance est un des jours on en découvrit la cause. Non loin de là coule la Tamise, et la vigne a poussé ses racines à des centaines de mètres sous le sol ; ses racines ont atteint le bord du fleuve, et là, dans le riche limon, la vigne a trouvé une nourriture abondante et l’humidité dont elle avait besoin ; les racines ont puisé la sève et l’ont amenée jusqu’au cep, et le résultat a été une récolte abondante. C’est le cep qui accomplit le travail, les sarments dépendent du cep et n’ont qu’à recevoir ce qu’il leur donne.

Ceci est-il vrai du Seigneur Jésus ? Dois-je comprendre que lorsque j’ai un travail à faire, lorsque je dois prêcher un sermon, ou préparer une étude biblique, ou aller visiter les pauvres et les isolés, toute la responsabilité repose sur Jésus ? C’est justement cela que Christ veut que vous compreniez. Christ veut que dans tout notre travail, nous nous appuyions sur cette certitude bénie : « Christ doit prendre soin de tout. »

Et comment répond-il à notre foi ? En nous envoyant le Saint-Esprit, non pas de temps à autre, ni comme un don spécial, car rappelez-vous que la relation qui existe entre le cep et les sarments est une relation constante, journalière, et si cette relation était interrompue le sarment mourrait. La sève ne circule pas pendant un moment, pour s’arrêter ensuite, et recommencer à circuler un moment après : la sève circule sans arrêt du cep aux sarments. Et, de la même manière, Jésus, mon Seigneur, désire que je prenne cette position bénie et que, jour après jour, heure après heure, pas à pas, dans tout ce que j’ai à faire, je me tienne devant Lui dans un sentiment de totale impuissance, sachant que je ne connais rien, que je ne suis rien, que je ne puis rien. Etudiez ce mot : rien. Vous chantez quelquefois ce cantique :

Oui, perdre sa propre vie, Consentir à n’être rien.

Mais avez-vous réellement étudié ce mot, avez-vous prié chaque jour, avez-vous ; adoré Dieu à la lumière de ce mot ? Connaissez-vous la bénédiction que renferme ce mot : rien ?

Si je suis quelque chose, Dieu n’est pas tout ; mais si je ne suis plus rien, Dieu peut devenir tout, et l’Eternel peut se révéler pleinement en Christ. C’est la vie la plus haute. Nous avons besoin de n’être plus rien. Quelqu’un a dit que les chérubins et les séraphins sont des flammes de feu justement parce qu’ils ne sont rien, ce qui permet à Dieu de mettre en eux Sa plénitude, Sa gloire et Sa splendeur. Ils ne sont rien, et Dieu est tout en eux, et autour d’eux. Si réellement, vous n’êtes plus rien, si vous êtes impuissant, pauvre et humble, alors Christ pourra agir pleinement en vous.

Voici la première leçon que vous devez apprendre : apprenez, à n’être rien, apprenez à être impuissant. Celui qui possède quelque chose n’est pas absolument dépendant ; mais celui qui n’a rien est complètement dépendant. Dépendre absolument de la puissance de Dieu, c’est le secret de la puissance dans le travail pour Dieu. Le sarment ne possède rien par lui-même, il n’a que ce qui lui vient du cep ; de même vous et moi nous ne possédons rien, excepté ce que Jésus nous donne.

En second lieu, la vie du sarment est une vie de profond repos. Si ce petit sarment pouvait penser, s’il pouvait sentir, s’il pouvait parler—ce sarment de la vigne, d’Hampton-Court, ou bien l’un des sarments d’un des millions de ceps que nous avons en Afrique du Sud {1} —et si nous pouvions lui dire : « Petit sarment, je désire que tu me dises, je désire apprendre de toi comment je puis être un sarment du divin Cep », que répondrait-il ? Le petit sarment murmurerait : « Je sais que vous, les hommes, êtes intelligents, et que vous pouvez faire des choses merveilleuses. Je sais que vous possédez une grande force et beaucoup de sagesse. Cependant j’ai une leçon à vous apprendre. Malgré tous vos efforts et votre activité au service de Christ, vous ne prospérerez jamais. Ce dont vous avez besoin en premier lieu, c’est de vous reposer sur le Seigneur. C’est ce que je fais. Depuis que j’ai poussé, des années et des années se sont passées, et tout ce que j’ai eu à faire pendant toutes ces années, c’est de me reposer sur le cep. Quand le printemps vient, je n’éprouve aucune anxiété. Le cep verse sa vie en moi, afin que je puisse produire bourgeons et feuilles. Et quand vient l’été, je n’ai aucun souci : au milieu de la chaleur, le cep m’apporte l’humidité qui me permet de garder ma fraîcheur. Au temps des vendanges, quand le propriétaire vient pour cueillir les grappes, je n’ai aucun souci. Si le raisin n’est pas bon, le propriétaire de la vigne ; ne blâmera pas le sarment, mais le cep. Si tu désires être un sarment du divin Cep, Jésus-Christ, mets, en Lui ta confiance. C’est Lui qui porte toute la responsabilité. »

Vous dites : « Cela ne me rendra-t-il pas indolent ? » Non. Celui qui se repose sur Jésus-Christ ne peut être indolent, car plus vous vous attacherez à Christ, plus son Esprit : de zèle et d’amour vous remplira. Commencez votre vie d’entière dépendance par un profond repos. Il arrive qu’un chrétien essaie vainement de vivre cette vie de dépendance absolue, il se tourmente à ce sujet ; il essaie et ne peut y parvenir. Mais ce qu’il doit faire en premier lieu c’est de se reposer entièrement sur Jésus.

Jour après jour gardé par Son amour, Jour après jour à l’abri sous Son aile, C’est le repos et la vie éternelle.

Place-toi chaque jour aux pieds de Jésus et là tu trouveras le repos qui vient de la certitude que nos soucis sont ceux de Jésus.

Comprenez que c’est le Seigneur Jésus qui désire travailler par vous. Vous vous plaignez de manquer d’amour. Cet amour vous viendra de Jésus. Il mettra dans votre cœur l’amour divin par lequel vous pourrez aimer ceux qui vous entourent. C’est là la signification de cette parole : « L’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit », et de cette parole : « L’amour de Christ nous presse. » Christ peut faire jaillir en vous une source d’amour, de sorte que vous ne puissiez vous empêcher d’aimer les plus misérables et les plus ingrats, et ceux qui vous ont fait souffrir. Confiez-vous en Christ qui peut vous donner force et sagesse.

Et nous arrivons au troisième point. Le sarment nous montre comment porter du fruit en abondance. Vous savez que le Seigneur Jésus a répété souvent ce mot : fruit dans cette parabole. Il parle d’abord de fruit, ensuite de plus de fruit, puis de beaucoup de fruit. Oui, nous avons reçu l’ordre, non seulement de porter du fruit, mais de porter beaucoup de fruit. « C’est ainsi que mon Père sera glorifié, si vous portez beaucoup de fruit. » En premier lieu, Christ dit : « Je suis le Cep, et mon Père est le Vigneron. » Mon Père est le Vigneron qui prend soin de Moi et de vous. C’est Lui qui veille sur les rapports entre Christ et les sarments du divin Cep. Et c’est par la puissance de Dieu, à travers Christ, que nous portons du fruit.

Vous savez que notre pays périt faute d’évangélistes. Et ceux qui travaillent pour le Seigneur disent : « Nous n’avons pas seulement besoin d’un plus grand nombre d’évangélistes, mais nous avons besoin que: ceux qui travaillent à l’œuvre de Dieu aient une puissance nouvelle, une vie différente et que nous puissions apporter aux autres une plus grande bénédiction. » Enfants de Dieu, c’est à vous que je m’adresse. Vous savez quelle peine vous vous donnez pour un malade. Voici votre ami en danger de mort, et rien ne peut rafraîchir cet ami, sauf quelques grappes de raisins, et ce n’est pas la saison ; quelle peine vous vous donnez pour vous procurer ces raisins qui doivent rafraîchir votre ami mourant ! Et autour de vous il y a des millions de gens qui ne vont jamais dans un lieu de culte, et bien d’autres qui vont à l’Eglise, mais qui ne connaissent pas. Jésus-Christ. Et les grappes célestes, les grappes de la Vigne divine, ne peuvent être obtenues à aucun prix, à moins que les enfants de Dieu, les sarments du Cep divin, ne portent du fruit par leur vie de communion intime avec Christ. A moins que les enfants de Dieu ne soient remplis de la sève de la, céleste Vigne, à moins qu’ils ne soient remplis du Saint-Esprit et de l’amour de Jésus, ils ne peuvent produire beaucoup de fruit. Il y a beaucoup de travail accompli pour le Seigneur, beaucoup de sermons, d’études bibliques et de visites, beaucoup de combinaisons, beaucoup d’efforts de toute sorte; mais il y a peu de manifestations de la puissance de Dieu.

Qu’est-ce qui manque ? Ce qui manque, c’est une union intime entre, le serviteur de Dieu et le Cep divin. Christ, le Cep divin, peut verser ses bénédictions sur des dizaines de milliers d’âmes qui périssent. Christ, le Cep divin, a le pouvoir de produire les grappes célestes. Mais « vous êtes les sarments » et vous ne pouvez porter du fruit à moins que vous ne soyez étroitement unis à Jésus-Christ.

Ne confondez pas le travail et les fruits. Il peut y avoir un travail important accompli pour Christ sans que ce travail soit le fruit du divin Cep. Ne recherchez pas uniquement le travail. Etudiez cette question: porter du, fruit. Cela signifie la vie divine, la puissance divine, l’Esprit divin, l’amour même du Fils de Dieu, cela signifie le Cep divin Lui-même venant dans votre cœur et dans le mien.

Nous savons, qu’il y a des raisins de plusieurs sortes. En Angleterre, en France, en Afrique du Sud, il y a bien des sortes de raisins, qui portent chacune un nom différent, Et chaque cep produit exactement le parfum spécial et le jus qui, donnent à la grappe sa saveur particulière. De même, il y a dans le cœur de Jésus-Christ une vie, un amour, un Esprit, une bénédiction et une puissance qui sont entièrement célestes et divins, et qui viendront dans votre cœur. Demeurez étroitement unis au Cep divin et dites : « Seigneur Jésus, rien de moins que la sève qui coule à travers Toi, rien de moins que l’Esprit de ta, vie divine ! Seigneur Jésus, je t’en prie, que Ton Esprit se répande à travers moi dans tout le travail que je fais pour Toi ! » Je vous le répète, la sève du Cep divin n’est autre chose que le Saint-Esprit. Le Saint-Esprit est la vie du divin Cep, et ce que vous devez obtenir de Christ, c’est une puissante effusion du Saint-Esprit. Vous en avez excessivement besoin, et c’est cela qu’il vous faut. Souvenez-vous en. Ne comptez pas que Christ vous donnera un brin d’aide par ici, un brin de bénédiction par là, et un brin d’aide ailleurs. Comme le Cep accomplit son travail en donnant sa sève même au sarment, ainsi vous pouvez compter que Christ vous donnera Son Saint-Esprit et que vous porterez beaucoup de fruit. Et si vous avez seulement commencé à porter du fruit, et que vous écoutiez la parole, du Christ dans la parabole: «plus de fruit», «beaucoup de fruit», rappelez-vous que pour que vous portiez plus de fruit vous avez besoin simplement de demander à Jésus de prendre une plus grande place dans votre cœur et dans votre vie.

Nous, serviteurs de Dieu, sommes en danger de nous laisser absorber par le travail, le travail, le travail. Et nous prions pour ce travail, mais la fraîcheur et la joie de la vie céleste sont souvent absentes. Essayons de comprendre que, la vie du sarment est une vie fructueuse, parce que cette vie est enracinée en Christ, le Cep vivant, le Cep divin.

Et voici le quatrième point : La vie du sarment est une vie d’étroite communion. Qu’est-ce que le sarment doit faire ? Vous connaissez ce mot précieux, inépuisable, que Christ a employé : Demeurez. Votre vie doit être une vie qui demeure. Et comment cette vie peut-elle demeurer ? Exactement comme le sarment demeure attaché au cep, à chaque minute de la journée. Les sarments sont en communion étroite et ininterrompue avec le cep, de janvier à décembre. Ne puis-je vivre chaque jour—c’est presque une terrible chose d’avoir à poser la question—ne puis-je vivre en communion constante avec le Cep divin ? Vous dites : « Mais je suis fort occupé, » Vous pouvez avoir chaque jour dix heures de dur travail, pendant lesquelles votre cerveau doit être occupé de choses matérielles ; Dieu l’a voulu ainsi. Mais demeurer en Christ, c’est le travail du cœur, et non du cerveau. C’est le cœur qui doit s’attacher à Jésus et reposer en Lui, et c’est l’œuvre du Saint-Esprit de nous unir à Christ. Oh ! croyez que vous pouvez demeurer en Christ, non par l’intelligence, mais par une vie intérieure profonde, de sorte qu’à chaque instant vous aurez conscience de cette réalité : « Que Jésus soit béni, je suis encore en Lui ! » Si vous apprenez à mettre de côté pour un temps tout autre travail pour entrer en contact avec le divin Cep, vous verrez que le fruit viendra.

Comment pouvons-nous appliquer dans notre vie ce qui se rapporte à cette communion constante ? Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie une étroite association avec Christ dans la prière secrète. Je suis sûr qu’il y a des chrétiens qui désirent ardemment avoir une vie spirituelle plus élevée, et qui ont obtenu parfois une grande bénédiction, et qui ont parfois reçu une grande effusion de la joie céleste; et au bout d’un certain temps, cela a disparu. Ils n’ont pas compris que la communion intime, personnelle et actuelle avec Christ est une nécessité absolue de la vie journalière. Prenez le temps d’être seul avec Christ. Rien dans le ciel ni sur la terre ne peut vous libérer de cette nécessité, si vous voulez être des chrétiens saints et heureux.

Oh ! combien de chrétiens considèrent comme un fardeau et une obligation, et un devoir, et une difficulté d’être seul avec Dieu ! C’est là le grand obstacle à notre vie chrétienne. Nous avons besoin d’une communion tranquille avec Dieu, et je vous déclare au nom du divin Cep que vous ne pouvez être des sarments en bonne santé, des sarments dans lesquels la sève divine peut couler, si vous ne consacrez pas beaucoup de temps à la communion avec Dieu. Si vous ne voulez pas sacrifier du temps pour être seul avec Lui, et Lui donner le temps, chaque jour, de travailler en vous, et de fortifier le lien qui vous unit à Lui, Il ne peut vous donner cette bénédiction de la communion ininterrompue. Jésus vous demande de vivre en communion intime avec Lui. Que chacun de nos cœurs dise : « O Christ, c’est cela que je désire ardemment, c’est cela que je choisis ! » Et Il vous le donnera avec joie.

Et voici le dernier point : La vie du sarment est une vie d’entière consécration. Ces mots, entière consécration, sont des mots importants et solennels, et je crois que nous ne comprenons pas leur signification. Mais pourtant le petit sarment prêche à ce sujet. « As-tu rien d’autre à faire, petit sarment, que de produire des grappes ?—Non, rien. » La Bible dit que le bois de la vigne ne peut être utilisé pour fabriquer même une cheville (Ezékiel 15.3) ; il n’est bon qu’à être brûlé. « Et maintenant, petit sarment, quelle est ta relation avec le cep ? Le comprends-tu ?—Ma relation est celle-ci : j’appartiens entièrement au cep, et le cep peut me donner autant de sève qu’il le veut. Je suis à sa disposition, et le cep peut faire avec moi ce qui lui plaît. »

Chers amis, nous avons besoin de nous consacrer entièrement au Seigneur Jésus. Plus je parle de ces choses, et plus je comprends que ce point est celui qu’il est le plus difficile de rendre clair, et qu’il est en même temps l’un des points les plus importants et qu’il est le plus nécessaire d’expliquer, ce que c’est qu’une entière consécration. C’est souvent une chose facile pour un homme ou pour un certain nombre de personnes de venir s’offrir à Dieu, de se consacrer entièrement à Lui et de dire : « Seigneur, c’est mon désir de me consacrer entièrement à Toi ! » Cet acte a une grande valeur, et apporte souvent de très riches bénédictions. Mais la question ! que je dois étudier tranquillement est celle-ci : Que signifie une entière consécration ? Cela signifie que, de même que Christ s’est donné entièrement à Dieu, je dois me donner entièrement à Christ. Est-ce trop fort ? Quelques-uns le pensent. Quelques-uns pensent que c’est impossible ; de même que Christ a donné entièrement et absolument Sa vie pour ne rien faire d’autre que d’accomplir ce qui plaît à Dieu et dépendre du Père entièrement et absolument, je ne dois faire rien d’autre que d’accomplir ce qui plaît à Christ. Ceci est actuellement vrai. Jésus-Christ vient insuffler Son propre Esprit en nous, pour que nous trouvions notre bonheur suprême en vivant entièrement pour Dieu, comme Il l’a fait. Oh ! bien-aimés frères, si tel est le cas, alors je dois dire : « Oui, si c’est vrai pour le petit sarment, c’est vrai aussi pour moi, et cela sera, par la grâce de Dieu ! Je vivrai jour après jour pour que Christ puisse faire de moi ce qu’il veut. »

Nous touchons ici à une terrible erreur qui gît à la base de notre religion personnelle. Un homme pense : « J’ai mes affaires, mes devoirs de famille, mes relations, en tant que citoyen, je ne puis changer tout cela. Et à côté de cela, je pratiquerai ma religion et je servirai Dieu, et cela me gardera du péché. Que Dieu m’aide à remplir mes devoirs ! » C’est faux. Quand Christ vint, Il vint pour acheter le pécheur avec Son sang. S’il y avait ici un marché d’esclaves, et que j’aille acheter un esclave, j’emmènerais cet esclave chez moi, loin des choses parmi lesquelles il a vécu auparavant, et il vivrait dans ma maison, il m’appartiendrait et je pourrais lui donner des ordres toute la journée. Et si cet esclave était fidèle, il vivrait comme n’ayant ni volonté, ni désirs personnels, son, seul but étant d’assurer le bien-être de son maître et de chercher à honorer son maître. Et moi, de même, j’ai été acheté par le sang de Christ, et je dois vivre chaque jour avec une seule pensée: Comment puis-je plaire à mon Maître ?

Nous trouvons la vie si difficile parce que nous cherchons à obtenir la bénédiction de Dieu tout en faisant notre propre volonté. Nous serions heureux de vivre la vie chrétienne en suivant nos goûts. Nous faisons nos propres plans et choisissons notre propre travail, et ensuite nous demandons au Seigneur Jésus de venir prendre soin que le péché ne nous domine pas trop, et que nous n’allions pas trop loin sur le mauvais chemin; nous lui demandons de venir nous donner d’abondantes bénédictions. Mais nos relations avec Jésus devraient être telles que nous fussions entièrement à Sa disposition, et que nous venions chaque jour à Lui humblement et tout droit pour Lui dire : « Seigneur, y a-t-il quelque chose en moi qui n’est pas d’accord avec Ta volonté, qui n’a pas été commandée par Toi ou qui ne t’est pas entièrement consacrée ? » Oh ! si nous attendions, si nous attendions patiemment, je vais vous dire quel serait le résultat. Cela créerait entre Christ et nous une relation si intime et si tendre, que nous serions ensuite étonnés de la manière dont nous avons pu vivre auparavant avec cette idée : « Je suis consacré à Christ. » Nous sentirions combien nos relations avec Lui ont été distantes jusque-là, et qu’il peut, et qu’il vient, prendre possession de nous actuellement, et nous donner une communion ininterrompue toute la journée. Le sarment nous appelle à une entière consécration.

Je n’ai pas parlé jusqu’ici de l’abandon du péché. Il peut y avoir des personnes qui en ont besoin, des personnes qui possèdent un tempérament violent, de mauvaises habitudes, et qui commettent de temps à autre certains péchés, qu’ils n’ont jamais abandonnés. Je vous en prie, si vous êtes des sarments dit divin Cep, ne gardez pas un seul péché. Je sais que cette question de la sainteté présente de grandes difficultés, je sais que tous les chrétiens ne pensent pas de la même façon à ce sujet. Mais ceci me laisserait assez indifférent si je voyais que tous les chrétiens désirent honnêtement être libérés du péché. Mais je crains que dans bien des cœurs il n’y ait une sorte de compromission inconsciente avec cette idée : « Nous ne pouvons vivre sans péché, nous devons pécher un peu chaque jour, c’est inévitable. » Oh ! que ces gens-là crient à Dieu : « Seigneur, garde-moi du péché ! » Donnez-vous entièrement à Jésus et demandez-Lui de faire pour vous cette grande chose: vous garder du péché.

Il y a bien des choses dans notre travail, dans notre Eglise, dans notre entourage, que nous avons trouvées ainsi en venant au monde, et parmi lesquelles nous avons grandi en pensant : « C’est très bien, cela ne peut être changé. » Nous ne venons pas au Seigneur Jésus pour l’interroger à ce sujet. Oh ! je vous en avertis, chrétiens, apportes tout à Jésus, et dites : « Seigneur, tout dans ma vie doit être en complète harmonie avec ma position en tant que sarment du divin Cep. » Que votre consécration soit absolue. Je ne comprends pas pleinement ce mot consécration ; j’y découvre toujours de nouvelles significations ; le sens de ce mot s’élargit de temps à autre. Mais je vous demande de le prononcer : « Une entière consécration à Toi, Seigneur, c’est là ce que j’ai choisi. » Et Christ vous montrera ce qui n’est pas d’accord avec Sa volonté, et Il vous conduira à de plus profondes et à de plus hautes bénédictions.

En conclusion, je résumerai tout en un mot. Jésus-Christ dit : « Je suis le Cep, vous êtes les sarments. » En d’autres mots : « Moi, le Vivant qui me suis donné, complètement à vous, Je suis le Cep. Vous ne pouvez trop vous confier en Moi. Je suis le Tout-Puissant, rempli de vie divine et de pouvoir. » Chrétiens, vous êtes les sarments du Seigneur Jésus-Christ.

Si dans votre cœur vous avez conscience, de ceci : « Je ne suis pas un sarment robuste, bien portant, qui porte du fruit, je, ne suis pas étroitement lié à Jésus, je ne vis, pas en Lui comme je devrais le faire », alors, écoutez ce qu’il dit : « Je suis le Cep. Je vous recevrai, je vous attirerai à, Moi, je vous bénirai, je vous fortifierai, je vous remplirai de Mon Esprit. Moi, le Cep, je vous ai pris pour être Mes sarments, je me suis donné complètement à vous ; donnez-vous à Moi. Je me suis consacré entièrement à vous, je suis devenu homme, et je suis mort pour vous afin de vous appartenir entièrement. Venez vous consacrer entièrement à Moi. »

Quelle sera votre réponse ? Oh ! que cette prière monte du fond de nos cœurs, que le Christ vivant puisse prendre chacun de nous et l’unir étroitement à Lui. Que notre prière soit que Lui, le Cep vivant, unisse chacun de nous à Lui-même en sorte que nos cœurs chantent : « Il est mon Cep, je suis son sarment ! » Adorez-Le, louez-Le, et confiez-vous en Lui, aimez-Le et recevez Son amour. Tu es mon Cep, je suis Ton sarment. C’est assez, mon âme est satisfaite. Gloire à Son nom béni !

{1} A. Murray était pasteur en Afrique du Sud.

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